Edit de Nantes: culte des protestants, résistance
et persécution des huguenots
En avril 1598, le roi de France Henri IV signait lEdit
de Nantes jetant les bases dune monarchie forte et centralisatrice et anticipant
sur les valeurs dun état moderne républicain.lEdit de Nantes a marqué
lhistoire de la France. Il est une uvre maîtresse de pacification et de
tolérance. Plus que la découverte de lAmérique, il est, avec linvention de
limprimerie, une date-clé qui marque la fin du moyen-âge et le début des temps modernes pour la France.
Le despotisme du catholicisme comme religion unique du royaume
nexiste plus en France après lédit de Nantes. La tolérance est
ainsi instituée en France dès le XVIe siècle. Malgré les avatars de la révocation par
lédit de Fontainebleau sous Louis XIV, lempreinte de la tolérance demeurera
en France jusquau moment où elle sera de nouveau inscrite dans le texte fondateur
de la France contemporaine : la déclaration des droits de l homme
et du citoyen de 1789.
Ainsi les Français devaient apprendre à respecter la laïcité puisque
lappartenance au catholicisme nétait plus exigé pour occuper un
emploi ou pour siéger dans nimporte quelle cour ou encore pour acheter
un office royal. Alors que seuls les registres de baptêmes catholiques validaient
lidentité des sujets, les protestants obtiennent un état civil.
Ils possèdent alors un statut reconnu par ladministration royale, le baillage
ou la sénéchaussée. Létat civil leur sera de nouveau accordé à la Révolution ainsi
quaux juifs et aux athées lorsque létat civil sera tenu par un officier
civil dans les mairies.
Il réussit à calmer les passions dans un royaume las de 40 ans de guerres de
Religion et apprend aux sujets du roi de France la valeur du patriotisme.
Le roi ninstitue pas encore la tolérance mais il fait respecter la
liberté de conscience de ses sujets et leur impose la cohabitation dans son royaume,
jetant ainsi les bases de la laïcité.
Le roi se réserve dêtre le seul recours de tous ses sujets jusqu'à ce
que protestants et catholiques aient pris lhabitude de vivre ensemble. Ce rêve
cuménique est très en avance sur son temps.
Sil semble aux contemporains que les protestants disposent de privilèges
exorbitants, ceux-ci vont sannuler dans la confusion juridique darticles qui
se contredisent quelque peu.
En fait Henri IV est bien le "fils aîné de léglise " :
les protestants apprennent à respecter un monarque autoritaire et les papistes font
lapprentissage de la coexistence confessionnelle avec le protestantisme.
LA
REVOCATION DE LEDIT DE NANTES : Louis XIV, par absolutisme royal et volonté
d'unité politique et religieuse va supprimer la liberté de culte aux Protestants en
révoquant en 1685 l'Edit de Nantes qu'avait signé Henri IV en 1598 et qui apportait la
paix religieuse en France après les Guerres de Religion.
Tous les moyens sont bons pour obtenir labjuration de ceux de la
« R.P.R. », Religion Prétendue Réformée. Moyens incitatifs : la loi prive
peu à peu les protestants de toute liberté civile, professionnelle ou religieuse.
LEdit de Nantes se vide de son contenu. Tout est prétexte à la démolition des
temples et à des frustrations. Moyens répressifs : On enlève les enfants des
réfractaires, les dragonnades imposent aux réformés le logement des troupes de soldats
appelés « missionnaires bottés » qui, par la violence et la ruine,
obtiennent des dabjurations de masse.
En Octobre 1685, lEdit de Fontainebleau révoque
lEdit de Nantes, interdisant le culte protestant. Il précise les mesures qui
préviendront tout retour à lancienne doctrine : les temples sont rasés, les
pasteurs envoyés en exil, les frontières sont fermées au vu de lhémorragie
démographique et économique que la répression a suscitée, les enfants doivent
obligatoirement être enseignés dans la religion du Roi...
Nombreux seront ceux qui,
attachés à leur foi, et n'étant pas partis en exil dans les pays du "Refuge"
(Suisse, Allemagne, Hollande, Angleterre, ...), se réuniront "au Désert", à
l'abri des regards, dans des endroits cachés, pour célébrer le culte interdit,
organisant une église de lombre, clandestine, pendant plus d'un siècle
en risquant la mort, les galères ou la prison à vie.
Les Cévennes vont être le théâtre de la Guerre des Camisards. Révolte armée pour
tenter de retrouver la liberté de culte, elle opposera quelque 3.000 protestants, les
Camisards, à environ 30.000 soldats, de 1702 à 1704, sans réussir à fléchir
l'intolérance et la répression.
Créé en 1910 par Frank Puaux et Edmond Hugues,
le Musée du Désert est établi dans la maison natale du Chef Camisard Pierre
Laporte surnommé Roland. Situé au coeur des basses Cévennes, au Mas Soubeyran,
dans un hameau de la commune de Mialet ( département du Gard entre Anduze et
Saint Jean du Gard à environ 20 Km d'Alès où fut signée la "Paix
d'Alais" en 1729 ), il retrace une longue page de lHistoire protestante
qui a fortement marquée la région : la période du Désert. Il veut aussi être
témoin de lidentité protestante qui se révèle au travers de cette histoire.
Le Désert cest lensemble des lieux cachés (grottes,
ravins, forêts,...) où les protestants vont célébrer leur culte dans la clandestinité
pendant plus dun siècle dintolérance et de persécutions à la suite
de la Révocation de lEdit de Nantes.
Cependant, pour eux, ce mot de Désert ne désignait pas simplement la réalité
physique du rejet qu'ils subissaient : il était imprégné de réminiscences bibliques;
quarante années durant, les Hébreux de l'Exode avaient erré dans le désert,
lieu de tribulations, de tentations et de désespoirs, mais aussi lieu où s'était
fait entendre la Parole de l'Eternel.
La
"guerre des camisards" est ce soulèvement armé
qui mobilisa les protestants des Cévennes et d'une partie de
la plaine du Bas-Languedoc contre le pouvoir royal de 1702 à
1705.
On fait traditionnellement commencer cette guerre, ou plus exactement
ce que l'on appellera plus tard une guérilla, au 24 juillet 1702,
avec l'assassinat de l'abbé du Chaila au Pont-de-Montvert (le tricentenaire
de cet événement a été commémoré
en 2002). Mais le feu couvait sous la cendre depuis longtemps, et on ne
peut aborder cette guerre sans étudier le mouvement prophétique,apparu
en Dauphiné (dans le département actuel de la Drôme)
en février 1688, introduit en Vivarais (Ardèche actuelle)
en janvier 1689, et se répandant en Cévennes à partir
de 1700. On ne peut également séparer cette guerre des camisards
d'actions armées antérieures comme celle du prédicant
Vivent. Notre période d'étude prendra donc en compte toute
la période antérieure au déclenchement de la guerre,
depuis la Révocation de l'édit de Nantes en 1685.
De même, si la guerre des camisards proprement dite se termine
avec la reddition des derniers (ou presque) insurgés en janvier
1705, il y aura encore plusieurs soubresauts : en avril-mai 1705 le
"complot de la Ligue des Enfants de Dieu", en 1709 la mobilisation
d'une troupe armée en Vivarais par Abraham Mazel, puis après
son échec une nouvelle tentative en Cévennes et Bas-Languedoc
en 1710.
Mais la date que nous retiendrons comme terme des événements
présentés, est celle de 1715 : avec l'arrivée d'Antoine
Court en Cévennes, et la recomposition de l'appareil protestant
dans le Languedoc (consacrée au premier synode du Désert,
tenu aux Montèzes), avec aussi la mort de Louis XIV, nous passons
réellement dans une autre phase de l'histoire du protestantisme.
Nous n'hésiterons pas cependant à aller au-delà de
1715 pour des informations ponctuelles comme la mort de différents
protagonistes, la mise en liberté de galériens ou prisonniers,
etc.
Toutefois, il ne s'agit pas de prendre en compte tout ce qui se passe
entre 1685 et 1715, mais seulement ce qui a trait directement ou indirectement
à la guerre des camisards.
Une chronologie, qui sera progressivement affinée et complétée,
donne la trame événementielle de cette guerre.
Sur le plan géographique, si le théâtre de la
guerre est situé essentiellement en Cévennes et dans
la plaine du Bas-Languedoc, il ne faut pas oublier que les camisards
tentèrent à plusieurs reprises de soulever les populations
protestantes des régions voisines : le Vivarais, voire le Dauphiné,
et le Rouergue. Les diverses prisons où furent enfermés
des camisards sont parfois situées bien loin des Cévennes
: Perpignan, le château de Carcassonne, Marseille et ses galères.
Enfin, nous ferons des incursions dans les pays du " Refuge "
où des camisards se retirèrent (où furent obligés
de se retirer), souvent attendant une occasion favorable de reprendre
la lutte.
Notre cadre géographique prendra en compte ces données
et sera suffisamment large pour permettre de traiter la guerre des
camisards dans toute son extension.
1685-1699,
période des prédicants, où apparaissent déjà,
pour certains d'entre eux, des conduites qui préfigurent
la guerre des camisards, comme la légitimité de la
défense armée des assemblées ou l'utilisation
de la violence pour éliminer traîtres, apostats ou
les persécuteurs les plus acharnés.
1685.
Après la conversion forcée par les " missionnaires
bottés " (les Dragons) de la quasi totalité des
protestants du Languedoc, devenus ainsi des " Nouveaux convertis
", l'Edit de Nantes est révoqué le 18 octobre.
Ceux qui résistent à la conversion s'enfuient à
l'étranger (dans les pays du Refuge) ou deviennent des clandestins,
se cachant dans les maisons amies, dans les bois et dans les baumes
(cavernes). De ces clandestins sont issus les premiers prédicants,
dès le début de l'année 1686.
Arrêtés, ces réfractaires rempliront prisons
et forteresses, iront ramer sur les galères. Ils y rejoindront
ceux qui ont eu la malchance d'être arrêtés dans
leur tentative de fuite hors de France.
1686-1688.
De nombreux protestants, cévenols et languedociens surtout,
sont déportés aux " îles de l'Amérique
". Beaucoup périront au cours du voyage, de maladie,
d'épuisement ou au cours de naufrages. La plupart de ceux
qui résistèrent purent regagner l'Europe par des bateaux
de pays protestants. Cette déportation, qui visait à
terroriser les populations protestantes, toucha entre 500 et 1000
personnes.
Cette répression n'empêcha pas que les cultes, rassemblant
nombre de réfractaires, se firent dorénavant dans
la clandestinité, animés par les prédicants.
Chaque surprise d'assemblées se solda dès lors par
des morts, des arrestations, des condamnations à la prison
à vie, aux galères, à la mort bien souvent.
François Vivent, de Valleraugue, le plus hardi des prédicants
n'hésite pas à préconiser la défense
armée des assemblées. Traqué, il doit se résoudre
à négocier sa sortie du pays avec ses compagnons à
la fin de l'année 1687.
1688.
La révolution d'Angleterre remplace le catholique Jacques
II par le calviniste Guillaume III d'Orange.
1688-1689.
Le prophétisme se répand en Dauphiné (Isabeau
Vincent février 1688) et en Vivarais par le Gabriel Astier
originaire de Cliousclat dans le Dauphiné.
1689.
Début de la guerre de la ligue d'Augsbourg.
Juillet
1689. Vivent revient en Languedoc avec d'autres prédicants
qui s'étaient exilés avec lui et avec des nouveaux
comme Claude Brousson.
Août-septembre
1689. Glorieuse rentrée des Vaudois dans leurs vallées
alpines.
Septembre
1689. Réunion armée à la Cam de l'Hospitalet
provoquée par Vivent en vue d'un soulèvement. Echec
du soulèvement et forte répression dans la région
de Florac. Ce soulèvement est lié à un projet
de pénétration en France des puissances protestantes.
1691.
Nombreux prédicants exécutés, meurtres de prêtres
ou d'apostats par les hommes de la troupe du prédicant Vivent.
Le
19 février 1692, Vivent est tué dans la grotte de
Carnoulès (commune actuelle de St-Sébastien d'Aigrefeuille
dans le Gard).
Fin
1693, Brousson, qui après l'échec du soulèvement
de Vivent avait adopté une position non-violente, quitte
la France, et reçoit l'imposition des mains en Suisse en
mars 1694. Après un séjour comme pasteur à
La Haye, il reviendra dans le nord de la France.
1694-1696.De
nouveaux prédicants se lèvent, dont Daniel Bas et
surtout le Dauphinois Roman, le paquetou (le petit colporteur).
1697.
La Paix de Ryswyk met fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg
ayant opposé Louis XIV aux puissances protestantes d'Europe.
Les protestants de France sont les oubliés de la paix.
1697-1698.
Brousson, après avoir parcouru le Dauphiné et le Vivarais
revient en Languedoc et en Cévennes.
3
novembre 1698, Brousson, arrêté à Oloron en
Béarn, est condamné à mort et exécuté
à Montpellier.
10
août 1699, le prédicant Roman, emprisonné, est
délivré par la force par une troupe de protestants
de la Gardonnenque, et se retire en Suisse. C'est la fin de la période
des prédicants 1699-1702, il n'y a plus de prédicants
en Cévennes et Bas-Languedoc. Comme une traînée
de poudre se répand alors le prophétisme. Au cours
de centaines d'assemblées improvisées, la plupart
du temps en plein jour, au vu et su de tout le monde, des jeunes
gens et des jeunes filles " fanatisent " et appellent
leurs auditeurs à la repentance. Les prisons regorgent vite
de ces " inspirés ".
1701.
Début de la guerre de succession d'Espagne. Elle durera jusque
1713.
Juin
1701. Affaire de Vallérargues. La population arrache les
prophètes des mains des prêtres, et saccage l'église.
1702
Printemps
1702. Plusieurs de ceux qui seront parmi les " déclencheurs
" de la guerre des camisards, sont déjà plus
ou moins clandestins : c'est le cas par exemple d'Esprit Séguier
; de l'un des frères Rampon ; de Gédéon Laporte
; d'Abraham Mazel.
24
juillet 1702. Meurtre de l'abbé du Chaila au Pont-de-Montvert.
Cette date est traditionnellement retenue comme marquant le début
de la guerre des camisards, dite à l'époque " guerre
des Cévennes ".
Une importante rafle se déroule dans les Cévennes
parmi les " Nouveaux Convertis ".
28
juillet 1702. Escarmouche au Plan de Fontmort. Esprit Séguier
est arrêté et sera exécuté au Pont-de-Montvert.
Deux autres des probables auteurs du meurtre de l'abbé du
Chaila seront exécutés : Moïse Bonnet devant
l'église de St-André-de-Lancize, et Pierre Nouvel
au château de la Devèze.
13
août 1702. Meurtre de Mr de Saint-Côme près de
Vauvert (Gard).
11
septembre 1702, combat de Champdomergue, entre Saint-Frézal-de-Ventalon
et le Collet-de-Dèze. Les camisards font bonne figure, et on
y remarque le jeune Jean Cavalier.
22
octobre 1702, combat du vallon de Témélac, où Gédéon
Laporte, premier chef militaire des camisards, trouve la mort.
Novembre-décembre
1702, premiers succès camisards.
24
décembre 1702, déroute de la bourgeoisie d'Alès
au Mas de Cauvi, contre la troupe de Cavalier.
27
décembre 1702. Les camisards prennent Sauve (Gard).
1703
12
janvier 1703. Combat du mas de Gaffarel (appelé aussi du
Val de Bane). Le capitaine Poul (l'un des plus hardis capitaines
catholiques), y trouve la mort.
6 février
1703 les camisards investissent les villages de Mons et Monteils
10
février 1703. Les camisards essayent de pénétrer
en Vivarais. Ils sont battus à Vagnas.
14
février 1703. Le maréchal de Montrevel remplace de
Broglie à la tête de l'armée
21
février 1703. Massacre du village catholique de Fraissinet-de-Fourques
par les camisards.
6
mars 1703. Défaite des camisards à Pompignan.
27-29
mars 1703. Arrestation des habitants protestants de Mialet et de
Saumane. Ils seront déportés à Perpignan.
1er
avril 1703. Massacre des protestants assemblés au moulin
de l'Agau à Nîmes.
29-30
avril. Combat de la Tour de Billot près d'Alès.
12
mai 1703. Arrestation du baron de Salgas. Condamné aux galères,
il y restera jusqu'en 1713.
18
mai 1703. Bataille de Bruyès (près des bois d'Euzet
dans le Gard).
4
juillet 1703. Massacre de Valsauve (Gard) par les camisards.
12
septembre 1703. Massacre de Potelières par les camisards
Septembre
1703, la décision de dépeupler les hautes Cévennes
est prise.
18
septembre 1703. Tentative de soulèvement du Rouergue avec
Catinat.
20
septembre 1703. Massacres de Saturargues et St-Sériès
par les camisards.
30
septembre-14 décembre 1703, brûlement des Cévennes
par les troupes royales commandées par le maréchal Julien.
20
décembre 1703, combat de la Madeleine près de Tornac.
1704
17
janvier 1704. Embuscade camisarde du Pont-de-Vallongue (commune
de Soudorgues dans le Gard).
Février
1704. Insurrection camisarde dans le Vivarais noyée dans
le sang. Le village de Franchassis est détruit. Massacres
de Catinat en Camargue. Meurtres et pillage des Cadets de la Croix.
14
mars 1704. Ecrasante victoire des camisards commandés par Cavalier
sur les meilleures troupes royales à Martignargues.
16
avril 1704. Cavalier est encerclé et battu à Nages
par le maréchal de Montrevel.
19
avril 1704. Prise des magasins de Cavalier dans les bois d'Euzet.
21
avril 1704. Le Maréchal de Villars arrive pour remplacer
le Maréchal de Montrevel.
12
mai 1704 entrevue de Cavalier et de Lalande au pont d'Avènes
près d'Alès, engagement de pourparlers de paix.
13
mai 1704, embuscade de Rolland au Plan de Fontmort entre Barre et
St-Germain-de-Calberte (Lozère).
Fin
mai 1704, trêve. Les camisards se retirent à Calvisson.
Dissension entre les chefs au sujet de l'arrêt des hostilités.
21
juin 1704. Départ de Cavalier avec seulement une poignée
de fidèles de sa troupe.
Juillet
1704. Echec de "l'expédition des tartanes" qui
apportait des secours aux camisards.
13
août 1704. Mort de Rolland au château de Castelnau-Valence
(Gard).
Fin
août 1704. Cavalier et ses compagnons gagnent la Suisse plutôt
que de rejoindre la place de Brisach.
1er
octobre 1704. Joiny et Salomon Couderc se rendent.
8
octobre 1704. La Rose, Marion et La Forêt se rendent. Les principaux
chefs camisards quittent la France et se rendent en Suisse.
10 novembre
1704. Deux Cadets de la Croix sont exécutés à Bagnols
(Chassagne et Béraud)
31
décembre 1704. L'un des derniers chefs camisards, François
Salles dit Salette, se rend.
1705
Au début
du mois de janvier 1705, seuls Ravanel et Claris ne se sont pas rendus.
Ils sont tenus à l’errance et à l’inactivité par la traque incessante
des soldats royaux. L’aide et le soutien de la communauté protestante
leur sont refusés. On peut considérer que la guerre des camisards proprement
dite est terminée. Mais il y aura encore des soubresauts et des tentatives
de nouvelle insurrection jusqu’en 1711.
Mars
1705. Plusieurs chefs camisards revenant en France sont arrêtés
et exécutés, dont Castanet.
Avril
1705. Le « complot des Enfants de Dieu », tentative « putschiste »
de prise de pouvoir, est déjoué. Plusieurs de ses principaux acteurs,
comme Ravanel et Catinat, sont exécutés.
Juillet
1705. Les conjurés qui avaient échappé à l’arrestation se rendent.
25
juillet 1705. Spectaculaire évasion d’Abraham Mazel de la Tour de Constance
avec seize de ses compagnons de captivité. Il partira en Suisse avec
Marion et les autres chefs camisards qui sétaient rendus.
3
mars 1706. Exécution de Salomon Couderc capturé alors qu’il rentrait
en France.
7
mai 1706. Le camisard Fidel Abric est abattu.
4
juin 1706, capture du prophète Moïse Nicolas, qui sera exécuté.
Novembre-décembre
1706, capture de divers camisards qui seront exécutés : David Bourgade
dit La Veille, et Jacques Couderc dit la Fleurette entre autres.
25
avril 1707. Jean Cavalier est grièvement blessé à la tête de son
régiment camisard à la bataille d’Almanza en Espagne.
1706-1707,
déboires des « prophètes français » à Londres (Allut, Cavalier de Sauve,
Daudé, Marion).
Mars
1709. Mazel, revenu en France avec deux anciens lieutenants de Cavalier,
tente de soulever le Vivarais. L’insurrection est écrasée le 8 juillet
1709 à Leyrisse et les débris de la troupe sont dispersés
à Font-Réal. 1710. Mazel prépare un nouveau soulèvement en Cévennes
et Bas-Languedoc avec Claris et Corteiz.
Juillet
1710, les Anglais débarquent à Sète, et, après un combat doivent
rembarquer. 14 octobre 1710. Mazel est tué au mas de Couteau près
d'Uzès. Claris y est fait prisonnier puis exécuté.
11
mai 1711. Joiny, revenu en Cévennes sans autorisation, est abattu (près
de Génolhac semble-t-il).
8
juin 1711. Jean Pierre Buis, dernier chef survivant de l'insurrection
du Vivarais est exécuté. Il avait été enlevé en Suisse.
1711-1713.
Marion parcourt l’Europe et meurt à Livourne.
11
avril 1713. Traité d'Utrecht entre la France, l’Espagne, l’Angleterre,
la Hollande, la Savoie et le Portugal. Sur l'intervention de la
reine Anne d'Angleterre, 136 galériens sont libérés
en juin 1713 et 44 en mars 1714, avec la obligation de quitter le
royaume.
21
août 1715. Synode des Montèzes où Antoine Court jette les bases
de la réorganisation des Eglises réformées de France
appelées d'ores et déjà " Eglises du Désert
"
1er
septembre 1715. Mort de Louis XIV
17
mai 1724. Mort de Basville.
17
mai 1740. Mort de Cavalier, Major Général et Gouverneur de Jersey, à
Chelsea (aujourd’hui quartier de Londres).
1787 lEdit de Tolérance du culte des protestants
fin de la période dite du Désert"
Cette page dhistoire concerne toute la France mais a
marqué particulièrement le Languedoc et les Cévennes, où, dès le début du XVIème
siècle, le protestantisme s'est largement implanté.
Il faudra attendre la Révolution Française (1789) pour
que soient proclamés la liberté de conscience et le libre exercice du culte.
C'est cette histoire qu'évoque le Musée du Désert. Un siècle de clandestinité et de
résistance pour la foi. Un siècle de répression et dintolérance qui na pu
éteindre cette foi. Il veut être le témoin dun passé héroïque pour la défense
dune liberté, mais aussi donner conscience de lhéritage acquis par ces
luttes : héritage spirituel et culturel qui transparaissent aujourdhui dans la
mentalité et la culture cévenoles.