DOSSIER SUR LA DETTE

DETTE PUBLIQUE ET CREATION MONETAIRE

SEPTEMBRE 2011

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sommaire

"si les gens comprenaient réellement le processus de création monétaire le système ne tiendrait pas plus de 24H00" Henri Ford

« Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu’une armée debout. Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation ». Thomas Jefferson.

sommaire:

introduction

pourquoi la dette ?
la dette : une construction constitutionnelle.
la dette : une construction idéologique.
...et le déficit chronique devint astronomique

le système actuel
un discours falsifié sur la dette
Naissance d'une dictature économique.
l'argent des contribuables a sauvé la finance
Le capitalisme a évolué: désormais le risque n'existe plus

Les solutions pour sortir de la crise de la dette
solution Merkel, Sarkozy, UE, FMI
solution PS: Les Eurobonds
si l'une de ces 2 solutions est appliquée c'est la mort de l'euro
solution Dette inique, dette odieuse et audit sur la dette
la solution de la souveraineté monétaire
retrouver une souveraineté monétaire : à quelle échelle ?

Conclusion

notes et références

Introduction

Ce dossier tient compte des évènements récents et vise à faire comprendre qu'il est urgent de trouver une solution à la crise de la dette, sinon l'Europe va éclater assez rapidement, le risque est grand alors d'assister à un repli identitaire et un retour à la souveraineté totale pour certains pays de l'Union Européenne.

Il y a urgence à agir, mais agir comment? Les solutions pour résoudre le problème de la dette sont nombreuses, pourtant on ne parle que de réduire les dépenses (rigueur) ou d'augmenter les recettes ( augmenter les impôts). l'objet de ce dossier est de présenter quelques unes des autres solutions, qui ne sont presque jamais évoquées.

ce dossier existe avec un contenu très légèrement différent et non actualisé en forme imprimable sur 8 pages : dette-dossier.pdf

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Pourquoi la dette ?

« Si la monarchie succomba, c'est parce qu'elle ne fut pas capable de supprimer les avantages fiscaux des privilégiés. Le gaspillage des fonds publics, l'absence de système fiscal performant, l'incapacité à traquer la fraude, les politiques laxistes qui consistent à favoriser certaines catégories sociales ou certains lobbies sont les voies d'entrée d'un endettement excessif. » (0) nous dit Gérard Béaur directeur de recherches au CNRS et à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.

La partie graissée fait évidemment penser à l'Union européenne qui favorise clairement les lobbies, mais elle fait également penser à l'ère Sarkozy , période pendant laquelle la droite totalement décomplexée affiche au grand jour des pratiques jusque là occultées : On étale les Rolex, favorise ouvertement les lobbies, se prélasse à bord du Yacht d'un patron du CAC 40, multiplie les conflits d'intérêts, les barbouzeries et les malettes à tel point que la presse finit par parler de république oligarchique du Sarkozistan

La dette : une construction constitutionnelle.

Aujourd'hui le peuple américain contrôle toujours sa monnaie, à la différence de l'Europe qui a confié le contrôle de sa monnaie aux banques privées.

Jefferson est-il un visionnaire? Pas plus que Lordon n'est un prophète ! Il s'agit simplement du B-A-BA de la création monétaire, une connaissance élémentaire qui devrait être au programme dès le collège. Pourquoi ceci n'est-il pas enseigné à tous? Certainement à cause de ce que dit Henri Ford : "si les gens comprenaient réellement le processus de création monétaire le système ne tiendrait pas plus de 24H00". Taire ceci c'est se comporter comme l'église, c'est cultiver l'obscurantisme afin d'assurer plus facilement une domination sur les masses.

Quoi qu'il en soit la loi dite péjorativement "loi Rothschild" a bien été votée. La France a perdu sa souveraineté en matière de création monétaire, c'est à dire le contrôle sur sa monnaie en 1973, lors de la privatisation de la création monétaire ( loi du 3 janvier 1973 (1) ) . Le ministre des finances Valery Giscard D’Estaing (sous la Présidence de Pompidou, ancien directeur général de la banque Rothschild) modifie par cette loi, les statuts de la Banque de France.

Puis ensuite, l'abandon de la souveraineté monétaire a été confirmé au niveau européen en 1999 en adoptant l’article 104 du traité de Maastricht, dénommé aujourd'hui article 123 du traité de Lisbonne (2).

Cet article 123 du traité de Lisbonne interdit à la BCE de prêter directement aux états membres, la BCE prête aux banques privées à un taux de 0% ou 1% , et ensuite les banques privées prêtent aux états à un taux plus élevé.

Ainsi ce sont les banques privées qui créent la monnaie, on parle de privatisation de la création monétaire. Le peuple a permis que des banques privées contrôlent leur monnaie, exactement ce que redoutait Jefferson.

Ce problème peut être posé aussi bien au niveau d'un état, qu'au niveau européen, on ne parle pas ici de l'échelle de la souveraineté monétaire mais du principe même de la souveraineté monétaire.

L’article 123 stipule que : « 1. Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales des instruments de leur dette est également interdite »

Dès lors que la création monétaire est privatisée, les états se trouvent dans l'incapacité de jouer sur la monnaie pour réguler la dette et ils doivent emprunter à des taux plus élevés : deux facteurs qui causent une sévère augmentation de la dette , l'enrichissement des banquiers, et le transfert massif des capitaux de l'économie réelle vers l'économie financière virtuelle.


Le petit film ci après, qui commence à connaître un certain succès, commence donc également à recevoir de nombreuses critiques, y compris dans les rangs des économistes attérrés.
Ainsi on peut aller lire cet article d'Anne Sophie Jacques sur @si , elle a intérrogé André-Jacques Holbecq, Jean-Marie Harribey, Henri Sterdyniak et Thomas Coutrot au sujet de cette vidéo et elle a enquêté sur son auteur: Mr quelques minutes. Alors ce petit film, vidéo d’une bêtise sans nom ou vidéo efficace car des économistes spécialistes ont mis "quatre fois plus de temps que Mr quelques minutes pour arriver quasiment à la même démonstration." ?


Comprendre la dette publique par rikiai

Bien que cette vidéo ait le principal défaut de ne pas parler du déficit, elle n'en contient pas moins des informations importantes et pertinentes.

Comme il est expliqué dans ce film : depuis 1973, 1 400 000 000 sur les 1 500 000 000 de la dette est représentée par les seuls intérêts. Si l'argent avait été emprunté à la banque centrale sans intérêt la dette ne serait que de 100 000 000. Les intérêts représentent 93% de la dette accumulée depuis 1973.

on trouve d'autres estimations et d'autres chiffres mais au delà des différences chiffrées le même constat en ressort : Si la France avait pu continuer à se financer à taux 0 à la Banque de France ou à la BCE, la dette serait…quasi nulle !

"Les intérêts totaux de la dette du 1er janvier 1976 au 31 décembre 2006 s’élèvent à la somme de 1142,2 milliards ! Dit autrement, l’Etat doit pour la période du 1er janvier 1976 au 31 décembre 2006, 0,5 milliard au titre du capital et 1142, 2 milliards au titre des intérêts cumulés de la dette. Ces intérêts dus continuent à générer des intérêts. C’est-à-dire que 99,95 % de la dette sont constitués uniquement des intérêts cumulés de 1976 à 2006 "
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/traite-de-lisbonne-article-123-le-75113

le graphique de la dette publique française depuis 1978 rend compte de cette réalité, la hausse est régulière après 1978, et avant 1978 il n'y avait pas de problème de dette, parce qu'il n'y avait pas le problème des intérêts.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Dette_publique_france_percent_du_PIB.png

La dette : une construction idéologique.

Pour Noam Chomsky il y a de nombreux moyens élémentaires de surmonter la dette, ces moyens nous allons les développer plus loin, l'existence de ces moyens et le refus de les mettre en oeuvre montrent que la dette est une construction idéologique. « Il y a bien une "crise de la dette" mais il est nécessaire d’y regarder de plus près pour déterminer sa nature. ce n’est en aucune façon un simple fait économique. C’est en grande partie une construction idéologique. Ce qu’on appelle "la dette" pourrait être surmonté,de nombre de façons très élémentaires. » (3)

Une politique de réduction des dépenses combinée avec une politique de réduction des recettes encore plus importante est également un choix idéologique qui aggrave la dette. C'est le choix fait par le gouvernement Sarkozy entre 2007 et 2012.

Ainsi, on peut calculer qu'en 2008, la baisse du nombre de postes à l'éducation nationale a permis d'économiser 600 millions quand le paquet fiscal a fait perdre 13 milliards ; il faudrait supprimer des profs à ce rythme pendant 22 ans pour compenser le seul paquet fiscal.

On peut également calculer que ce qu'on appelle la « niche Copé » en 2007 évaluée à 20 milliards correspond à la suppression de 600 000 postes d'infirmières.

Mais les gouvernements précédents avaient fait le même choix.

Henri Emmanuelli déclarait au micro de « Là-bas si j'y suis » le 22 septembre 2011 que depuis l'an 2000 les réductions de recettes cumulées représentaient 300 milliards (en francs). Cela correspondait à ce que le déficit chronique représentait avant la crise, et évaluait à 100 milliards (en francs) la part de ces réductions opérées sous des gouvernements socialistes. 300 millions de francs représentent 46 millions d'euros, le déficit monte à 57 millions d'euros en 2009 après le renflouement des banques et le plan de relance de l'économie. Il représente 148 millions en 2010.

ainsi on assiste à une accélération depuis l'an 2000 liée à la baisse des impôts c'est à dire la diminution des recettes au profit des plus aisés,. Avant 2000, ça veut dire avant la crise des subprimes.

déjà en 2004 les syndicats de l'INSEE dénonçaient la manipulation du disours sur la dette

Depuis le début des années 80, la part des salaires dans le PIB de la France a baissé de 9,3%. Qui sont partis dans la poche du Capital. Ces 9,3% équivalent à plus de 150 milliards d’€ : soit une douzaine de fois le trou de la Sécu ! Un hold-up géant, renouvelé chaque année, au détriment des salariés. Ce chiffre, 9,3 %, suffit à contester toutes les « réformes » en cours : allongement de la durée de cotisations pour les retraites, salaires qui stagnent depuis vingt ans, mise en place de la franchise médicale...
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1353

Depuis la crise et les plans de sauvetage et de relance le déficit à triplé en 2 ans.

Le discours orienté exclusivement sur les dépenses est manifestement éronné puisque les Etats Unis, qui ont très peu de services publics, de protection sociale et une retraite par capitalisation voient tout de même leur dette exploser en Aout 2011 : "A moins que le gouvernement américain corrige le budget, la dette nationale américaine atteindra les 15 000 milliards de dollars d'ici Noël 2011", soit plus de 100% du PIB des Etats-Unis. L'auteur affirme également que "lorsque le gouvernement américain parle de 1 700 milliards de dollars de déficit, il s'agit de la somme que celui-ci a emprunté en 2010 pour fonctionner."
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=11806

Comment les assassins financiers forcent les chefs d'états à privatiser les industries, l'eau , l'électricité, le système scolaire, les services sociaux... et à contracter des prêts à fort taux et à s'endetter.


John Perkins, confessions d'un corrupteur de nations

...Et le déficit chronique devint astronomique

Pour Frédéric Lordon (4), « le néolibéralisme est fondamentalement le régime économique du surendettement généralisé »(5) parce que les états sont obligés d'emprunter aux banque privées au lieu de créer leur monnaie: donc ils s'endettent mais également parce que c'est une économie de crédits. En effet, pour maintenir la consommation avec des salaires tirés vers le bas il faut emprunter. C'est le système du crédit bancaire généralisé puis des Subprimes (pour prêter quand même aux gens à priori insolvables).

Toujours selon Frédéric Lordon l'explosion des dettes des états est la suite directe des crises précédentes qui se sont enchaînées depuis les subprimes , "Le déficit chronique en France est le produit de la reconquista défiscale des possédants à l’époque de l’État social (encore) résistant. Survienne un accident de parcours tel que la crise financière et, de chronique, le déficit devient astronomique – et la dette explose pour de bon." Les décisions prises lors de ces différentes crises c'est à dire injection de fonds publics et politiques de rigueur au lieu de refiscaliser massivement ne visent qu'à préserver au maximum les intérêts des possédants au détriment de ceux du corps social.(6)

Spirale et contresens : « Et après les Etats-Unis (dont la note a été dégradé à AA+ par les agences de notation)? "Le candidat le plus sérieux à la dégradation est évidemment la France (...) Le drame dans cette affaire c’est que lorsqu’on est dans le collimateur de la «préoccupation» de la finance, on n’en sort plus: avoir été constitué par elle en «problème», c’est être voué par elle à avoir des problèmes" Résultat: cette spirale, note Lordon, plonge les Etats, comme la finance, dans "une situation de parfait chaos cognitif, en exigeant des politiques d’ajustement draconiennes, dont elle observe rapidement les effets désastreux (il n’aura pas fallu un an pour que le contresens soit avéré à propos du cas grec), à quoi elle réagit en exigeant d’approfondir cela-même qu’elle voit échouer!"(5)

traduction : la rigueur en Grèce pour résoudre le problème de la dette a en fait aggravé la dette mais l'état grec (sous la pression de l'UE et du FMI), pousse encore plus loin la rigueur : le cerveau est en état de chaos cognitif .

avec plusieurs années de retard sur Frédéric Lordon le FMI fait son mea culpa sur la Grèce

6 juin 2013 : Le FMI fait son mea culpa sur la gestion de la crise grecque

à Washington, Poul Thomsen, l'un des directeurs généraux adjoints du FMI, chargé du programme grec, a pointé les erreurs commises en présentant un rapport d'évaluation de l'institution multilatérale sur le premier programme grec. Hypothèse de croissance trop optimiste, sous-estimation de l'impact des mesures d'austérité budgétaire, erreur stratégique concernant la restructuration de la dette souveraine grecque, qui aurait dû intervenir plus tôt, mauvaise coordination au sein de la troïka… Telles sont les principales erreurs recensées dans ce document. « Il y a certainement des choses que nous aurions faites différemment », a avoué Poul Thomsen.
A commencer par les hypothèses retenues concernant l'impact des mesures d'austérité budgétaire sur la croissance. Le multiplicateur - une estimation de l'ampleur de la contraction d'une économie pour chaque euro épargné, soit par une hausse de la fiscalité, soit par une baisse des dépenses - n'est certainement pas compris entre 0,5 et 0,7 comme l'estimait à l'époque l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « Nous pencherions plutôt pour un niveau de 1 », a indiqué Poul Thomsen.
Autre regret : celui de ne pas avoir procédé plus rapidement à une restructuration de la dette souveraine grecque, intervenue l'année d'après. Il « était clair, lorsque la croissance n'était pas au rendez vous, un an après la mise en oeuvre du programme, en 2011, qu'une restructuration de la dette aurait été nécessaire ». Le FMI a milité pour une telle action. Mais, sous la pression des Européens, elle n'a pas été décidée.
Plus loin, le FMI, estime que les hypothèses de croissance établies au début du programme étaient « trop optimistes pour tout un tas de raisons ». En particulier, le climat politique grec de l'époque n'a pas permis de mettre en place les réformes nécessaires sous-tendant ces hypothèses de croissance. Le Fonds reconnaît donc s'être trompé « dans une large mesure » sur l'évolution de la dette grecque. Il avoue également des dysfonctionnements majeurs au sein de la troïka. « Elle aurait pu mieux faire s'il y avait eu une plus grande division des tâches entre les trois institutions », a expliqué Poul Thomsen. Le rapport fustige clairement le manque d'expérience de la commission européenne dans la gestion des crises. Au total, « aucun des trois partenaires de la troïka ne voyait ce programme comme idéal ».
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202811322682-le-fmi-fait-son-mea-culpa-sur-la-gestion-de-la-crise-grecque-bruxelles-contre-attaque-573116.php?xtor=RSS-2231

19 juin 2013 : Aide à la Grèce : bénéficiaires, les banques

Fin du suspense : selon une étude de l’association Attac Autriche qui a épluché le détail des versements des 200 milliards destinés au sauvetage de la Grèce et engagés lors des programmes adoptés en mai 2010 et février 2012, le grand bénéficiaire s’appelle le secteur financier. Plus précisément, selon Agnès Rousseaux qui publie ces résultats sur le site Bastamag: "les principaux destinataires sont les banques grecques (à hauteur de 58 milliards d’euros) et les créanciers de l’État grec (pour 101 milliards), principalement des banques et fonds d’investissement. Au moins 77% de l’aide européenne a donc bénéficié, directement ou indirectement, au secteur financier !"
Et les autres destinataires ? "Seuls 46 milliards, parmi les prêts accordés par les créanciers internationaux et européens, ont servi à renflouer les comptes publics de la Grèce." Fin du suspense car à l’époque du deuxième programme, en février 2012, on se posait déjà la question de savoir si cette aide servirait à payer – ou non – les salaires et les retraites des Grecs eux-mêmes.
réponses apportées par le gouvernement allemand à l’association autrichienne : "tous les Grecs ont profité du fait que les créanciers du pays n’aient pas fait faillite. Grâce aux plans européens, la Grèce a eu plus de temps pour mettre en œuvre des réformes, ce qui a profité à l’ensemble de sa population". Comme le souligne Bastamag, "les Grecs, asphyxiés par les mesures d’austérité liées à ces crédits internationaux, apprécieront".
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=15739

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le système actuel

 

Un discours falsifié sur la dette

Les médias de masse depuis 30 ans nous cachent que la dette est constitutionnelle et idéologique. Depuis 30 ans ils relayent le même discours, celui de la dictature économique, celui de la dettocratie : trop de fonctionnaires, trop de services publics, trop de sécu , trop de retraite, pour maitriser la dette il faut en finir avec tous ces privilèges et ne pas réagir comme des enfants gâtés !!! Seul le problème des dépenses est mis en avant, jamais celui des recettes.

C'est cette idée qui continue à être propulsée en tête de gondole et génère les politiques de rigueur et de privatisation. Le choix de l'UE et du FMI relayé par les gouvernements est de faire payer aux contribuables et de continuer en fait à accroitre la dette avec la bienveillance des médias de masse qui, faut-il le rappeler appartiennent à de grands groupes industriels.

La falsification tient dans le fait que ce qui est présenté comme un fait n'est qu'une idéologie.

Un minimum de neutralité journalistique imposerait de parler des arguments contenus dans la première partie de ce dossier : « Pourquoi la dette ». Que l'UMP tienne ce discours on peut l'admettre. Mais que ce discours soit entendu dans les journaux télévisés de la bouche du présentateur ou d'un quelconque pseudo expert de la finance et présenté comme un fait établi, un compte rendu journalistiquement neutre, relève bien de la falsification.

En ce qui concerne la « neutralité » des médias, on pourra consulter régulièrement les sites acrimed,org et arretsurimages.net dont c'est la spécialité.

Bien sur le discours falsifié continue coûte que coûte, un bel exemple avec le mensonge par omission d'Eric Besson le 9 novembre 2011 : ici il s'agit de pointer le fait que la droite et la gauche ont une responsabilité partagée et pour démontrer ceci le ministre montre une courbe et cite comme source l'INSEE sauf que ...
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=12422

En réalité le ministre a raison en termes de responsabilité partagée mais il n'explique pas que ce partage de responsabilité est simplement lié au fait qu'aucun de ces partis n'a jamais remis en cause , ni la loi Rotschild de 1973, ni l'article 123 du traité européen.

Vous avez parfois le sentiment d’entendre une seule et même voix sur la crise ?
Une voix appelant à davantage de rigueur, à rassurer les marchés, à construire cette belle Europe tant rêvée ?
A lire l’article de Mathias Reymond publié sur le site Acrimed, ce n’est pas un sentiment, c’est une réalité. L’auteur a compilé, depuis cet été, les éditos de certains journalistes vedettes des médias, qu’ils soient de gauche ou de droite, et le résultat est – sinon surprenant – tout du moins édifiant.
Reymond recense trois thèmes : la rigueur, les marchés, l’Europe.
S'agissant de la rigueur, de Marianne à Jacques Attali (dans Challenges), d’Yves de Kerdrel (Le Figaro) à Serge July (Les Inrockuptibles), de Christophe Barbier (L’Express) à Claude Imbert (Le Point), la rigueur est notre salut. "Pourquoi minauder sur le mot ?" s’interroge Imbert. Voire inventer une rigueur de gauche selon Libération du 6 décembre : "Ce pourrait être à la gauche d’inventer les conditions d’une relance crédible, tournée vers l’avenir. Une relance indispensable qui ne se ferait pas contre la rigueur mais avec elle."
Même démonstration, quoique plus sommaire, sur la nécessité de rassurer les marchés et retrouver la confiance.
Enfin, si Reymond consent que "les plans de rigueur et l’appel aux marchés ne font pas toujours l’unanimité dans les médias", en revanche il estime qu’"il est un sujet qui ne fait guère débat : l’Europe. Et qui plus est : l’Europe version germanique."
L’auteur d’Acrimed s’en prend notamment à Nicolas Demorand qu’il décrit comme un europhile sous le charme de l’économiste Daniel Cohen et du journaliste Jean Quatremer, puis regrette, en conclusion, que "la plupart des commentateurs et éditorialistes pérorent partout dans les médias depuis plusieurs décennies : le peuple est con. Et il est con, parce qu’il est le peuple." http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=12676

Pour en revenir à la dette le manifeste des économistes atterrés expose assez bien le discours falsifié et tente de le démonter :

FAUSSE EVIDENCE N° 4 : L’ENVOLEE DES DETTES PUBLIQUES RESULTE D’UN EXCES DE DEPENSES

Les dépenses publiques n'ont pas augmenté depuis 1990 ! selon le rapport sur "La dépense publique et son évolution", publié par Bercy, la part des dépenses publiques dans le PIB français est passée de 52,8 % dans les années 1990 à... 52,9 % dans les années 2000.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/13/contre-le-discours-dominant-sur-la-dette-publique_1629374_3232.html

Michel Pébereau, l’un des « parrains » de la banque française, décrivait en 2005 dans l’un de ces rapports officiels ad hoc, une France étouffée par la dette publique et sacrifiant ses générations futures en s’adonnant à des dépenses sociales inconsidérées. L’État s’endettant comme un père de famille alcoolique qui boit au dessus de ses moyens : telle est la vision ordinairement propagée par la plupart des éditorialistes. L’explosion récente de la dette publique en Europe et dans le monde est pourtant due à tout autre chose : aux plans de sauvetage de la finance et surtout à la récession provoquée par la crise bancaire et financière qui a commencé en 2008 : le déficit public moyen dans la zone euro n’était que de 0,6% du PIB en 2007, mais la crise l’a fait passer à 7% en 2010. La dette publique est passée en même temps de 66% à 84% du PIB.

Cependant la montée de la dette publique, en France et dans de nombreux pays européens a d’abord été modérée et antérieure à cette récession : elle provient largement non pas d’une tendance à la hausse des dépenses publiques – puisqu’au contraire celles-ci, en proportion du PIB, sont stables ou en baisse dans l’Union européenne depuis le début des années 1990 – mais de l’effritement des recettes publiques, du fait de la faiblesse de la croissance économique sur la période, et de la contre-révolution fiscale menée par la plupart des gouvernements depuis vingt-cinq ans. Sur plus long terme la contre-révolution fiscale a continûment alimenté le gonflement de la dette d’une récession à l’autre. Ainsi en France, un récent rapport parlementaire chiffre à 100 milliards d’euros en 2010 le coût des baisses d’impôts consenties entre 2000 et 2010, sans même inclure les exonérations de cotisations sociales (30 milliards) et d’autres « dépenses fiscales ». Faute d’harmonisation fiscale, les États européens se sont livrées à la concurrence fiscale, baissant les impôts sur les sociétés, les hauts revenus et les patrimoines. Même si le poids relatif de ses déterminants varie d’un pays à l’autre, la hausse quasi-générale des déficits publics et des ratios de dette publique en Europe au cours des trente dernières années ne résulte pas principalement d’une dérive coupable des dépenses publiques. Un diagnostic qui ouvre évidemment d’autres pistes que la sempiternelle réduction des dépenses publiques.

FAUSSE EVIDENCE N°6 : LA DETTE PUBLIQUE REPORTE LE PRIX DE NOS EXCES SUR NOS PETITS-ENFANTS

Il est une autre affirmation fallacieuse qui confond économie ménagère et macroéconomie, celle selon laquelle la dette publique serait un transfert de richesse au détriment des générations futures. La dette publique est bien un mécanisme de transfert de richesses, mais c’est surtout des contribuables ordinaires vers les rentiers.

En effet, se fondant sur la croyance rarement vérifiée selon laquelle baisser les impôts stimulerait la croissance et accroîtrait in fine les recettes publiques, les États européens ont depuis 1980 imité les USA dans une politique de moins-disant fiscal systématique. Les réductions d’impôt et de cotisations se sont multipliées (sur les bénéfices des sociétés, sur le revenu des particuliers les plus aisés, sur les patrimoines, sur les cotisations patronales...), mais leur impact sur la croissance économique est resté très incertain. Ces politiques fiscales anti-redistributives ont donc aggravé à la fois, et de façon cumulative, les inégalités sociales et les déficits publics.

Ces politiques fiscales ont obligé les administrations publiques à s’endetter auprès des ménages aisés et des marchés financiers pour financer les déficits ainsi créés. C’est ce qu’on pourrait appeler « l’effet jackpot » : avec l’argent économisé sur leurs impôts, les riches ont pu acquérir les titres (porteurs d’intérêts) de la dette publique émise pour financer les déficits publics provoqués par les réductions d’impôts... Le service de la dette publique en France représente ainsi 40 milliards d’euros par an, presqu’autant que les recettes de l’impôt sur le revenu. Tour de force d’autant plus brillant qu’on a ensuite réussi à faire croire au public que la dette publique était la faute des fonctionnaires, des retraités et des malades.

L’accroissement de la dette publique en Europe ou aux USA n’est donc pas le résultat de politiques keynésiennes expansionnistes ou de politiques sociales dispendieuses mais bien plutôt d’une politique en faveur des couches privilégiées : les « dépenses fiscales » (baisses d’impôts et de cotisations) augmentent le revenu disponible de ceux qui en ont le moins besoin, qui du coup peuvent accroître encore davantage leurs placements notamment en Bons du Trésor, lesquels sont rémunérés en intérêts par l’impôt prélevé sur tous les contribuables. Au total se met en place un mécanisme de redistribution à rebours, des classes populaires vers les classes aisées, via la dette publique dont la contrepartie est toujours de la rente privée.

cette fausse évidence n°6 qui est donc fallacieuse est profondément ancrée dans les esprits

voici par exemple ce que j'ai pu trouver sur le net : "à la naissance, un petit français doit donc déjà 18 000 € à différents "investisseurs"! Ça commence mal pour lui, mais on ne va pas lui confisquer sa tétine… enfin, pour le moment… Après tout, je m'en fous, j'ai pas de mômes. Ça m'est égal que les futures générations passent leurs vies à rembourser les délires de leurs ancêtres. J'espère que vous aussi, vous en profitez bien, hein! " l'auteur de ces lignes réalise pourtant une page qui se veut éducative sur la dette et qui renvoie en prime sur le manifeste des économistes atterrés .

Résumons tout ça en écoutant un économiste belge en février 2013

9 octobre 2013 : La fraude fiscale coûte 2000 milliards d'euros par an à l'Europe
S'agissant de la fraude à la TVA, la perte est chiffrée à 193 milliards d'euros par an

Les députés de l'Essonne Nicolas Dupont-Aignan (non inscrit) et du Nord Alain Bocquet (communiste) ont présenté, mercredi 9 octobre devant la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, le résultat des investigations qu'ils ont menées dans le cadre de la mission d'information sur les paradis fiscaux, constituée en novembre 2012. Le premier intérêt de ce rapport est de dresser un nouvel état des lieux, documenté et chiffré, de ce qu'ils nomment "le poison moderne des démocraties", en révélant des sommes, des lieux, des noms de multinationales s'adonnant à une optimisation abusive de leurs impôts à travers, notamment, la technique financière des prix de transfert (qui revient à transférer les bénéfices dans les pays à fiscalité faible voire nulle).
Selon les informations obtenues par MM. Dupont-Aignan et Bocquet, issues de données de l'administration, la fraude fiscale entraîne un manque à gagner de 60 à 80 milliards d'euros chaque année pour la France et le budget de l'Etat – à comparer aux 53 milliards d'euros de recettes provenant de l'impôt sur les sociétés. Au niveau de l'ensemble de l'Union européenne, elle se solde par une perte de... 2 000 milliards d'euros ! C'est mille milliards de plus que la précédente évaluation livrée au début de l'année par le Parlement européen.
Ce nouveau chiffrage provient d'une étude sur la fraude totale aux prélèvements obligatoires dans l'Union, réalisée à la demande de la Commission européenne et datée du 20 septembre. S'agissant de la fraude à la TVA, la perte est chiffrée à 193 milliards d'euros par an, soit 1,5 % du PIB européen, avec des pics en Italie (36,1 milliards d'euros) et en France (32,2 milliards, trois fois plus que l'estimation du ministère des finances français).
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/10/09/la-fraude-fiscale-coute-2000-milliards-d-euros-par-an-a-l-europe_3492352_3234.html
http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/09/18/tva-32-milliards-d-euros-perdus-par-la-france-chaque-annee_3479706_823448.html

 

Naissance d'une dictature économique.

«Recherche institutionnellement orientée», «biais idéologiques», «autocensure», «conclusions préconçues», «faible diversité d’approches théoriques et, plus encore, empiriques», «étroitesse de vues», «cadre analytique inapproprié aux réalités des pays étudiés», «incapacité répétée à citer des travaux de chercheurs locaux»", égrène Le Monde Diplomatique en citant le dernier rapport du Bureau indépendant d'évaluation (BIE) du FMI. Le rapport en question, qui analyse les travaux de recherche du FMI entre 1999 et 2008, indique notamment que ces derniers "semblaient suivre une opinion prédéterminée et, parfois, les recommandations ne découlaient pas de l’analyse". (7)

Le Bureau indépendant d'évaluation du FMI n'y va pas de main morte! On peut alors légitimement se demander pourquoi les états suivent la politique « orientée, biaisée, préconçue, étroite et inappropriée » du FMI? Pourquoi l'Union Européenne fonctionne-t-elle dans la même direction manifestement erronée ? C'est une preuve supplémentaire de la construction idéologique de la dette.

Cette direction manifestement érronée s'appelle le néolibéralisme, le capitalisme financier dérégulé. C'est le système qui s'accroche et persiste à utiliser les recettes qui ont conduit à la catastrophe

Ces décisions sont prises contre la volonté des peuples, l'argent des contribuables est distribué contre leur gré aux banques et à la finance, les dirigeants politiques n'oeuvrent pas dans l'intérêt des peuples, on comprend que l'expression « dictature économique » commence à apparaître.

Dans une tribune publiée par Libération, des intellectuels grecs dénoncent la "naissance d'une dictature économique en Grèce" : "Comme le «mémorandum» du 8 mai 2010, qui a déjà abouti à un fiasco, les mesures prévues par le nouveau plan d’austérité, voté le 29 juin par le Parlement, sont non seulement inhumaines mais aussi, comme le constatent des analystes sérieux et une partie de la presse internationale, inapplicables et inefficaces, puisqu’elles ne font que retarder une faillite qui aura été rendue encore plus douloureuse par ces manœuvres dilatoires. Pour imposer ces mesures à une société qui résiste fermement, il fallait sans doute ce glissement continu vers une sorte de «dictature économique»." "Ce changement de régime est visible non seulement dans l’action des forces de l’ordre, mais aussi dans la marginalisation systématique de l’Assemblée nationale, transformée en chambre d’enregistrement, et dans le contrôle total de la quasi-totalité des médias, transformés en moyens de diffusion d’une propagande abjecte. (...) il s’agit de la naissance de la première dictature économique en Europe, un régime qui, étant donné l’évolution socio-économique du continent, risque d’y être souvent copié." (8.1)

Désormais nous sommes allés encore un cran plus loin puisqu'il s'agit d'intégrer la rigueur dans notre constitution (« règle d'or ») suite au vote européen du « pacte pour l'euro ». « C'est oublier que la constitution doit être écrite par le peuple. Montesquieu a oublié de dire qu'il fallait faire très attention à QUI va écrire la Constitution : en effet, si les citoyens laissent les hommes au pouvoir écrire eux-mêmes les limites de leurs propres pouvoirs, c'est perdu: cette négligence citoyenne conduit naturellement à l'institutionnalisation de l'impuissance politique des gouvernés: transformation du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes en un droit des élus à disposer des peuples. Quand des ministres, des présidents, des parlementaires ou des juges créent ou modifient une Constitution, sans passer par un référendum, c'est un abus de pouvoir. » écrit Etienne Chouard.(8.2)

un APPEL EUROPÉEN CONTRE LA DICTATURE FINANCIÈRE a été lancé sur Mediapart, fin septembre 2011 : "Nous nous déclarons solidaires de tous les Indignés et nous appelons à soutenir, développer et fédérer au niveau européen tous les mouvements de protestation...Nous appelons à occuper chaque dimanche, massivement et pacifiquement, les places publiques des grandes villes. Ces rassemblements hebdomadaires se répéteront aussi longtemps que la volonté des peuples n’aura pas été entendue et respectée. Ils ont vocation à se transformer en véritables forums citoyens pour la reconquête de la souveraineté des peuples. Reprenons en main nos destins pour lutter de façon unie et solidaire contre la dictature financière !"

Le principe de « règle d’or » constitutionnelle : Un coup d’Etat des marchés financiers :
"Le principe de « règle d’or » constitutionnelle, promu par Sarkozy et Merkel lors du dernier sommet européen, et censé garantir l’orthodoxie budgétaire des économies de la zone Euro. Cette séquence de vidéos représente à cet égard une réponse de la part du groupe de travail « économie » des indignés de la Puerta del Sol.
L ’ultime aspect de ce coup d’Etat, c’est l’inscription dans la constitution de cette volonté de réduire les dépenses publiques. Ce qui est en passe de se produire, c’est l’inscription non plus de la volonté populaire, de la souveraineté populaire, mais de la souveraineté des marchés financiers dans le marbre de la constitution. Et c’est la raison pour laquelle nous l’avons appelé « coup d’Etat des marchés financiers ».
Dans la continuité du pacte pour l’Euro…
Concrètement, dans le Pacte pour l’Euro, il est déjà écrit qu’il était nécessaire d’effectuer des modifications dans les législations nationales afin de réaliser les diminutions de dépenses publiques, là encore pour pouvoir payer la dette des marchés financiers, ceux-là même qui sont responsables de la crise. Dans le pacte pour l’Euro, il était donc écrit noir sur blanc que de telles modifications étaient nécessaires, et la règle d’or constitutionnelle représente la manière la plus radicale possible de les mettre en œuvre, en modifiant la loi suprême que représente la Constitution.
La conséquence la plus radicale, c’est que cette réforme constitutionnalise une idéologie de manière concrète. Que les citoyens votent à droite, ou à gauche, les gouvernements qui vont arriver au pouvoir devront se dédier à la réduction des dépenses publiques, et donc du bien-être de tous ; l’idéologie qui va dominer sera donc l’idéologie néolibérale. On en arrive à un mode de gouvernement quasi théocratique du néolibéralisme. "

L'argent des contribuables a sauvé la finance

« sauvetage des banques bilan définitif de l'OCDE : L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) évalue à 11 400 milliards de dollars les sommes mobilisées par ce sauvetage. Soit 1 676 dollars par être humain... »(9)

rebondissement sur le sauvetage des banques : Bloomberg dévoile des milliers de milliards d'aide US aux banques. On avait surtout retenu les 700 milliards de dollars (environ 500 milliards d'euros) d'aides du plan Paulson de 2008. L'agence de presse Bloomberg vient de révéler un plan de soutien d'une toute autre ampleur, resté jusqu'alors largement inconnu : entre 2007 et 2009, la banque centrale américaine, la Réserve fédérale, a mis sur la table... onze fois plus, pour sauver les banques de la faillite. En toute opacité, et sans que le Parlement ne soit mis au courant.
Peu médiatisée en Europe, cette révélation pourrait nourrir le débat sur la faiblesse des pouvoirs accordés à la BCE, en comparaison de ceux dont dipose la Fed. C'était le plus important plan de renflouement financier de l'histoire des banques. Et il a bien failli rester secret. Son montant ? 7 770 milliards de dollars ("7,77 trillion", en anglais). Pour sauver les banques américaines, la Réserve fédérale (Fed) a accordé une dizaine de mesures diverses, dont des rachats de crédits, des garanties bancaires ou des reports de dates d'expirations de prêts. Mais aussi une bonne part de prêts à court terme, quasiment gratuits, consentis aux plus grands établissements financiers américains. Le dimanche 27 novembre au soir, le site de l'agence de presse financière américaine Bloomberg publiait sur son site une longue enquête sur les "prêts secrets de la Fed". Relayée par le New York Times, ou reprise en intégralité par le Washington Post, l'info n'a eu que très peu d'écho en France, où elle n'a guère été mentionnée que par les sites Atlantico et Slate.
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4527

ainsi il faut ajouter 7 000 milliards de dollars aux 11 400 milliards qu'avait annoncé l'OCDE : on arrive donc à un total de 18 400 milliards ce qui monte l'addition à 2700 dollars par être humain.

« Le gratin des patrons des fonds spéculatifs (hedge-funds) a touché plus de 25 milliards de dollars en 2009, un record»...« Ils ont parié sur le fait que les états allaient renflouer la finance et ils ont gagné....L’année 2009 a été la meilleure de toutes »(10)

« Après une année 2008 noire, les Bourses mondiales ont connu en 2009 un rebond spectaculaire. Le Dow Jones, l’indice vedette de la Bourse de New York, a par exemple gagné près de 19%. » (10)

le 22 janvier 2010: Les profits et les bonus de la banque d'affaire américaine Goldman Sachs « occupent l'intégralité de la Une du quotidien britannique The Independent. Goldman Sachs poursuivies aux USA par l'Agence fédérale de financement du logement (FHFA) pour son rôle dans la crise des subprimes.(11)
"11 milliards d'euros c'est le montant que Goldman Sachs, a reversé à son personnel l'année dernière, et il disent que c'est la rigueur"
"16 000 euros c'est l'étonnant profit réalisé chaque minute par Goldman Sachs"
"40 millions le nombre estimé de personnes ayant perdu leur emploi pour une récession provoquée par les excès des banques"
"355 000 euros c'est le salaire moyen chez Goldman Sachs"
"7,2 milliards la somme payée par les contribuables américains pour aider la banque à survivre".(12)

les bonus distribués aux traders n'ont jamais été aussi élevés qu'en 2009.
« Le débat fait rage aux Etats-Unis et en Europe sur les résultats outrageusement élevés des banques en 2009, qui ouvrent la porte à des bonus à des niveaux record ... Le secteur doit sa survie en 2008 à l’assistance du contribuable et des Gouvernements et Banques Centrales. Il capitalise cyniquement sur cette aide et se la distribue. Cela lui a permis d’engranger des résultats record et d’annoncer des bonus élevés pour 2009, alors que l’économie, et singulièrement l’emploi, battent de l’aile».(13)

Deux ans après la crise financière, les traders de Wall Street ont renoué avec les super profits.
Cette année, plus de 140 milliards de dollars de bonus doivent être distribués aux traders de Wall Street.
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=9622

01 septembre 2011: Le CAC 40 continue d’engranger les profits :« Malgré les menaces pesant sur l’économie mondiale, le tsunami au japon du mois de mars et la tempête boursière, les fleurons du CAC 40 poursuivent leur croissance. ... l’ensemble des profits des 40 valeurs composant l’indice phare de la bourse de Paris a progressé de 11 % pour atteindre 46 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires cumulé est de 661,21 milliards d’euros, en augmentation de 7 %. La palme du plus gros résultat semestriel revient une fois encore à Total (6,7 milliards d’euros), devant BNP Paribas (4,7 milliards), AXA (4 milliards) et GDF Suez (2,7 milliards) »(14).

Le capitalisme a évolué: désormais le risque n'existe plus

On l'a vu dans le paragraphe précédent : Malgré la crise, les profits continuent et pour certains atteignent même des records. C'est exactement ce que décrit Noam Chomsky : « Ce qu’on appelle "la dette" pourrait être surmonté,de nombre de façons très élémentaires. Une de celles-ci consisterait à recourir au principe capitaliste selon lequel c’est aux emprunteurs de payer et aux prêteurs de prendre le risque....". Voilà l’essence même de la "crise de la dette". .. les prêteurs sont pour la plupart protégés de toute mésaventure. ils jouissent de ce qui s’apparente à une assurance tous risques grâce à différents mécanismes de socialisation des coûts, qui retombent sur les contribuables occidentaux. C’est à ça que sert entre autres le FMI....»(15)

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Les solutions pour sortir de la crise de la dette

"Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre" disait Albert Einstein


La dette en quelques mots par franceinter

Solution Merkel, Sarkozy, Troïka (UE, BCE, FMI )

Les décisions politiques du FMI, de la BCE, de la FED , les plans de sauvetage proposés consistent à racheter la dette à de forts taux d'intérêts. Ainsi par exemple la Grèce avec son double C se retrouve à des taux de 14,86%, cela signifie que si elle emprunte aux banques privées elle devra emprunter à ce taux. Le plan de sauvetage consiste à prêter à la Grèce sans passer par les marchés financiers, cela permet à la Grèce d'emprunter à 5% au lieu de 15%. Or comme on l'a vu précédemment emprunter même à 5% va aggraver inmanquablement sa dette malgré toute la rigueur qui va s'abattre sur le corps social. C'est d'ailleurs ce qui s'est produit lors des 5 premiers plans de sauvetage, même à 5% d'intérêt, la dette va s'accroitre puisqu'elle est constitutionnelle et idéologique.


http://www.leparisien.fr/economie/trichet-la-crise-la-plus-grave-depuis-1945-09-08-2011-1560168.php

On mesure aujourd'hui l'effet de cette politique sur la Grèce : le 8 aout 2011 , Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a estimé que la crise actuelle est «la plus grave depuis la seconde guerre mondiale», ajoutant que, sans l'intervention de la communauté internationale, «cela aurait pu être la crise la plus grave depuis la première guerre». Et ceci malgré les nombreux plans de sauvetage de la Grèce qui se sont multipliés les mois précédents et le plan de sauvetage de l'Euro de mai 2010. Il s'agit tout simplement de pousser plus avant le modèle orienté qui a provoqué la catastrophe.

Septembre 2011 : Les gouvernements européens se sont accordés, à plusieurs occasions cette année, sur les solutions pour sortir de la crise de la dette : au menu, mise en place de politiques d’austérité en Europe, et surveillance accrue des dépenses publiques via la nouvelle « gouvernance économique » et le Pacte pour l’euro. Ces prétendues solutions sont présentées comme la seule voie possible. Il n’en est rien.
Pour mieux s’en convaincre et comprendre les discours en présence, l’argumentaire/contre-argumentaire suivant met en scène un dialogue entre les versions « officielle » et « alternative » de la crise de la dette.
http://dessousdebruxelles.ellynn.fr/spip.php?article158

L'Europe « aide » les pays endettés : on voit déjà le résultat dans un article du Figaro du 31 aout 2011, on peut lire: « Le Parlement grec juge la dette hors de contrôle . Les mesures d'austérité prises par le gouvernement «ne peuvent pas restaurer l'état des finances». Malgré le «gigantesque effort» demandé au pays, le déficit budgétaire, loin de se réduire, «s'est creusé». Le rapport publié mercredi à Athènes par une commission d'experts du Parlement ne remontera pas le moral des Grecs, qui affrontent leur deuxième rentrée de crise économique. »(16)

Côté marchés financiers, ce qui est proposé c'est ni plus ni moins que le principe des subprimes généralisé aux états. Si vous êtes insolvable, on vous prête quand même mais à un taux très élevé : on prête à la Grèce au taux de 15% : ce n'est pas un sauvetage mais un assassinat financier.


La Dette expliquée par Gérard Filoche (3/4)

Côté troïka (UE, FMI, BCE) on prête à 5%. Là non plus, ce n'est pas un sauvetage mais un assassinat financier. C'est la continuité du mécanisme décrit par Chomsky dans le livre déjà cité ci dessus : «  Ce ne sont pas les gens qui ont emprunté qui sont censés rembourser la dette, eux n’ont pas à payer..[il cite l’exemple de l’indonésie.. où l’argent profita probablement à peu près à 200 ou 300 personnes de l’extérieur], mais c’est à la population de payer à travers de sévères mesures d’austérité. Et les prêteurs sont pour la plupart protégés de toute mésaventure. [il parle du FMI et de l’amérique latine] »(15)

Quand la FED a décidé d'aider les banques c'est à 0,01% qu'elle leur a prêté ! "Mais alors que le plan Paulson était public, l'aide de la Fed, dont les "prêts d'urgence", est restée secrète pendant plus de deux ans ! D'autant plus étonnant que les conditions consenties aux banques étaient particulièrement avantageuses pour les prêts à court terme : "Durant la crise, les prêts de la Fed étaient parmi les moins chers disponibles, le financement étant même possible pour un prix aussi bas que 0,01% en décembre 2008", souligne Bloomberg." http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4527

La nouvelle solution Merkel Sarkozy présentée en décembre 2011

un nouveau traité européen proposé à tous ou à défaut initié par 16 pays choisis parmi les 27 puis ensuite en proposant aux autres de rejoindre cette nouvelle Europe. L'idée d'un nouveau traité est bonne mais ce qui est proposé ici c'est un nouveau traité qui ne modifie pas le statut et la mission de la BCE. De plus ce nouveau traité serait basé sur le principe de la règle d'or , c'est à dire l'obligation de mener des politiques de rigueur et de baisser les dépenses, et le paiement de lourdes amendes pour les pays qui dépasseront 3% de déficit. Plus le pays sera en difficulté plus il devra payer et donc plus ses difficultés seront accrues. Oui il faut un nouveau traité, mais ce traité doit être voté par les peuples et rédigé dans l'intérêt des peuples, c'est à dire un nouveau traité qui redonne au peuple et à ses représentant la main sur la politique monétaire.
A un moment il a été question de modifier la mission de la BCE en monétisant une partie de la dette, mais ce n'était qu'un effet d'annonce, l'Allemagne refuse de sortir du modèle monétariste actuel. De nombreux commentateurs diront à cette période que Sarkozy se couche devant Merkel. Il semble que ce soit l'Allemagne qui décide et que la France fasse seulement comme si son avis pesait sur la balance.

l'échec de ces solutions est patente en Janvier 2012, non seulement le problème de la dette n'est pas résolu mais ceux là même qui devaient être satisfaits par ces mesures ne l'ont pas été puisque de 13 janvier 2012, la France ainsi que 8 autres pays de la zone euro voient leur note dégradée par les agences de notation. La France perd son triple A

11 juin 2012: La crainte d'une contagion gagne l'Italie : la rigueur enfin remise en question !

Sans surprise, l'institut de statistiques Istat a confirmé les mauvais chiffres de l'économie italienne. Selon ses dernières estimations, le PIB de la péinisule a reculé de 0,8% au premier trimestre, plombé par les plans d'austérité. Il a aussi reculé de 1,4% sur un an, contre une première estimation de 1,3% publiée le 15 mai.
Plombée par la crise de la dette, des réformes, et des plans d'austérité à la chaîne destinés à rassurer les marchés, la troisième économie de la zone euro est entrée officiellement en récession au quatrième trimestre 2011 avec un repli de son PIB de 0,7% après un recul de 0,2% au troisième trimestre.
Après le sauvetage des banques espagnoles, les regards se tournent vers l'Italie dont certains analystes craignent qu'elle ne soit désormais le nouveau maillon faible de la zone euro. Ces craintes ont été alimentées par un rapport de l'agence de notation Moody's selon lequel les difficultés des banques espagnoles pouvaient être "une source majeure de contagion pour l'Italie" où les banques sont aussi très dépendantes de la Banque centrale européenne (BCE) pour se financer.
Selon Il Corriere della Sera, la crainte d'une contagion -même si les hauts responsables évitent de prononcer ce terme précisément pour ne pas la provoquer- a conduit le chef du gouverment Mario Monti, qui est également ministre des Finances, à jouer un rôle majeur dans les négociations qui ont abouti au plan de sauvetage des banques espagnoles annoncé samedi. "Monti a notamment fait pression pour que ne soit pas imposé à l'Espagne un plan d'austérité comme en Grèce, en Irlande ou au Portugal", écrit le quotidien sous le titre "arrêter la contagion".

7 Janvier 2013 : L'austérité était une erreur (FMI)

Olivier Blanchard économiste au FMI et Daniel Leigh économiste en chef au FMI dans un colloque économique en fin de semaine dernière ont admis un léger bug dans les calculs.
"En fait, voyez comme c'est ballot, au FMI, dans un moment de distraction, ils ont mal réglé leurs ordinateurs. Et ils avaient juste sous-estimé l'impact négatif des politiques d'austérité sur la croissance. En gros, ils ne pensaient pas que l'austérité assécherait à ce point la demande, et donc l'économie. Si si, je vous jure que c'est vrai, leur coefficient de calcul était faux, la reconnaissance de la grosse boulette est attestée sur des sites sérieux, ici ou . Ils ne savaient pas, comme le rappelle Paul Krugman dans le New York Times, qu'en économie, mes dépenses sont tes revenus, et mes revenus sont tes dépenses. Ça doit être une question de formation continue. Il faudrait accorder quelques jours par an de formation continue aux économistes en chef du FMI."
http://www.arretsurimages.net/vite-dit.php#14955

Solution PS: Les Eurobonds
ou la fausse alternative de la mutualisation.

Ce que nous propose François Hollande dans le film ci après c'est que l'Europe dans son ensemble emprunte à un taux intéressant pour le compte des pays endettés. C'est à dire des emprunts avec le label "européen" , donc des "eurobonds".


Francois Hollande et la dette publique... par bankster2008

Le PS propose la mutualisation de la dette avec des eurobonds. En fait c'est un genre de titrisation, ce qui a provoqué la débâcle en fin de période subprimes. Le principe de la titrisation c'est de mélanger des produits toxiques avec des produits plus "propres" ce qui en théorie réduit le risque contenu dans les produits toxiques. Je précise que c'est à peu près le seul point commun entre les eurobonds et les subprimes.

Les eurobonds c'est un peu de dette grecque, un peu de dette allemande, un genre "d'équilibre". Cette solution préserve le système qui a montré sa faillite depuis 2008: c'est la fuite en avant. De plus cette solution n'est in fine par très différente de celle proposée par Sarkozy et Merkel. Puisqu'il s'agit toujours d'un système dans lequel les états se financent auprès des banques privées à un taux de 3% à 5% quand elles pourraient se financer à 1% ou 0% via une BCE dont le statut aurait été modifié. On le voit, le PS, sur ce point, est bel et bien dans le camp libéral : on change d'échelle mais pas de système.

Les créanciers ont le beurre et l'argent du beurre, c'est à dire qu'ils ne courent plus aucun risque ! Si ça marche ils engrangent, si ça ne marche pas les états mettent la main à la poche, le créancier gagne dans tous les cas.

Voici ce que dit Lordon à propos des Eurobonds: « Mais c’est faire l’hypothèse héroïque que les marchés oublieraient instantanément que sous la surface commune des eurobonds se tient toujours une pluralité d’émetteurs d’inégales signatures. Les investisseurs savent encore faire la différence du tout et de ses parties, à plus forte raison quand le tout ne peut offrir qu’un degré d’intégration limité et demeure hautement composite. Aussi des eurobonds n’empêcheraient-ils nullement que les analystes continuent de guetter les déficits de la Grèce, du Portugal, de l’Italie, etc.
Mais qui peut imaginer le surgissement d’un Etat fédéral européen pesant budgétairement autant que les Etats-membres réunis (comme aux Etats-Unis) avec tout ce qu’il appelle de progrès politiques : de vraies institutions politiques fédérales, la constitution d’une citoyenneté politique européenne unique, primant sur les citoyennetés « locales », etc., seules avancées capables de soutenir une politique financière commune ? Ou, plus exactement, qui peut imaginer que ce qu’il faut bien nommer par son nom : un authentique processus constituant, puisse survenir avant que nous ne finissions au milieu des ruines fumantes ? »(17)

Nous sommes le 23 mai 2012 : Hollande a été élu président . Et l'idée fait son chemin à l'échelle européenne

Leur nom est bond, eurobond. Et ils seront au coeur du sommet informel des 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Européenne, ce mercredi à Bruxelles.
François Hollande plaide de longue date pour la mise en place d'un tel outil qui permettrait de mettre en commun les émissions de dettes des pays de la zone euro. Cela aurait pour avantage d'aider les pays en difficultés budgétaires, qui seraient dès lors adossés à des signatures solvables, comme celle de l'Allemagne. Mais Angela Merkel le répète : c'est nicht. Et cela pour deux raisons. La première est que les eurobonds risqueraient de finir de déresponsabiliser les Etats les plus dispendieux. Ensuite, les émissions d'eurobonds se feraient à un taux supérieur à celui qu'obtient l'Allemagne aujourd'hui. De fait, l'Allemagne mettrait la main à la poche pour compenser les errements des autres, même si un mécanisme complexe de compensation financière pour les pays vertueux est prévu.
Cependant, il faut bien l'avouer, la Chancelière est de plus en plus isolée sur cette question. Les chefs d'Etat espagnol et italien, Mariano Rajoy et Mario Monti, ont depuis longtemps apporté leur soutien aux Eurobonds. Idem pour les deux principaux dirigeants de l'UE, le Président de la Commission et celui du Conseil, José Manuel Barroso et Herman Von Rompuy.
Mercredi matin, une voix venant d'Allemagne envisageait la mise en place d'eurobonds : celle du commissaire européen chargé de l'énergie, Günther Oettinger, membre de la CDU, qui appelle à ne pas s'y " opposer par principe ". Günther Oettinger n'est pas le seul à s'éloigner de la ligne dure représentée par Angela Merkel. Depuis quelques semaines, la Chancelière doit faire face aux tirs croisés des sociaux-démocrates et des verts.
Quant au Chancelier social-démocrate autrichien Werner Faymann, il a indiqué, dans un entretien au quotidien Kleiner Zeitung, soutenir " pleinement " la position de la France.
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/eurobonds-qui-est-contre-a-part-merkel_295508.html

Si l'une de ces 2 solutions est appliquée c'est la mort de l'euro.

Lordon nous dit que « la puissance publique s'est ruinée depuis 2 ou 3 ans, en renflouant les banques et la finance, en payant les nombreux plans de relance des économies, en injectant des sommes faramineuses pour sauver l'Euro, elle ne pourra donc pas intervenir sur la dette. "La puissance publique qui était encore disponible pour ramasser les morceaux du premier accident sera par construction aux abonnés absents" pour régler la question de la dette publique. »(5)

D'après Frédéric Lordon, à moyen terme ces 2 solutions aboutiront à l'abandon de l'article 123 de 1999 (2) et donc l'Euro dans sa forme actuelle sera mort. Voilà le processus qu'il nous décrit : Comme il faut trouver d'urgence une solution et que ce n'est pas fait, les mesures actuelles ne font que retarder l'échéance. Tôt ou tard le problème sera tel que certains pays européens n'auront pas d'autre choix que de faire tourner la planche à billet, ce sera ça ou le chaos. Dès lors l'Allemagne décidera de quitter l'Europe monétaire. Lordon dit que la banque centrale européenne refusera d'émettre de la monnaie, c'est d'ailleurs ce que les traités européens lui imposent. Il ne dit pas clairement qu'il faut changer le statut de la BCE mais c'est bien de cela qu'il s'agit quand il parle de « révolution institutionnelle » (18)

« Il faut s’y faire : les ruines fumantes, l’insuffisance générale des dynamiques politiques européennes, nous y conduit tout droit. Si l’Espagne et l’Italie basculent, adieu Berthe ! L’EFSF saute comme un bouchon de champagne, la spéculation se déchaîne contre toutes les dettes souveraines, plus aucun dispositif ne peut l’enrayer, une série de défauts importants devient quasi-certaine, les systèmes bancaires européens, puis étasunien, s’écroulent dans un fracas qui fera passer la chute de Lehman pour une animation d’ambiance. Rendu à cette extrémité, il n’y a plus qu’une voie de recours : on ne sortira de pareil effondrement que par une opération de création monétaire inouïe et tout ça se finira dans un océan de liquidités. »(18)

Puis il nous dit qu'à partir de ce moment là l'Euro sera mort: « Traduisons pour les non-économistes: faire de la "création monétaire", c''est faire tourner la planche à billets. Et qui va faire tourner cette planche à billets ? Certainement pas la Banque Centrale Européenne, prédit Lordon: elle s'y refusera "par habitus". "Les pays concernés reprendront barre sur leur banque centrale nationale, de fait extraite du SEBC (le Système Européen de Banques Centrales), pour lui faire émettre des euros en quantité ad hoc. A ce moment précis, constatant l’apparition dans la zone euro d’une source de création monétaire anarchique (...) susceptible de mélanger ses euros impurs aux euros purs (et par là de les corrompre), l’Allemagne considérera que le point de l’intolérable a été atteint et, faute d’avoir les moyens d’exclure le(s) contrevenant(s), jugera que sa propre conservation monétaire lui fait devoir de quitter les lieux. Fin du voyage pour l’euro, en tout cas dans sa forme originelle". »(18)

Emmanuel Todd nous explique dans cette vidéo que Le Libre échange et l'Euro sont « 2 concepts Zombis », ce sont des morts vivants. Il plaide également pour une souveraineté à l'échelle européenne (19).

Nouriel Roubini(20) dit que si le même type de gestion continue « cela se traduira par des restructurations de dettes, et conduira à la rupture de l'union monétaire, dont les membres les plus faibles sortiront ...L'union économique et monétaire n'a jamais rempli les conditions pour une zone Euro optimale...Toutes les unions monétaires réussies ont été associées avec une union politique et fiscale. Mais l'union politique a marqué le pas comme l'union fiscale. »(21)

Solution Dette inique, dette odieuse et audit sur la dette

Comme nous le rappelle Noam Chomsky, «  Il existe encore d’autres façons d’éliminer la dette, bien connues, et qui révèlent à quel point celle-ci est une construction idéologique. Une de celles-ci , différente du principe capitaliste, est un principe juridique international qui fut introduit par les USA quand ils "libérèrent Cuba" comme on dit dans les livres d’histoire....en 1898.....on l’appelle principe de la dette inique. » (22)

Un état peut donc établir que sa dette est une "dette odieuse" (ou « dette inique »). C'est ce qu'a fait Correa en équateur plus récemment. En ce cas, la dette est purement et simplement annulée. C'est une solution qui a le mérite de restaurer la règle capitaliste du risque. Les créanciers des dettes iniques perdent leur investissement.

Le défaut partiel, c'est aussi ce qu'a fait l'Argentine (voir à 11 minutes dans la vidéo ci après). Après ce petit exposé sur l'argentine, Jacques Généreux explique sur quels critères on peut différencier les dettes, il plaide pour un audit sans le dire, puis énonce la métaphore des "menottes en plastique" qui illustre à merveille l'idée de la dette comme une construction idéologique. Il démonte également la logique There Is No Alternative ( TINA) carastéristique du discours néolibéral

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo
SALUT LES TERRIENS du 05/11/11 - Partie 2

Le principe de l'audit sur la dette et des dettes odieuses est clairement expliqué dans le film « Debtocracy »(23) visible ci après. Le film explique également comment Correa a imposé un audit sur la dette, pour séparer les bonnes dettes des dettes iniques (ou odieuses). Le film revient également sur l'annexion de Cuba à laquelle Chomsky fait référence. Une dette contractée pour favoriser des lobbies comme on en parlait au début de ce texte peut-être considérée comme une dette odieuse, le film « Debtocracy » donne d'autres exemples de dettes odieuses.


Debtocracy - La gouvernance par la dette VOSTFR partie 1

Debtocracy - La gouvernance par la dette VOSTFR partie 2

Cette solution d'un audit ne saurait se suffire à elle même puisque la dette demeure systémique tant qu'on ne touche pas à l'article 123 du traité européen. Elle permet juste de régler le problème de la dette actuelle et de sortir de la dette « idéologique » et de la dictature économique. De plus une commission d'audit de la dette doit être totalement indépendante, car elle sera soumise à un intense lobbying dans son travail de tri entre les dettes fondées et les dettes odieuses.

Avec cette solution, on est loin d'une révolution institutionnelle européenne, mais on ouvre tout de même la voie vers de profonds changements. On comprendra aisément que les créanciers ne veulent pas de cette idée. On comprendra aussi quels intérêts servent les politiques et les médias de masse qui refusent de parler de cette solution.

L'idée fait lentement son chemin : un collectif pour un audit citoyen de la dette publique a été créé en octobre 2011 : "Écoles, hôpitaux, hébergement d’urgence, retraites, chômage, culture, environnement… nous vivons tous au quotidien l’austérité budgétaire et le pire est à venir. « Nous vivons au-dessus de nos moyens », telle est la rengaine que l’on nous ressasse dans les grands médias. « On n’a pas le choix, il faut rassurer les marchés financiers ». Nous refusons ces discours culpabilisateurs. Nous ne voulons pas assister en spectateurs à la remise en cause de tout ce qui rendait encore vivables nos sociétés, en France et en Europe." Signez l'appel ici : http://www.audit-citoyen.org/

Parmi les signataires de cet appel : on retrouve Paul Jorion et Frédécric Lordon (4) mais aussi Thomas Coutrot (26) . Un grand nombre d'organisations comme ATTAC et la ligue des droits de l'homme, des syndicats (CGT, FSU et Solidaires) et des partis politiques (PCF, NPA, PG et EELV) sont également signataires.

Le défaut total


Qu'on leur coupe la dette 1/3 : La saignée par fakirpresse

Bien sur on peut même envisager de faire défaut et demander l'annulation totale de la dette européenne. Une solution dont on commence enfin à entendre parler dans les médias fin novembre 2011, en même temps que le duo Franco Allemand commence à parler d'une possibilité de changer le statut de la BCE pour monétiser la dette ce qui revient à dire que le pouvoir politique reprend le droit de mener une politique monétaire. Mais avant de parler de souveraineté monétaire, écoutons Emmanuel Todd nous parler du défaut. Attention l'homme qui lui répond est Jean-Michel Six, chef économiste chez Standard & Poor's Europe (une agence de notation).


mardi 29 novembre 2011
sur France 3 dans "Ce soir ou jamais"

26 juin 2013 : Le FMI commence à envisager le défaut partiel (mieux vaut tard que jamais)

Qui a dit : "on ne peut pas s'offrir le luxe de ne pas penser aux restructurations de dette publique" ? Cette belle double négation n'est ni l’œuvre du porte-parole d’Attac ni de Jean-Luc Mélenchon mais de l’économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard.
Il doute de l’efficience des modèles macroéconomiques qu’il utilise et avoue notamment avoir "sous-estimé le rôle de la finance".
Repris par la Tribune sous le titre "le blues de l'économiste du FMI", les propos de Blanchard résonnent avec le mea culpa du Fonds qui, dans un rapport rendu public, avoue des échecs notables sur le plan de sauvetage de la Grèce en 2010.
Mais l’article des Echos recèle une petite info passée inaperçue : "les chercheurs du Fonds ont lancé une série d'études, à la fois historiques et théoriques, sur les faillites d'Etat". Pourquoi? En raison de "la dégradation des finances publiques". Blanchard est formel: "on ne peut pas s'offrir le luxe de ne pas penser aux restructurations de dette publique. Si un pays a 0% du PIB de dette publique, il n'a aucun problème. S'il a 400% du PIB, c'est intenable. A quel moment assoit-on débiteurs et créanciers autour de la table ? A quel moment le créancier a-t-il intérêt à négocier, pour perdre 50 ou 70% et non la totalité de son argent ?" Vittori, lui, "pense tout de suite au Japon". Nous, on pense tout de suite aux dettes publiques de la zone euro qui gonflent inexorablement.
Du reste, le FMI n’est pas le seul à plancher sur cette question. Dans une note parue hier (format PDF), Patrick Artus, directeur de la recherche et des études de la banque Natixis, propose "d’envisager sérieusement une réduction des vieilles dettes" de la zone euro, soit, dit-il, "une restructuration avec défaut partiel". Voyez : le défaut, on y vient. ( il aura fallu 4 ans au FMI pour admettre son aveuglement idéologique)
http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=15771

déjà en Janvier 2013 deux économistes du FMI reconnaissaient que l'austérité était une erreur

 

La solution de la souveraineté monétaire

Comme il a déjà été expliqué précédemment, la souveraineté monétaire c'est le droit de faire tourner la planche à billets pour dévaluer la monnaie. En ce cas la dette est « absorbée » par la dévaluation.

C'est par exemple ce qui a été fait par Roosevelt après le Krach de 1929 et la grande dépression avec le new deal.(24) C'est une méthode qui fonctionne parfaitement et qui a abondamment été utilisée au cours de l'histoire de France (25). C'est une solution dont il ne faut pas abuser mais que l'on peut utiliser de façon exceptionnelle dans des cas exceptionnels comme la crise actuelle.

C'est aussi ce qu'a fait l'Argentine à l'échelle nationale en couplant la dévaluation avec du protectionnisme. cela implique que le pays "fait défaut". c'est une solution plus radicale que celle de l'audit puisque tous les créanciers perdent leur argent. La dette est purement et simplement annulée. Aujourd'hui on nous présente celle solution du "défaut" comme le pire pouvant subvenir à un pays. Voyez par exemple François de Closets à la manoeuvre face à Mélenchon ( Aller directement à 3min45s si vous êtes pressés), voyez l'horreur dans ces yeux lorsqu'il parle de l'éventualité pour un pays de "faire défaut" et pour étayer son propos il parle de l'Argentine. Même si cette solution du défaut n'est pas sans difficulté pour un pays, il faut surtout dire que c'est la pire solution pour les créanciers !!!

Que nous dit Frédéric Lordon (4) aujourd'hui? Il nous dit que l'Euro est mort et que c'est le commencement de la fin de "la mondialisation néolibérale (appelée à) périr par la dette parce que, à l’encontre de l’idée reçue qui le présente comme la raison économique même, le néolibéralisme est fondamentalement le régime économique du surendettement généralisé" (5)

On peut donc envisager de devancer la mort de l'euro, on peut retrouver notre souveraineté monétaire. On fait tourner la planche à billets, la dévaluation qui s'ensuit absorbe la dette. Les créanciers y perdent mais c'est la règle du jeu capitaliste, le risque n'est-il pas à la base du jeu capitaliste?

Là aussi, on comprendra aisément que les créanciers ne veulent pas de cette idée. On comprendra aussi quels intérêts servent les politiques et les médias de masse qui refusent de parler de cette solution.

Le 24 novembre 2011 sur France 2 pour la première fois un JT parle de cette possibilité de dévaluation. On peut voir comment dans l'acte 2 de cette émission d'arrêt sur images : "L'Allemagne ne cédera pas" Dans cette émission on apprend ègalement que :

L'un des principaux différends France-Allemagne concerne la peur de l'inflation. Pour résoudre la crise, la France souhaiterait que la Banque centrale européenne puisse racheter des titres de dette de manière illimitée, en faisant marcher la planche à billets, quitte à prendre le risque d'une hausse des prix. L'Allemagne s'y refuse pour des raisons morales (elle ne voudrait pas payer pour les autres) et surtout historiques : la crainte du retour de l'hyperinflation des années 1920. ( qui a fini par faire arriver Hitler au pouvoir)
Cette présentation que l'on retrouve dans les JT est-elle conforme à la réalité ? Duval confirme : comme les Allemands "se sont serrés la ceinture avec des plans d'austérité", ils ne veulent pas payer pour les autres ou créer les conditions du retour de l'inflation. En revanche, ils ne sont pas forcément en meilleure posture que la France dans cette crise de la dette : "Les Allemands sont aussi ruinés que nous"
Inflation contre défaut ? La dernière partie du débat est vive entre Duval et Berruyer, sans que l’on saisisse parfaitement l'enjeu… jusqu’à ce que Daniel leur demande de clarifier leur position. Le rédacteur en chef d'Alternatives économiques pense que le seul fait d'autoriser la BCE à racheter de la dette suffira à dissuader les marchés. A l'inverse, Berruyer considère que cette solution signifierait le retour l'inflation. Il comprend tout à fait les réticences des Allemands. Le recours au défaut de paiement lui parait donc la moins mauvaise solution. Et Berruyer de souligner que les aides à la Grèce, pour éviter le défaut, ont surtout profité à ceux-là mêmes qui avaient pris des risques, c'est-à-dire les banques. En Grèce, "la dette publique est détenue à 70% par seulement 10% de la population", estime Berruyer. Autrement dit, les aides à la Grèce, qui doivent permettre de rembourser les détenteurs des titres de dette, ce serait en quelque sorte, en caricaturant, "sauver l'épargne de Liliane Bettencourt". Des propos qui font bondir Guillaume Duval : "On ne peut pas raconter que les gens qui ont prêté à la Grèce ont spéculé, c'est n'importe quoi", s'emporte-t-il. Le débat se poursuit ensuite sur le poids de la dette en France. Pour Berruyer, on ne pourra pas rembourser : "c'est 110 000 euros par ménage". Il faudra donc que les banques prennent leur perte car le remboursement "est inconcevable". "C'est n'importe quoi", lui rétorque Guillaume Duval, décidément très remonté.

Retrouver une souveraineté monétaire : Oui, mais à quelle échelle ?

Pour Attac la solution n'est pas une sortie volontaire de l'Euro et un retour au franc, mais dans une vraie Europe fédérale avec une redéfinition du rôle des banques centrales. En cela ATTAC rejoint le voeu de révolution institutionnelle prononcé par Frédéric Lordon (4), ou Emmanuel todd. A la différence que Lordon (4) pense que cela n'arrivera pas, alors qu'ATTAC souhaite oeuvrer pour que cela arrive.

« La crise européenne? Certains économistes de gauche pensent que la solution passe par une sortie de l'euro et une dévaluation du franc retrouvé. Le FN rebondit sur ces propositions, adoptant le scénario et même le tempo proposés. Nous pensons que ces projets ne peuvent qu'accentuer les difficultés au lieu de les résoudre. Une monnaie nationale ne protège ni du néolibéralisme, ni de la spéculation, ni du productivisme: a-t-on vu quelque gouvernement britannique s'opposer au néolibéralisme du fait qu'il disposait de la livre sterling? Le franc, la livre ou la lire étaient-ils des boucliers contre les attaques spéculatives? Et le capitalisme appuyé sur les «États souverains» n'a-t-il pas produit un modèle de consommation destructeur, pillé les pays du Sud et creusé la dette écologique du Nord? La Banque de France, qui ne fait plus d'avances au Trésor public depuis 1973, mènerait-elle par nature une politique plus sociale que la Banque centrale européenne?
Surtout, à l'heure d'une crise aussi grave, le déferlement de politiques unilatérales tournerait le dos définitivement à une coopération entre les peuples. Une dévaluation unilatérale ne ferait qu'enclencher des mesures de rétorsion et une aggravation de la guerre économique entre pays européens. Au moment où les convergences des résistances et des initiatives populaires mettent au contraire en évidence la nécessité de décisions européennes fortes en matière de fonds tournés vers la recherche, l'éducation, la santé de base, les grandes infrastructures de transports publics, la transition énergétique... »
(26)

Jean Luc Mélenchon est sur la même ligne: il propose «Que la Banque centrale européenne prête directement au taux où elle prête aux banques aujourd’hui, c’est-à-dire à 0% ou 1%.»(27). Il veut garder l'Euro, il veut une Europe fédérale pour avoir un SMIC européen et arrêter le dumping social et les délocalisations.(28)

A ce jour seuls les souverainistes gaullistes et l'extrême droite rénovée de Marine Lepen prônent le retour à un souverainisme total à l'échelle de la nation, cela englobe la souveraineté monétaire, mais ajoutée d'un repli nationaliste, et d'un protectionnisme à l'ancienne.

On peut écouter le discours gaulliste ici : Conférence de François ASSELINEAU Diplômé d’HEC, ancien élève de l’ENA, inspecteur général des finances. Conseiller de Paris. Ancien porte-parole du RPF-IE. ça dure 2h15 ça commence à parler de la dette vers 46 minutes
http://www.u-p-r.fr/videos/conferences-en-ligne/les-10-raisons-qui-nous-imposent-de-sortir-de-leuro

On pourra lire également cet argumentaire gaulliste sur la dette avant la crise.

Ou encore cet argumentaire de Fakir : En 1944, « les destructions couvrent tout notre sol, rappelle le Général de Gaulle dans ses Mémoires. Il manque des logements pour six millions de Français. Et que dire des gares écroulées, des voies coupées, des ponts sautés, des canaux obstrués, des ports bouleversés ? Quant aux terres, un million d’hectares sont hors d’état de produire, retournés par les explosions, truffés de mines, creusés de retranchements. Partout, on manque d’outils, d’engrais, de plants, de bonnes semences. Le cheptel est réduit de moitié. Nos finances sont écrasées d’une dette publique colossale, nos budgets condamnés pour longtemps à supporter les dépenses énormes de la reconstruction. » Et c’est sur ce champ de ruines qu’ils instaurent la Sécurité sociale ! Et les retraites ! Et le service public ! A ces fous à lier, on enverrait la camisole ! Vite, une piqûre !
http://www.fakirpresse.info/articles/352/la-revanche-des-collabos.html

De même Mélenchon, Marine Le Pen et les souverainistes gaullistes : pronent la séparation des banques de dépôt et des banques d'investissement. sur ce point 3 candidats à la primaire socialiste se prononcent également en sa faveur : Montebourg , Aubry et Royal

Est-il possible d'être suivi au niveau européen si on propose de modifier le mandat de la BCE (Banque Centrale Européenne) afin de l'autoriser à faire tourner la planche à billets c'est à dire à prêter directement aux états à 0%? Ce qui revient à modifier l'article 123 comme expliqué dans l'introduction.

Personne ne le sait, il faut essayer. Lordon et Coutrot sont d'accord sur la stratégie suivante : si l'Europe refuse, il faut le proposer au plus grand nombre de pays possibles de la zone euro, et si personne n'en veut alors tant pis on le fait tout seul. Démondialiser la finance n'oblige pas au repli souverainiste total. Des entités économiques séparées peuvent conclure des accords sur le climat, sur la régulation financière, sur une éventuelle taxe kilométrique pour privilégier la consommation de productions locales, etc.


Nous sommes en 2022 et rien n'a changé : la planche à billets reste la meilleure solution

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Conclusion

En terme de « scénario le plus probable » c'est bien Lordon qui semble avoir raison :

la politique du FMI et de l'UE se poursuit dans le même esprit
les états ne peuvent plus injecter de fonds pour compenser les pertes de la finance
la dette augmente d'autant plus vite que cette politique continue et que la rigueur s'accroit
le système s'écroule
dans l'urgence les états les plus touchés font tourner la planche à billets
L'allemagne perdant la main sur la monnaie quitte la zone Euro
L'euro est mort et l'Europe avec
repli nationaliste et souverainiste de tous les états : retour aux monnaies nationales et dévaluation ou chaos total et on s'entretue pour un paquet de pâtes.

Mais ce scénario n'est que le plus probable! Obtenir un audit sur la dette peut changer la donne. Un candidat peut survenir et être élu qui résistera comme Correa au FMI et à l'UE ou qui oeuvrera à la modification de l'article 123 du traité européen (2) . Quelles peuvent être les conséquences du printemps arabe et du mouvement des indignés sur le mouvement social en France. Les peuples peuvent changer les choses. Le mouvement contre la réforme des retraites en France a favorisé la révolution du Jasmin en Tunisie, qui a elle même entrainé le soulèvement en Egypte, puis en Libye, en Syrie au Yemen. Le printemps arabe a provoqué en retour le mouvement européen des indignés. On peut éviter ce scénario mais il y a urgence sinon, la souveraineté monétaire à l'échelle européenne, qui semble être la meilleure des solutions risque bien de ne jamais avoir le temps de voir le jour.

en septembre 2011 le mouvement des indignés se développe dans le monde occidental : Europe, Israël et Etats-Unis et culmine le 15 octobre 2011 lors d'une journée mondiale historique de mobilisation.

Les armes des indignés sont la non violence et la désobéissance civile


Ils sont Suédois, ils "occupent" Stockholm et sont "les 99 %", en référence au slogan new yorkais.
Pour les Indignés américains, ce 99 % représente la majorité de la population,
celle qui survit alors que le 1 % restant contrôle l'ensemble de l'économie.(AFP/JONATHAN NACKSTRAND.)

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Notes et Références

(0) Le long passé de la dette publique. Le monde | 13.08.11 | par Gérard Béaur directeur de recherches au CNRS et à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)

(1)loi du 3 janvier 1973 de privatisation de la création monétaire : http://pythacli.chez-alice.fr/chronologie3bis.htm#3janvier1973

(2)article 123 du traité européen de 1999 : http://pythacli.chez-alice.fr/chronologie3.htm#euro

(3) N Chomsky, Rogue States, op.cit., chap 8 un plus long extrait ici: http://local.attac.org/attac30/spip.php?article799

(4) Frédéric Lordon est directeur de recherche au CNRS et travaille spécifiquement sur la finance depuis une trentaine d'années. Il a déjà annoncé la crise des subprimes ainsi que quasiment tout le scénario qui s'est enchainé derrière depuis, en particulier la crise monétaire énorme, et la crise de la dette.

(5) Frédéric Lordon « le commencement de la fin » intégral : http://blog.mondediplo.net/2011-08-11-Le-commencement-de-la-fin exégèse : http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4240

(6) Frédéric Lordon "La dette publique, ou la reconquista des possédants" ! http://blog.mondediplo.net/2010-05-26-La-dette-publique-ou-la-reconquista-des

(7) autocensure et aveuglement idéologique libéral des chercheurs du FMI http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4220

(8.1) tribune publiée par Libération : http://www.liberation.fr/economie/01012348243-naissance-d-une-dictature-economique

(8.2) http://www.apophtegme.com/POLITIQUE/chouard.htm

(9) http://www.monde-diplomatique.fr/2010/02/LORDON/18789

(10) http://www.liberation.fr/economie/0101628184-les-patrons-des-hedge-funds-empochent-25-milliards-de-dollars-en-2009

(11) Crise des subprime : la SoGé et 16 autres banques poursuivies aux USA http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/crise-des-subprime-la-soge-et-16-autres-banques-poursuivies-aux-6672765.html

(12) Les profits et les bonus de la banque d'affaire américaine Goldman Sachs - The Independent. http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=6900

(13) http://finance.blog.lemonde.fr/2010/01/12/bonus-2009-mettre-en-reserve-non-distribuable-les-superbenefices/

(14) http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Economie/Le-CAC-40-continue-d-engranger-les-profits-_EP_-2011-09-01-705883

(15) "sur le controle de nos vies" de Noam Chomsky aux éditions Allia. réédition de "la conférence d’Albuquerque" texte qui date de février 2000. je vous conseille les pages 16 et 17 sur le salariat, ou les pages 18 et 19 sur la flexibilité du travail et les "réformes essentielles imposées par le FMI et la banque mondiale" mais ce qui nous intéresse ici se trouve aux pages 21 22 et 23 un plus long extrait ici: http://local.attac.org/attac30/spip.php?article799

(16) « Le Parlement grec juge la dette hors de contrôle . » http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/08/31/04016-20110831ARTFIG00606-le-parlement-grec-juge-la-dette-hors-de-controle.php

(17) Frédéric Lordon « le commencement de la fin » chapitre L’illusion du « miracle fédéraliste » intégral : http://blog.mondediplo.net/2011-08-11-Le-commencement-de-la-fin exégèse : http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4240

(18) Frédéric Lordon « le commencement de la fin » chapitre Par où la sortie ? Création monétaire et révolution institutionnelle ! intégral : http://blog.mondediplo.net/2011-08-11-Le-commencement-de-la-fin exégèse : http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=4240

(19) 2 concepts Zombis: Le Libre échange et l'Euro.: Emmanuel Todd, démographe à l'INED et auteur de : Après la démocratie (Gallimard, reparution récente en Folio), est l’invité de Patrick Cohen dans le 7/9 de France Inter (8h20 – 30 mars 2011). aller directement au time code : 4 min 15s ou time code 6 min http://www.dailymotion.com/video/xhvqxm_emmanuel-todd_news

(20) Nouriel Roubini, un docteur en économie, ancien conseiller de Bill Clinton, connu pour avoir annoncé dès 2006 la crise économique de 2008, et pour avoir dénoncé la bulle spéculative immobilière américaine avant son éclatement. http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=11423

(21) La zone Euro va éclater : Roubini http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=11423

(22) "sur le controle de nos vies" Noam Chomsky (éditions Allia). réédition de "la conférence d’Albuquerque" février 2000. page24

(23) film "debtocracy": http://owni.fr/2011/06/09/debtocracy-documentaire-choc-grece/ (Cliquer sur le bouton CC en haut du player pour sélectionner la langue des sous-titres)

(24) http://pythacli.chez-alice.fr/civilisations/amerique.htm#newdeal

(25) Le long passé de la dette publique. Le monde | 13.08.11 | par Gérard Béaur directeur de recherches au CNRS et à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)

(26) http://www.france.attac.org/articles/la-demondialisation-un-concept-superficiel-et-simpliste

(27) http://www.liberation.fr/politiques/01012360509-melenchon-appelle-les-francais-a-allumer-le-feu-dans-tout-le-continent

(28) Fakir n°51 Juillet aout 2011: encart de la page 12

 

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