L’Inde le Pakistan l'Afghanistan

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Les premières installations permanentes découvertes à ce jour apparaissent il y a 9 000 ans, et les anthropologues pensent qu'elles relèvent de populations de type veddoïde.

signes d'une culture originale dès le VIII ° millénaire av jc: pots de terre, vaisselle de cuivre, vases d'albatres, bijoux, pierres précieuses, ivoire, or ( trésor de Quetta).

Le site le mieux connu de cette culture est Mehrgarh, datant des années 6500 av. J.-C.. Ces premiers fermiers maîtrisèrent le blé et domestiquèrent une grande variété d'animaux, en particulier ceux constituant le bétail. La poterie y était utilisée vers 5500 av. J.-C. La civilisation de l'Indus s'est développée à partir de cette base technologique, en se répandant dans la plaine alluviale de ce que sont, de nos jours, les provinces actuelles pakistanaises du Sindh et du Penjab.

La civilisation de la vallée de l'Indus ou civilisation harappéenne

La civilisation de la vallée de l'Indus (5000 av. J.-C. – 1900 av. J.-C.), dite aussi civilisation harappéenne, était une civilisation de l'Antiquité dont l'aire géographique s'étendait principalement dans la vallée du fleuve Indus dans le sous-continent indien (autour du Pakistan moderne). Bien que probable, l'influence qu'elle a pu avoir sur la culture hindoue contemporaine n'est pas clairement établie.

Oubliée par l’Histoire jusqu’à sa redécouverte dans les années 1920, la civilisation de l’Indus se range parmi ses contemporaines, la Mésopotamie et l’Égypte ancienne, comme l’une des toutes premières civilisations, celles-ci étant définies par l’apparition de villes, de l’agriculture, de l’écriture, etc.

À ce jour, sur les 1 052 sites qui ont été découverts, plus de 140 se trouvent sur les rives du cours d'eau saisonnier Ghaggar-Hakra. D’après certaines hypothèses, ce système hydrographique, autrefois permanent, arrosait la principale zone de production agricole de la civilisation de l’Indus. La plupart des autres sites se situent le long de la vallée de l’Indus et de ses affluents mais on en trouve aussi à l’ouest jusqu’à la frontière de l’Iran, à l’est jusqu’à Delhi, au sud jusque dans le Maharashtra et au nord jusqu’à l’Himalaya. Parmi ces sites, on compte de nombreuses villes comme Dholavira, Ganweriwala, Harappa, Lothal, Mohenjo-daro et Rakhigarhi. À son apogée, sa population pourrait avoir dépassé cinq millions de personnes.

de -2900 à -1500  Harrapa et Mohenjo-Daro

civilisation non indo européenne  probablement née à Mehrgarh. Ecriture pictographique indéchiffrée

Harrapa et Mohenjo-Daro( population estimée à 40000)  sont les deux grandes villes autour desquelles s’est développée la civilisation indienne. Ces villes ne comportaient ni temples ni palais. Les schémas d'urbanisme sont les mêmes de l'Iran à la plaine du Gange du Cachemire au port de Lothal. Commerce de l'or et de l'ivoire avec la Mésopotamie ( Kish un des sites les plus anciens de mésopotamie), avec la civilisation de Suze(Iran actuel)

Technique : C’est dans ces deux villes, où les rues étaient découpées à angles droits, que les premiers réseaux d’aqueduc et d’égouts ont été inventés.
Agriculture : Début du coton
Économie : De nombreux échanges ont eu lieu avec la Mésopotamie. Les marins suivent la côte du Golfe Persique.
Social : C’est un roi-prêtre qui dirigeait l’ensemble de la population. Inégalité des groupes sociaux semblable à la civilisation égyptienne.
Ecriture: composée de 270 signes et non déchiffrée à ce jour.

Culte des animaux

disparition mystérieuse, soit massacre par des envahisseurs, brutale montée des eaux du fleuve, assimilation par des envahisseurs?

Vers 1900 av. J.-C., des signes montrent que des problèmes apparaissent. Les gens commencent à quitter les cités. Ceux qui s'y maintiennent semblent avoir des difficultés à se nourrir.

Autour de 1800 av. J.-C., la plupart des cités ont été abandonnées. L'âge d’or du commerce interiranien, marqué par la présence de nombreux « trésors » et riches métropoles (coupe sur pied et bol tronconique), semble prendre fin vers -1800 av. J.-C. à -1700 av. J.-C., au moment même où les textes mésopotamiens cessent de parler du commerce oriental.

Contrairement à ses contemporaines, la Mésopotamie et l’Égypte ancienne, la civilisation de l'Indus disparaît de la mémoire de l'humanité. Contrairement aux anciens Égyptiens et Mésopotamiens, les Indusiens n'ont pas construit d'imposants monuments de pierre dont les vestiges perpétuent le souvenir. En fait, le peuple indusien n'a pas disparu. Au lendemain de l'effondrement de la civilisation de l'Indus, des cultures régionales émergent qui montrent que son influence se prolonge, à des degrés divers. Il y a aussi probablement eu une migration d'une partie de sa population vers l'est, à destination de la plaine gangétique. Ce qui a disparu, ce n'est pas un peuple mais une civilisation : ses villes, son système d'écriture, son réseau commercial et – finalement – la culture qui en était son fondement intellectuel.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Civilisation_de_la_vall%C3%A9e_de_l%27Indus#D.C3.A9clin_et_effondrement

Védisme et brahmanisme

Vers le XVIe siècle av. J.-C., des tribus aryennes venues d'Asie centrale auraient émigré en Inde du nord et développé la culture védique, mais cette hypothèse est rejetée par certains chercheurs qui notent les nombreuses continuités entre la civilisation de l'Indus et la civilisation védique. Des études génétiques récentes n'ont pas permis de trancher jusqu'ici (certaines confirment, d'autres réfutent la théorie de l'invasion aryenne) : il est vraisemblable que, comme dans de nombreux autres exemples de ce type (Étrusques, Mésopotamie, Chine...) les envahisseurs aient en partie imposé leur langue (ici le sanskrit), leur organisation sociale et leurs croyances, mais en adoptant largement la civilisation des autochtones, les deux populations s'assimilant mutuellement.

Les premiers textes de la tradition védique s'écrivent à partir de 1500 avant notre ère et sont progressivement réunis en collections nommées Sam.hita-. Pour marquer l'unité du Véda qui se manifeste en une multiplicité d'écrits, la tradition hindoue nomme « Triple Véda » l'ensemble des trois premiers recueils de textes : un recueil de poèmes (stances) forme le Rig-Veda, un recueil de chants rituels le Sama-Veda, une collection de formules sacrificielles le Yajur-Veda. Une famille de brahmanes nommée Atharva donne son nom à l'Atharva-an.giras, livre de magie blanche et noire, qui est accepté comme constituant du « Quadruple-Véda », sous le nom de Atharva-Veda, après une longue période de controverses.

Le passage du védisme au brahmanisme commence avec la rédaction des Bra-hman.a, spéculations rituelles en prose. Et la transition du brahmanisme à l'hindouisme s'accompagne de la rédaction des Aran.yaka puis des Upanishad. La compilation de ces textes est attribuée au sage Vya-sa, et les parties les plus récentes des écritures du Véda dateraient de 500. Ce corpus littéraire, un des plus anciens que l'on connaisse, est la base de la littérature indienne. Ces textes, qui traitent du rituel et de philosophie, contiennent des passages qu'étudieront l'astrologie et l'astronomie, pour tenter de dater ces écrits. « La tradition du chant védique » a été proclamée en 2003 puis inscrite en 2008 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Il faut considérer le sanskrit, non comme la langue d'un peuple, mais comme une langue de culture qui a toujours été l'apanage d'une élite sociale, du moins depuis l'Antiquité. C'est notamment celle des textes religieux hindous et, à ce titre, elle continue d'être utilisée, à la manière du latin aux siècles passés en Occident, comme langue cultuelle, et véhiculaire (un recensement de 1981 indique qu'il y aurait encore environ 6 100 locuteurs ; en 1961, à peu près 194 400 personnes disaient l'utiliser comme langue secondaire). C'est d'ailleurs l'une des langues officielles de l'Inde.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sanskrit

465-550  Les Huns établis dans la majeure partie du bassin de l'Indus.

+500 l'empire perse: Arménie et sud de la Mer Caspienne Iraq Iran peut-être jusqu'à l'Indus( fleuve Pakistan)

Au VIe siècle av J.-C. un vent de réforme religieuse se lève, le bouddhisme et le jainisme fleurissent, ajoutant à la richesse de la culture indienne dans tous les domaines. L'hindouisme classique se développe à partir de la culture védique. Le premier millénaire voit beaucoup de royaumes indépendants se développer puissamment, certains acquérant une stature impériale. La dynastie hindoue des Gupta domine la période que les historiens considèrent comme un « âge d'or » de l'Inde et les Maurya, et en particulier l'empereur bouddhiste Ashoka, contribuent au rayonnement culturel indien. Les arts, les mathématiques, la technologie, l'astrologie, la religion et la philosophie s'épanouissent grâce au mécénat royal.

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Siddharta Gautama reçoit l'illumination à Bodh-Gaya.

il devient Bouddha fondateur du Bouddhisme après le Sermon de Benares.

Il serait né en -558 ou -520 selon les thèses occidentales ( Une école du Nord de l'Inde dit qu'il est né en 1208 avant J.C. vers le règne du roi Chiêu de la dynastie des Tcheou. Une école du Sud de l'Inde la situe environ en 624 avant J.C)

http://mogwai.simplenet.com/bouddhisme/
http://homepages.starnet.fr/delb/IDC139.HTM
http://www.chez.com/fbezies/Bouddh02.html

http://www.multimania.com/parolesdebuddhas/

Les 9 grandes épreuves ou 9 grandes persécutions :

Comme les autres grands fondateurs de mouvement religieux, tel Moïse, Jésus de Nazareth, ou encore Mahomet, Shakyamuni eut à subir de nombreux ennuis, dont les plus célèbres sont énumérés ici

  1. A l'instigation d'un groupe de brahmanes, une belle femme nommée Sundari répandit la rumeur qu'elle avait eu des relations amoureuses avec Shakyamuni.
  2. Des brahmanes se moquèrent de lui quand une servante, vivant dans une ville brahmane, lui offrit un gruau de riz puant.
  3. Le roi Ajita invita Shakyamuni et 500 de ses disciples dans son royaume, en ne lui offrant aucune nourriture. Durant 90 jours, Shakyamuni et ses compagnons durent se contenter de fourrage destiné aux chevaux.
  4. Un grand nombre de membre du clan des Shakya furent massacrés par le roi Virudhaka du Kosala.
  5. Quand Shakyamuni entra dans une ville Brahmane, le roi local interdit à ses sujets de lui faire des offrandes et de l'écouter.
  6. Une femme brahmane dénommée Chinchamanavika attacha un bol sur son ventre, sous sa robe et répandit le bruit qu'elle était enceinte de Shakyamuni.
  7. Devedatta laissa tomber un gros rocher sur Shakyamuni du haut du pic de l'Aigle ; manquant sa cible, le Bouddha ne fut blessé qu'à l'orteil.
  8. Une année, aux alentours du solstice d'hiver, un vent glacial se leva et souffla durant huit jours. Le Bouddha se protégea en superposant trois robes.
  9. A la demande de Devadetta, le roi Ajatashatru fit boire de l'alcool à des éléphants sauvages et les lâcha sur Shakyamuni et ses disciples. Mais il ne réussit pas à tuer le Bouddha.

Le sermon de Bénarès pose les bases du Bouddhisme, à savoir les 4 Nobles Vérités, et la Sainte voie des Huits, chemin à suivre pour combattre la souffrance.

4 Nobles Vérités

  1. La souffrance est universelle, qu'elle soit psychologique, physique, etc... La vie est remplie de plusieurs types de souffrances.
  2. Il faut connaître la cause de la souffrance, qui a pour origine nos désirs. Ceux-ci sont de plus en plus important au fur et à mesure qu'on les comblent. La satisfaction d'un désir n'apporte qu'un répit temporaire, car l'on peut souffrir de ne pas pouvoir combler un désir.
  3. La solution découle d'elle-même : pour ne plus souffrir, il faut supprimer les désirs, ce qui nous permet d'accéder enfin au Nirvana... Il ne faut cependant pas tomber dans l'extrémisme. Il faut chercher un équilibre, ce que l'on appelle la Voie du Milieu :" La voie du Milieu est comme la corde d'un instrument de musique. Si on la tend trop elle casse, mais si on ne la tends pas suffisamment, elle ne produit aucun son. " ( Bouddha )
  4. la Sainte voie des Huits, proprement dite. On doit la suivre pour atteindre la fin des souffrances, le Nirvana.

la Sainte voie des Huits

La souffrance est universelle, qu'elle soit psychologique, physique, etc... La vie est remplie de plusieurs types de souffrances.

Il faut connaître la cause de la souffrance, qui a pour origine nos désirs. Ceux-ci sont de plus en plus important au fur et à mesure qu'on les comblent. La satisfaction d'un désir n'apporte qu'un répit temporaire, car l'on peut souffrir de ne pas pouvoir combler un désir.

La solution découle d'elle-même : pour ne plus souffrir, il faut supprimer les désirs, ce qui nous permet d'accéder enfin au Nirvana... Il ne faut cependant pas tomber dans l'extrémisme. Il faut chercher un équilibre, ce que l'on appelle la Voie du Milieu :" La voie du Milieu est comme la corde d'un instrument de musique. Si on la tend trop elle casse, mais si on ne la tends pas suffisamment, elle ne produit aucun son. " ( Bouddha )

la Sainte voie des Huits, proprement dite. On doit la suivre pour atteindre la fin des souffrances, le Nirvana.

On l'appelle aussi l'Octuple Noble Voie ou encore Octuple Noble Chemin, donc si l'on tombe sur ces expressions, elles signifient exactement la même chose, et désignent les même éléments.

1) Le point de Vue Juste :
Découvrir les causes du malheur que je subis. Je connais la cause, donc je peux l'éliminer.
2) Les Aspirations Justes :
On doit se dépouiller des valeurs fausses, tel le mensonge, accepter de voir ce que nous sommes, et ce que nous voulons devenir.
3) La Parole Juste :
Il faut surveiller ses paroles : ne pas mentir, ne pas propager de rumeurs.
4) La Bonne Conduite :
Ne pas proférer de mensonges, ne pas avaler de produits intoxicants (alcool, tabac, drogue, etc...) et ne pas voler les biens d'autrui.
5) La Vie Juste :
Respecter toute forme de vie. Ne pas consommer, vendre ou donner des produits dangereux pour la raison ; cependant, il ne faut pas oublier que l'usage de médicaments peut se faire sans aucun problème, tant qu'ils sont nécessaires, par respect pour la Voie du Milieu.
6) L'Effort Juste :
On doit suivre du mieux que l'on peut, sincèrement et honnêtement, en fonction de nos capacités, la Sainte Voie des Huit.
7) L'Esprit Juste :
La pensée précède l'action. Il faut donc prendre conscience de nos pensées, et essayer de n'avoir que des pensées justes.
8) La Juste Contemplation :
Chasser de sa pensée tout ce qui pourrait être néfaste, et définir ses besoins réels.
Le bouddhisme est issu du brahmanisme, qui naquit quelques milliers d'années avant le Christ, à l'époque où le peuple Aryen envahit la péninsule indienne, s'installa dans la vallée du Gange et se répartit en plusieurs petites communautés.

Les habitants de cette région se divisèrent en quatre castes :

  • La première que l'on appelait brahmane dont les chefs étaient des prêtres et s'occupaient uniquement du culte.
  • La seconde que l'on appelait ksatriya dont les chefs étaient des nobles et s'occupaient de politique.
  • La troisième que l'on appelait vaicya, était celle des gens ordinaires.
  • La quatrième, que l'on appelait cûdra était composée d'esclaves.

Le brahmanisme était toujours pratiqué dans ce pays. Par la suite, Sakiamouni trouva que les prêtres de la religion brahmanique commettaient beaucoup d'erreurs, il pensait en outre que tous les hommes se trouvaient soumis au cycle des transmigrations et devaient tous supporter les maux, tels que la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort qui sont les quatre douleurs, c'est pourquoi il fut rempli du dégoût de la vie et chercha un moyen d'échapper à ces malheurs; il fonda alors une religion personnelle que l'on appela le bouddhisme.

Ses disciples, par la suite, pour le vénérer l'appelèrent l'ancêtre des Bouddhas. Son nom de famille était Sakya, son prénom Gautama, son surnom Siddharth. Il était fils du souverain de Kapilavastou (un petit pays de la péninsule indienne, dont le nom était Suddhodana, le Riz pur. Sa mère se nommait Tinh-diêm. Les livres bouddhiques relatent que "sa mère ayant vu en songe un homme d'or, conçut un enfant qui, une fois né, devint le Bouddha". D'autres livres disent "que sa mère vit en songe un éléphant blanc à six défenses qui se changea en soleil éclatant de lumière qui darda ses rayons sur son ventre. A la suite de cela elle fut enceinte pendant 10 mois et au moment d'accoucher elle donna naissance par son flanc droit. A ce moment une fleur de lotus surgit pour recevoir l'enfant et deux dragons descendirent du ciel et l'aspergèrent d'eau pour le baigner; en outre tous les génies descendirent pour le surveiller et lui prodiguer des soins. La couleur de sa peau était dorée, ses cheveux avaient une pousse contraire.

Après sa naissance il fit 7 pas, d'une main il montra le ciel, de l'autre la terre et s'écria : "au-dessus est le ciel, au-dessous est la terre. Seul je suis plus précieux que tout". Ces paroles ont été certainement forgées par les disciples. Il naquit le 8ème jour du quatrième mois, mais on ignore l'année. Une école du Nord de l'Inde dit qu'il est né en 1208 avant J.C. vers le règne du roi Chiêu de la dynastie des Tcheou. Une école du Sud de l'Inde la situe environ en 624 avant J.C.. Mais les savants occidentaux la place en 558 ou 520, auquel cas il serait contemporain de Confucius. Cakya prit trois épouses. Il eut un fils du nom de Rahula. L'année de ses vingt neuf ans (d'après les livres de l'Inde et non ceux de Chine qui parlent de l'année de ses dix-neuf ans), il advint qu'un vieillard faible et estropié vint mendier dans son palais, il pensa que le sort de l'homme était triste, la nuit même il quitta sa famille et se retira dans la forêt. D'abord il mena la vie d'ermite aux monts Dàn-Dac et Toàn-son, puis se rendit dans la région de Sravasti, et jour après jour, revête de la robe des moines, assis au pied d'un ficus, il médita sur la manière de se libérer du cycle des transmigrations.

Après sept années, il sortit de sa torpeur et élabora une doctrine mystique, se nomma Buddha, c'est-à-dire Celui qui a le coeur et l'esprit entièrement illuminés. C'est alors seulement qu'il partit enseigner sa religion.

La tradition raconte que par la suite, ayant mangé de la graisse de porc son ventre enfla et il mourut à Kusinagara.

Avant de mourir il dit: "maintenant je monte au Nirvana, c'est à dire que je monte à l'endroit du bonheur parfait".

Après sa mort ses élèves recueillirent toutes ses paroles, les assemblèrent en un ouvrage de quarante deux chapitres, groupés en trois tomes qui s'intitule Tripitaka (kinh Tam-tang). "tang" signifie contenant, car toutes les paroles du maître ont été recueillies et rassemblées pour être conservées, c'est pourquoi on les appelle "tang".

Le Tripitaka comprend :

  • "Kinh tang" qui sont les discours concernant les lois naturelles et la doctrine.
  • "Luat tang" qui sont les discours concernant la discipline.
  • "Luân-tang" qui sont les discussions sur la religion.

Les buts de la religion bouddhique sont contenus dans les deux caractères "hu" et "vô" (le vide et le néant). Il est dit: "Il n'y a rien de ce qui existe qui ne vienne de la destinée. Bien que l'existence soit actuelle, cependant en fait elle n'existe pas.

Les hommes, en ce monde, croient inconsidérément qu'ils possèdent des biens propres, c'est pour cela que Nhu-lai est venu et avec le caractère "vô" a détruit cette erreur". Ces quelques phrases donnent une idée suffisamment claire de la religion bouddhique.

Le bouddhisme divise le corps humain en Six racines :

  • les yeux (nhan)
  • les oreilles (nhi)
  • le nez (ti)
  • la langue (thiêt)
  • le corps (thân)
  • l'esprit (y)

Les choses extérieures en contact avec le corps humain sont les Six poussières (Luc trân) :

  • la beauté (sac)
  • le son (thanh)
  • le parfum (huong)
  • la saveur (vi)&127;
  • le toucher (sac)
  • l'imagination (phap)

Il existe, d'autre part, Cinq interdits :

  • ne pas tuer les animaux
  • ne pas voler
  • ne pas avoir de relations impudiques
  • ne pas mentir
  • ne pas boire d'alcool, ni manger de viande

Il y a dans la religion bouddhique la règle de la contemplation. Cela consiste pour le pratiquant, à fermer les yeux, tourner le visage contre un mur, abandonner les désirs matériels, ne penser à rien. Il y a quatre degrés :

  • le premier stade, on n'a aucun souci
  • le deuxième stade, on éprouve aucune souffrance
  • le troisième stade, on éprouve de la joie
  • le quatrième stade, on sort du cycle des transmigrations

Celui qui se trouve dans le cycle des transmigrations est un être qui, dans une vie antérieure a commis des fautes et qui, le jour de sa descente aux enfers doit supporter des châtiments, renaître sous forme d'un animal ou d'un être très malheureux. L'enfer comprend 136 grottes où sont châtiés les méchants. Tout cela n'est qu'un moyen d'engager les hommes à faire le bien et non le mal.

En résumé, la religion bouddhique a deux idées maîtresses: d'abord la souffrance, ensuite la façon de s'en libérer. La souffrance provient de la métempsychose, chaque fois que l'homme sort du cercle des transmigrations il est libéré, il n'a plus de liens qui le retiennent au monde; lorsqu'il est sorti du cycle il peut atteindre la nirvâna, c'est-à-dire le pays du néant qui est le paradis. J'ai parlé précédemment des origines du bouddhisme. Quant à sa propagation, depuis l'Inde à travers la Chine et jusqu'au Vietnam, elle est traitée dans l'ouvrage du Préfet Hoàng, le "Viêt-Su-yêu" dont voici la traduction:

Après la mort de Sakya, le disciple Mahakasyapa réunit tous ses coreligionnaires au nombre de 500 dans la ville de Rajagrha. C'était le premier concile bouddhique. Environ 100 ans après, Yasas réunit les disciples à Vaisali.

C'est le second concile bouddhique. Pourtant après 300 ans la doctrine n'était connue que dans la vallée du Gange. Vint l'époque du roi Asoka qui fonda un royaume au milieu de la péninsule indienne; il adopta le bouddhisme qui, alors, se propagea dans toute l'Inde.

En 234 avant JC (la 54ème année du règne de Chau Noan Vuong), le roi Ke Ma lors d'une fête solennelle à la capitale adopta le bouddhisme comme religion d'état, obligea les habitants à suivre la religion et envoya des missionnaires prêcher à l'étranger pour diffuser la doctrine. A partir de cette époque le bouddhisme se propagea dans le monde. En Chine, depuis que Pan tch'ao (de l'époque de Han Vo-dé) était revenu d'une mission au Si-Yu, le nom de Bouddha était parvenu aux oreilles des Chinois.

Cyber Asie - © 1997 Bruno Delb

Il naquit prince du clan Shakya qui régnait sur l'un des petits royaumes de l'époque. Après son illumination, on l'appela Shakyamuni, le "sage des Shakya".
Aujourd'hui, toutes les doctrines, les pratiques et les croyances issues des enseignements de Shakyamuni sont englobées sous l'appellation de "bouddhisme". Ce terme vient de "Bouddha", l'"Eveillé" ; un bouddha est celui qui s'est éveillé à la vérité éternelle et immuable de tous les phénomènes. Le but ultime du bouddhisme est que l'homme parvienne à cette vérité, c'est-à-dire qu'il devienne un bouddha.
Dans le bouddhisme, comme dans de nombreuses pensées religieuses, a existé une tendance à voir dans le fondateur un être transcendant ou surhumain et à le vénérer comme un objet de culte. L'adoration de la personne de Shakyamuni vint probablement de l'importance de son enseignement, surtout aux époques tardives, lorsqu'on se demanda si les enseignements bouddhiques, particulièrement les sûtras du Grand Véhicule, avaient réellement été exposés par Shakyamuni. Cette tendance ignorait la recommandation du Bouddha lui-même de "se fonder sur la Loi et non sur la personne".

Contrairement aux religions, le bouddhisme ne prône pas un modèle à suivre, une référence. Bouddha dit: "Ne cherchez pas à faire comme moi!". Le bouddhisme prône le développement de chaque être en particulier. Chaque personne doit évoluer, et pour cela un adepte du bouddhisme doit sans cesse se remettre en question, apprendre de nouvelles choses dont il ne soupçonne pas forcément l'existence. Le bouddhiste est à la quête du nirvana; ce dernier ne se trouve pas dans les cieux, comme le paradis des chrétiens, mais est plutôt un état paisible de la personne dans lequel il n'y a pas de souffrance.

Les bouddhistes croient en le réincarnation des personnes et des choses. Cette réincarnation se fait en fonction de la vie que la personne a menée. Un être humain qui, durant sa vie, n'a pas été gentil envers les animaux pourra par exemple se trouver réincarné en un chien dont le maître le maltraite.

Le bouddhisme Mahayana, l'une des deux principales branches qui se développa en Inde après la mort de Shakyamuni, fut d'abord un mouvement pour rendre accessibles au plus grand nombre les enseignements du Bouddha.
A la différence de certains groupes du bouddhisme antérieur, ses adeptes ne se coupaient pas de la société mais choisissaient de travailler à répandre le bouddhisme dans le peuple et d'aider les autres à trouver la voie qui mène à l'illumination. La caractéristique essentielle du Mahayana est donc l'esprit de compassion et l'altruisme.
Le Bouddhisme Mahayana fut introduit en Chine où il donna naissance à diverses écoles. L'une des plus importantes fut fondée par T'ien t'aï (538-597) et on la désigne du nom de T'ien t'aï ou école Tendaï.
Le Bouddhisme de T'ien t'aï fut introduit au Japon au IX° siècle par Dengyo Daïshi, qui avait étudié ces doctrines en Chine.

La puissante dynastie des Gupta (320-535) unifie le Nord de l'Inde ; cependant, sous la pression des invasions des Huns hephtalites, leur empire se disloque.

Les Bouddhas de Bâmiyân

deux statues monumentales de bouddhas debout excavés dans la paroi d'une falaise située dans la vallée de Bâmiyân du centre de l'Afghanistan, à 230 kilomètres nord-ouest de Kaboul et à une altitude de 2500 mètres. Datant très probablement des Ve et VIe siècles, les statues représentent un mélange classique d'art grec et bouddhiste.
Les statues étaient taillées directement dans les falaises de grès, mais les détails avaient été modelés dans de la boue mélangée à de la paille, puis enduits de stuc. Cet enduit, qui avait pratiquement disparu depuis bien longtemps, était peint pour améliorer le rendu des expressions des visages, des mains et du drapé des robes. Les parties inférieures des bras des statues étaient faites du même mélange d'argile et paille et soutenues par des armatures en bois. On pense généralement que les parties supérieures des visages étaient constituées de grands masques en bois ou en métal. Les alignements de trous que l'on peut remarquer sur les photographies accueillaient des chevilles en bois servant à stabiliser la couverture de stuc.
Situé sur la route de la soie reliant la Chine et l'Inde au monde occidendal, Bâmiyân se développa comme un centre religieux et philosophique comportant plusieurs monastères bouddhistes et un lieu de rencontre entre l'orient et l'occident où s'élabora de nouvelles formes d'art gréco-bouddhique. Ce centre bouddhiste majeur, l'un des plus importants du IIe siècle jusqu'à l'irruption de l'islam dans la vallée, au IXe siècle, accueillait moines et ermites qui résidaient dans de petites cavernes creusés dans la paroi des falaises tout au long de la vallée de Bâmiyân. On y trouvait ainsi de nombreuses statues de bouddhas debout ou assis creusés dans des niches de la falaise et les cavernes comportaient souvent des peintures à fresque raffinées et très colorées produites par les moines. Les deux principales statues étaient évidemment les Bouddhas debout géants, mesurant respectivement 53 et 35 mètres de haut, les plus grands exemplaires de Bouddha excavés au monde. Le site est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le pélerin bouddhiste chinois Xuanzang qui traverse la vallée en 632, l'année même de la mort de Mahomet, décrit Bâmiyân comme un centre bouddhiste en plein épanouissement « comptant plus de dix monastères et plus de mille moines » et indique que les deux Bouddhas géants « sont décorés d'or et de bijoux fins ». Lorsque Mahmûd de Ghaznî fait la conquête de l'Afghanistan au XIe siècle, les bouddhas et les fresques des niches et des cavernes échappent miraculeusement à la destruction. Cependant, au cours des années, les statues sont les victimes des iconoclastes et les visages finissent par disparaître, peut-être à la suite de tirs de canons de l'armée d'Aurangzeb durant sa campagne afghane.
http://www.ramakrishna.eu/Bamiyan.html

Il est brièvement reconstitué par Harsha qui règne de 606 à 648, mais à la mort de ce dernier, le pays éclate de nouveau.

Cela permet alors l'émergence de puissances régionales : les Rajputs au nord-ouest, les Pratihara dans le bassin du Gange, les Pala au Bihar et au Bengale, les Chandela au centre et les monarchies du Népal et du Cachemire dans l'Himalaya. Ces royaumes, et de nombreux autres moins influents et plus éphémères, sont en situation de guerre chronique.

L'Inde du Sud est plus stable, les Chalukya dominent l'Ouest du VIe siècle au VIIIe siècle tandis que l'Est est contrôlé par les Pallava du IVe siècle au IXe siècle puis par les Chola qui étendent leur emprise sur Ceylan et la péninsule indochinoise. Par ailleurs, l'Islam pénètre pacifiquement au Kerala avec l'installation de commerçants arabes qui font souche dans les ports, y construisent des mosquées et s'indianisent progressivement.

Ainsi, sur une période s'étendant sur environ un millénaire, la plupart des régions de l'Inde sont peu à peu assujetties à un pouvoir musulman, le sultanat de Delhi, puis à l'Empire moghol. On pense que c'est au cours de cette longue période que des groupes entiers de populations nomades indiennes, les ancêtres des Roms, fuyant les désordres, ont quitté le pays pour se diriger vers le nord-ouest, traversant l'Iran, puis la Turquie jusqu'en Europe.

Les conquêtes musulmanes des Indes commencent, en 711-712, avec l'invasion du Sind par les Arabes

Avançant les actes de piraterie et les mauvais traitements fréquemment infligés aux commerçants et navigateurs arabes, le gouverneur de l'Irak, Al-Hajjaj ben Yusef, envoie en 711 deux mille cavaliers et chameliers à la conquête du Sind (vallée inférieure de l'Indus). Commandés par Muhammad ibn-Qasim, alors adolescent, ils défont l'armée du râja Dahir, forte de 50 000 hommes.

Le râja est tué, les soldats décapités et la région livrée au pillage. Rappelé à Bagdad sur de fausses accusations, Ibn-Qasim subit la colère du calife Sulayman ben Abd al-Malik et est condamné à mort. Le fils de Dahir en profite pour se révolter et reprendre quelques villes mais il ne réussit pas à chasser les Arabes. Après une période de conversions forcées, les hindous et les bouddhistes se voient accorder le statut de dhimmis (protégés) leur permettant la liberté de culte soumis à la jizya (capitation).

En 737 les Arabes fondent une nouvelle capitale à Mansura et au cours du IXe siècle et Xe siècle ils s'affranchissent de l'autorité du califat.

En 965 les Ismaéliens s'emparent de Multan et dominent le Sind, encourageant les échanges avec le Moyen Orient

Les Ghaznévides (962-1186), nomades originaires d'Asie centrale, fondent la première dynastie turque iranisée, tirant leur nom de leur capitale, Ghazni, située au sud de Kaboul.

Reconnu comme le souverain le plus puissant de la région par le calife de Bagdad, Mahmoud de Ghazni (971-1030) obtient ainsi une légitimité religieuse commode pour la poursuite de ses conquêtes.

Attiré par les immenses richesses des Indes, il y lance sa première attaque en l'an 1000 contre Jayapala qu'il défait à Peshawar.

Par la suite il conquiert et pille Delhi et Kanauj en 1018 ou encore Somnath, l'un des plus riches temples indiens qu'il détruit après avoir massacré la population.

Visant les villes riches, il ne se limite pas aux royaumes hindous et, en 1005 et en 1010, il attaque Multan gouverné par des musulmans auxquels il reproche d'être d'obédience ismaëlienne alors qu'il est sunnite.

Entre 1000 et 1026 Mahmoud de Ghazni mène dix-sept raids meurtriers aux Indes, tous victorieux. C'est un brillant militaire qui, avec des forces inférieures en nombre, vient à bout d'armées indiennes plus puissantes mais indisciplinées et peu combatives. Bien que les Ghaznévides dominent la vallée de l'Indus pendant 150 ans et y fondent Lahore en 1022, Mahmoud de Ghazni ne songe nullement à bâtir un royaume aux Indes qu'il considère uniquement comme une zone de pillage

Au milieu du XIIe siècle les Ghaznévides sont supplantés par les Ghorides dont la capitale, Ghur, est située au centre de l'Afghanistan. Muhammad Ghuri (1160-1206) entreprend la conquête des Indes en 1175.

Après quelques succès au Punjab, il rencontre plus de résistance au Gujarat et de la part des Rajputs. Il oriente alors ses ambitions plus au nord mais il est battu par Prithiviraja Chahumana III, roi de Delhi, et ses alliés lors de la Première bataille de Tarain en 1191. Le sultan ghoride revient un an plus tard, mieux préparé, et lors de la Seconde bataille de Tarain remporte une nette victoire, aidé par la désunion des hindous

Ce succès lui ouvre la vallée du Gange et il conquiert Delhi en 1193 d'où il repart pour Ghur, confiant la poursuite de la guerre à l'un de ses généraux, Qutb ud-Din Aibak. Celui-ci se lance avec zèle et efficacité à la conquête de la vallée gangétique, pillant Kanauj et Bénarès où il fait raser les temples et commet d'importants massacres

Il est secondé par Muhammad Khilji qui, s'enfonçant plus à l'est, détruit en 1199 les universités monastiques bouddhistes de Nalanda et Vikramashila, tuant de nombreux moines et contraignant les survivants à se réfugier au Népal. Continuant sa percée, il soumet le Bengale en 1202, s'emparant de sa capitale, Nadiya. Malgré des tentatives répétées, Aibak ne réussit pas à vaincre la résistance des Rajputs et finit par renoncer au Gujarat.

Ces campagnes sont particulièrement désastreuses pour les hindous car, outre les pertes matérielles et humaines, elles provoquent l'anéantissement de leurs centres culturels : grands foyers religieux, bibliothèques et universités. Bien que les conquêtes d'Aibak ne soient pas toujours durables - plusieurs villes sont prises, perdues puis reconquises - après chaque victoire il laisse dans la place un des ses lieutenants et quelques troupes pour en assurer le contrôle, amorçant ainsi la constitution d'un royaume.

Muhammad Ghuri meurt assassiné en 1206, laissant le royaume sans héritier.

Muhammad Ghuri étant mort sans héritier, Qûtb ud-Dîn Aibak se proclame sultan à Delhi et s'attelle à consolider l'administration des territoires conquis.

Les Ilbarîdes

Aibak meurt en 1210 et son fils est rapidement vaincu par Iltutmish, qui fonde la dynastie ilbarîde.

Ce dernier, après avoir éliminé ses rivaux, renforce son autorité au sud du Gange et au Bengale et réussit à refouler les attaques des Mongols qui commencent en 1220. Homme d'état compétent, il fait du sultanat une monarchie héréditaire et poursuit l'œuvre administrative d'Aibak. Il est aidé en cela par l'arrivée à Lahore et à Delhi de nombreux musulmans fuyant les armées mongoles qui dévastent l'Asie centrale. Après la mort d'Iltutmish le royaume est en proie aux querelles de succession et aux rivalités entre factions. Les souverains s'emploient principalement à mater les rébellions de leurs vassaux et à résister aux incursions mongoles.

Aux Ilbarîdes, succèdent les Khaljis. Ala ud-Din, d'abord au nom de son oncle le sultan Jalal ud-Din Firuz, puis pour le sien propre après avoir fait assassiner ce dernier et s'être proclamé sultan, entreprend une série de conquêtes d'importance. Il commence par s'emparer de la capitale des Yadavas, Devagiri (actuel Maharashtra)

Puis, avec ses frères, conquiert le Gujarat (1299) et s'attaque aux forteresses rajputes de Ranthambhore (1301) et de Chittor (1303) : avant de se lancer dans un combat désespéré, les guerriers rajputs pratiquent le jauhar, qui consiste à immoler toutes les femmes pour leur éviter les outrages de la défaite

Dynastie des Tughluq (1320-1414)

Le royaume de Vijayanagar (1336-1565) est le dernier grand royaume hindou que connaissent les Indes, formant pendant toute cette période un rempart contre l'expansion musulmane. Selon la tradition, le royaume de Vijayanagar (Cité des victoires) est fondé entre 1336 et 1346 par les cinq frères Sangama : faits prisonniers lors d'incursions musulmanes, ils sont convertis à l'Islam puis relâchés pour apaiser une révolte dans le Deccan et sous l'influence du maître védique Vidyaranya ils reviennent à l'hindouisme.

Les Sangama imposent leur autorité dans l'Inde péninsulaire, au sud de la Tungabhadra sur les rives de laquelle ils fondent leur capitale, Vijayanagar. À partir de cette cité fortifiée, ils bâtissent un royaume militaire puissant qui s'oppose pendant plus de deux siècles au sultanat bahmani (1347-1518) puis aux cinq sultanats du Deccan issus de son éclatement. Pendant cette période les forces des deux blocs s'équilibrent, mais la défaite de Ramayara à la bataille de Talikota en 1565 provoque le saccage de sa capitale et marque la fin du royaume de Vijayanagar.

Le sultanat de Delhi étant entré dans une phase de déclin et de démembrement, Tamerlan (Timur Lang), Turc musulman roi de Transoxiane, saisit l'occasion pour lancer un raid dévastateur vers les Indes sous le prétexte d'une trop grande tolérance des sultans à l'égard de leurs sujets hindous. Parti de Samarkand au printemps 1398, il ravage l'Afghanistan, s'empare de plusieurs forts rajputs, de Sarsuti et arrive aux portes de Delhi en décembre. Les troupes turco-mongoles écrasent ses défenseurs, pillent la ville et massacrent la population. Tamerlan se dirige ensuite vers le nord, où il dévaste les villes de Nagarkot et Jammu, rejoignant Samarkand en mars 1399. Cette expédition foudroyante de quelques mois laisse le sultanat de Delhi dans le chaos.

Ruiné par le raid de Tamerlan, le sultanat est la proie de luttes intestines qui permettent à Khizr Khan Sayyid d'accéder au pouvoir et de fonder la dynastie des Sayyid (1414-1451). Khizr Khan essaie de récupérer les tributs des anciens vassaux du sultanat pour en renflouer les caisses et pouvoir reconquérir les territoires dont les gouverneurs et les rajas, profitant de la faiblesse du pouvoir central, se sont déclarés indépendants. Mais ses tentatives et celles de ses successeurs, le plus souvent incapables, demeurent vaines44 et le sultanat se trouve réduit à la région de Delhi.

L'Afghanistan en tant qu'État ne commence à exister qu'à partir de 1747.

Cette date correspond à la dislocation de l'Empire perse afsharide, après la mort de l'empereur Nader Shah de Perse. Très rapidement, l'Afghanistan s'impose comme une puissance militaire de premier ordre dirigée par des généraux hors pair comme Ahmad Khan Abdali. Ce chef militaire, devenu Padishah Ahmad Shâh Durrani, cette même année, après son élection par la Loya Jirga, mène de nombreuses campagnes militaires et étend l'empire afghan aux confins de l'empire perse et indien où il met définitivement fin au règne des Moghols. Les Afghans remportent de grandes victoires en Inde : par exemple, la troisième bataille de Pânipat dont l'issue fit entrer Ahmad Shâh Durrani dans l'histoire.

Bahlul Lodi, riche gouverneur afghan qui s'est constitué un territoire important au Punjab, attaque Delhi à plusieurs reprises et finit par la conquérir à la troisième tentative. Il s'y fait proclamer sultan en 1451, fondant une nouvelle dynastie, les Lodi (1451-1526), qui reprend la politique de conquête. Son arrivée au pouvoir marque l'émergence des Afghans dans le jeu politique indien jusqu'alors dominé par les Turcs.

Bahlul Lodi défait le puissant sultan de Jaunpur en 1479 ce qui lui permet de dominer la vallée du Gange jusqu'au Bengale.

Son successeur, Sikandar Lodi (1489-1517), commence par évincer ses frères et ses cousins pour affirmer son autorité sur le sultanat. Il déplace ensuite sa capitale à Âgrâ pour combattre les Rajputs mais échoue à s'emparer de Gwalior. Tout en agrandissant progressivement son territoire, Sikandar Lodi réorganise le sultanat et lui permet de retrouver la prospérité.

1498 Vasco de Gama débarque à Calicut,  suivi deux ans plus tard par Cabral, puis par Albuquerque.

Les Portugais établirent ainsi les premiers comptoires occidentaux, non sans exciter la colère des marchands arabes qui comprirent vite les conséquences économiques de la nouvelle concurrence, et que les dirigeants locaux (hindous) eurent bien du mal à contenir.
La présence des Européens entraina néanmoins l'enrichissement des cités indiennes, ce qui leur apporta la bienveillance des populations locales hindoues.

A l'aube du XVIe siécle

l'Inde était composée principalement de deux blocs de royaumes. L'un était à dominante musulmane, dans les régions du nord et du centre, où dominait le sultanat de Dehli, représenté par la dynastie afghane des Lodi. L'autre empire était dans le sud et l'est, à dominante hindoue, et avait pour capitale rayonnante Vijayanagar.
Sur toute la côte, le commerce était très prospère, et était contrôlé par des Arabes venus de tous les horizons.

Ibrahim Lodi (1517-1526), en butte à la rivalité de son frère, suscite l'hostilité de nombreux nobles en pratiquant une répression aveugle. Pour arbitrer leur dissension, les différentes factions décident de faire appel au roi de Kaboul, le Moghol Babur, qui met fin au conflit en s'emparant du pouvoir.

1517, la mort du sultant de Delhi, Sikandar Lodi, réactive les dissentions au sein de la Noblesse.

L'empire Moghol

1526  le prince mogol Babur (1483-1530) qui tenait déjà l'Afghanistan bat les Lodi à la bataille de Panipat  et  s'empare de leur empire. Il défait l'imposante armée grâce à son habileté tactique et à son artillerie qui pour la première fois joue un rôle décisif aux Indes.

Le fils de Babur laissa s'échaper le pouvoir au profit de l'Afghan Sher Shah, mais put le récupérer pour ses descendants à la mort de ce dernier.

Jalaluddin Muhammad Akbar (1542-1605), fils d'Humayun, accède au pouvoir en 1556 à l'âge de 14 ans. Sous la houlette de son précepteur et général d'armée, Bairam Khan, il commence par éliminer les prétendants au trône du clan afghan : Hemu, chef de guerre hindou, en 1556 puis Sikandar Shah Sur en 1557

1556-1605  Akbar petit fils de Babur renforça considérablement l'empire dans toute l'Inde du nord. Et surtout, il battit les hindous grâce à son artillerie à la bataille de Talikota en 1565. L'empire hindou était vassalisé. Le règne d'Akbar fut marqué par des restructurations administratives habiles, et en particulier par une grande tolérance de l'hindouisme.

Durant le règne des empereurs moghols, et plus particulièrement sous l'impulsion d'Akbar (1542-1605), de profondes réformes sont entreprises. Dans le domaine politique, les prémisses d'un État moderne apparaissent : l'administration s'organise en un système décentralisé de provinces gouvernées par des princes nommés par l'empereur et où l'impôt est levé, et une institution judiciaire est mise sur pied.
C'est encore Akbar qui met en place une politique de tolérance religieuse envers les hindous, ce qui conduit entre autres au développement d'une culture spécifique dont l'ourdou, langue issue du persan et de l'hindoustani est un des résultats. En matière d'art et d'architecture, les empereurs moghols se révèlent de grands mécènes et des promoteurs éclairés, et c'est durant cette période qu'est édifiée ce qui reste comme la plus belle réalisation architecturale de la période, le Taj Mahal.

il décide de gouverner seul et entreprend une série de conquêtes de 1561 à 1576. Tout d'abord, il attaque les royaumes rajputs et conquiert le Malwa en 1561. Puis, le raja Bihara Mal Kachwaha d'Amber fait sa soumission et donne sa fille en mariage à Akbar, elle deviendra la mère du prince Salim, futur Jahangir

Alors que Ran Singh Rathor entre également au service des Moghols (1564), Udai Singh de Mewar résiste farouchement et Akbar engage le long siège de Chittor (1568) qui se conclut par la victoire du Moghol et le massacre de la garnison.

L'année suivante, la forteresse de Rathambore tombe à son tour. Cette succession de victoires convainc les Rajputs de la supériorité militaire des Moghols et ils se soumettent les uns après les autres : Chandra Sen de Marwar, Rai Kalyan Mal de Bikaner, Rawal Har Rai. Certains d'entre eux offrent leur fille en mariage au souverain, scellant ainsi l'alliance Rajput-Moghol qui fait la force de l'Empire.

Akbar mène deux campagnes en 1573 et annexe la totalité du Gujarat

Les armées impériales se dirigent ensuite vers l'est, où Daud Khan Kararani contrôle le Bengale, le Bihar et une partie de l'Orissa. L'Afghan fait sa soumission après le siège de Patna en 1573, puis il se rebelle mais est de nouveau vaincu à la bataille de Raj Mahall en 1576. L'annexion du Bengale offre à Akbar une deuxième ouverture sur la mer après celle du Gujarat.

D'autre part, Akbar mène une politique d'entente avec les Portugais qui contrôlent l'océan Indien, afin de rétablir la sécurité de la route du pèlerinage à la Mecque. Au cours des dernières années de son règne il annexe des territoires périphériques tels que le Cachemire en 1585, le Ladakh, le Sind, le Baloutchistan et Kandahar. Au sud, il conquiert avec difficulté le Kandesh, Berar et une partie d'Ahmadnagar

Salim Nur ud-Din Muhammad (1569-1627), après avoir plusieurs fois tenté d'évincer son père, accède au pouvoir en 1605 sous le nom de Jahangir (Conquérant du monde). Mais le trône lui est contesté par son fils, Khusrau, qui est rapidement vaincu et emprisonné. Jahangir exécute tous ses partisans y compris le Guru Arjan, chef spirituel des Sikhs qui dès lors lui vouent une haine tenace

Le 31 décembre 1600, la reine Élisabeth Ire d'Angleterre accorde une charte royale conférant pour 15 ans le monopole du commerce dans l'océan Indien à la Compagnie anglaise des Indes orientales (d'abord anglaise, puis britannique sous le nom de British East India Company, B.E.I.C.). Elle trouve sa place face à la compagnie néerlandaise des Indes orientales, la célèbre VOC, et prend l'avantage sur la Compagnie française des Indes orientales qu'elle conduit à la ruine en conquérant toutes ses possessions en Inde. Elle marque profondément la création du futur Empire colonial britannique.

Jahangir effectue peu de conquêtes, il mate les derniers Rajputs insoumis du Mewar et soumet Kangra (Himalaya) en 1620 où, à l'inverse de la tolérance qu'il manifeste habituellement, il profane un temple en y faisant abattre des vaches. De 1609 à 1626 il s'épuise vainement au Deccan face à Malik Anbar.

Comme son aïeul Babur, il écrit des mémoires dans lesquels il se décrit sans fard, contemplatif, affable mais ayant un goût prononcé pour l'alcool et capable de colères violentes et de répressions sanglantes comme celles qu'il mène contre des révoltes paysannes. Grand amateur de jardins, il fait aménager ceux de Shalimar à Srinagar qui sont parmi les plus accomplis de l'art moghol.

En 1611 il épouse par amour Nur Jahan (Lumière du monde) qui prend un grand ascendant sur lui. L'empereur s'étant progressivement désintéressé du pouvoir, elle tient les rênes de l'Empire, promeut son père et son frère à des postes élevés, marie sa fille d'un précédent mariage à Sharyar, fils de Jahangir, et sa nièce, Mumtaz Mahal, à Khuram, futur Shah Jahan.

Jahangir meurt en 1627, miné par l'alcool, l'opium et la maladie, et Nur Jahan fait couronner son gendre Sharyar.

Sharyar s'étant montré incapable, le prince Khuram (1592-1666) l'évince, se fait couronner en 1628 sous le nom de Shah Jahan (Roi du monde) et élimine tous les autres prétendants mâles. Son long règne, symbole de la splendeur moghole, est marqué par une expansion territoriale et la construction de nombreux édifices.

Agacé par les razzias et le commerce des esclaves pratiqués par les Portugais au Bengale, Shah Jahan met à sac leur fort d'Hoogly en 1632 et fait persécuter les chrétiens pendant quelques années. Les Anglais, quant à eux, s'installent solidement en Inde et fondent Madras en 1639.

En 1638 Shah Jahan reprend Kandahar perdue par son père. Puis, en 1646, il lance une grande offensive en direction de l'Asie centrale, rêvant de reconquérir la terre de ses ancêtres. Ses fils, Murad Baksh et Aurangzeb, remportent quelques victoires sur les Ouzbeks, mais l'intervention des Perses supérieurs militairement, le peu de motivation des troupes et les querelles entre officiers contraignent l'armée moghole à une retraite pitoyable en 1647. En outre, Kandahar est définitivement reprise par les Safavides en 1653, ce qui achève de ruiner la réputation des Moghols en Asie centrale

Shah Jahan protège les érudits, les poètes et les musiciens, surtout hindous ; il aime également les fastes de la cour, et en 1628 il fait réaliser le Trône du Paon entièrement recouvert de saphirs, de rubis, d'émeraudes, de perles et d'autres pierres précieuses.

1631 Le Taj Mahal

En 1631 Mumtaz Mahal (Merveille du palais) meurt en donnant naissance à leur quatorzième enfant. Par amour pour son épouse favorite, il fait ériger un mausolée grandiose à Agra, le Taj Mahal, qui reste le joyau de l'architecture moghole.


Le Taj Mahal vu depuis le Fort Rouge

Dans cette même ville, qui est sa capitale jusqu'en 1648, il fait reconstruire de nombreux bâtiments dans le Fort rouge qu'il transforme en véritable palais.

Cependant à partir de 1638 il fait bâtir ex nihilo une nouvelle capitale à Delhi, Shahjahanabad, agrémentée de jardins, de canaux, de bazars et que dominent le fort Rouge et la Jama Masjid.

Entamée avec la création de Goa par les Portugais en 1508, l'arrivée des commerçants français, néerlandais, anglais (puis britanniques) précipite le déclin de l'Empire, tant ces derniers tirent profit de la division politique du sous-continent en installant des comptoirs, avant de les coloniser. Les Britanniques triomphent successivement de leurs rivaux européens puis des pouvoirs princiers locaux grâce à la force militaire et l'économie de comptoirs florissante de la Compagnie anglaise des Indes orientales, et parviennent à asseoir leur domination sur l'Inde dès la première moitié du XIXe siècle.

Aurangzeb meurt dans le Deccan en 1707, épuisé par des guerres incessantes. L'Empire n'a jamais connu une telle expansion territoriale mais il est menacé de toute part : la mort du souverain déclenche l'inévitable guerre de succession et plusieurs gouverneurs prennent leur indépendance. S'amorce alors un déclin rapide et inéluctable que vient sanctionner, en 1739, le pillage de Delhi par l'empereur persan Nadir Shah qui s'empare du Trône du paon

En 1747 Ahmad Shah, un Pachtoune du clan des Abdali, se proclame souverain à Kandahar, fondant la dynastie des Durrani. Dominant un territoire allant de Herat à l'Indus, il se constitue un empire vaste mais instable. Profitant des rivalités qui minent les Moghols, Ahmad Shah mène une dizaine de raids contre les Indes. D'abord repoussé par l'armée impériale en 1748, il défait en 1752 le vice-roi du Punjab, Muinulmulk, puis annexe la province de Multan et le Cachemire, confisquant ainsi toutes les provinces frontières de l'empire moghol

En 1757 il pille Delhi puis ravage le pays des Jats, Mathura, Vrindavan et Âgrâ, profanant de nombreux sanctuaires hindous. Seule une épidémie de choléra dans l'armée afghane met fin aux dévastations. En 1761 les troupes d'Ahmad Shah écrasent les Marathes à la Troisième bataille de Panipat puis regagnent l'Afghanistan.

L'inde Britannique

L'empire moghol en pleine décomposition, les Marathes vaincus, l'Inde se trouve désunie, situation qui permet à la Compagnie anglaise des Indes orientales de prendre progressivement le contrôle du pays à partir du Bengale où elle est solidement implantée.

Le début de l’Inde britannique peut être daté des lendemains de la victoire de Robert Clive en 1764 à la Bataille de Buxar (au Bihar), sur l’empereur Shah Alam II et de sa décision forcée de désigner la compagnie pour être le « diwan » dans les régions du Bengale, du Bihar, et de l’Orissa. La BEIC devenait de ce fait le suprême pouvoir dans la grande majorité des plaines du Gange. Elle poursuivit son expansion depuis ses bases de Bombay vers le nord-ouest de Madras vers le centre et le Sud en menant les guerres anglo-mysore de 1766 à 1799 et anglo-maratha de 1772 à 1818.

La domination de la Compagnie en Inde prit deux formes. La première reposait sur la mise en place d’alliances de subordination entre elle et les dirigeants locaux. Ces accords, d’essence féodale, dépossédaient ceux-ci de tout réel contrôle sur leurs affaires étrangères en échange de la garantie de leur “indépendance”. Ce développement créa les États indigènes, ou les “Principautés”, des maharajas hindous et des nawabs musulmans. La seconde méthode, moins recherchée, était le gouvernement direct de régions ; ces zones du subcontinent constituèrent vraiment l’Inde britannique.

En 1773 le Parlement vote le Regulating Act qui impose à la Compagnie une série de réformes économiques et administratives. Il nomme Warren Hastings au poste de Gouverneur Général des Indes britanniques créé pour l'occasion. La Compagnie est autorisée à conserver le monopole du commerce sous certaines conditions, notamment financières, ce qui l'entraînera peu à peu vers son déclin.

Timour Shâh, qui règne en Afghanistan, se sent à l'étroit dans sa capitale Kandahar où il est sans cesse pris à partie par certains membres de sa cour. Fatigué des agissements de la cour qui provoqua la révolte de 1774 et proclama Padishah un certain Abdul Khaliq Khan, Timour Shâh décida de transférer la capitale de Kandahar à Kaboul en 1776.

Timour Shâh fut finalement assassiné, probablement par empoisonnement le 18 mai 1793. Sa mort resta suspecte et n'a jamais été élucidée. L'Empereur se portait très bien, comme tous les guerriers, si bien qu'une mort subite comme la sienne ne peut que laisser interrogatif. Son tombeau à Kaboul est resté inachevé. L'Empereur Timour a finalement commis la même erreur que son père en ne désignant clairement aucun de ses fils comme successeur et en ne mettant en place aucun protocole de succession. Néanmoins, il laissa entendre que son préféré était son fils Zaman Shâh qui fut d'ailleurs élevé au rang de gouverneur de Kaboul, alors la fonction la plus prestigieuse après celle de Chef de l'État. La mort subite de Timour Shâh et l'absence d'héritier au trône clairement désigné plongeront l'Afghanistan dans une profonde instabilité qui durera deux siècles et que les Britanniques sauront exploiter au détriment des Afghans tout au long du XIXe siècle.

En 1784 une nouvelle loi est votée afin de séparer clairement la gouvernance des territoires des Indes Orientales (qui revient à la Couronne) et l'activité commerciale (qui revient à la Compagnie). Cette dernière doit donc désormais rendre des comptes à la Couronne ce qui ne l'empêche pas de continuer à se développer.

Privée de son monopole commercial en 1813 et du commerce du thé de Chine vingt ans plus tard, la compagnie perdra finalement ses fonctions administratives en 1858 à la suite de la révolte des Cipayes.

En 1857, la révolte des Cipayes, des soldats indiens au service des Britanniques, se transforme en soulèvement populaire général contre la puissance de la Compagnie anglaise des Indes orientales. Certains Indiens considèrent cette révolte comme la première guerre — infructueuse — d'indépendance, bien qu'il puisse s'agir-là d'une lecture rétrospective de l'histoire. Suite à cette révolte, les Indes sont placées sous la responsabilité directe de la Couronne britannique, et l'empereur moghol définitivement déposé. Un mouvement de codification juridique est amorcé afin de rénover le droit indien, alors fragmenté et chaotique

Après la révolte, les mouvements indiens nationalistes se forment et s'organisent dès la création du Parti du Congrès, en 1885. Ce dernier fut le théâtre de plusieurs luttes, particulièrement entre hindous et musulmans.

Mahatma Gandhi : agitation non-violente et désobéissance civile

Mohandas Karamchand Gandhi communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (du sanskrit, Mahatma : grande âme) – « Mahâtma » étant un titre qu'il refusa toute sa vie d'associer à sa personne –, voire simplement Gandhi. Il est né à Porbandar, Goujarat le 2 octobre 1869.

Avocat ayant fait ses études de droit en Angleterre, Gandhi développa une méthode de désobéissance civile non-violente en Afrique du Sud, en organisant la lutte de la communauté indienne pour ses droits civiques. À son retour en Inde, Gandhi incita les fermiers et les travailleurs pauvres à protester contre les taxes jugées trop élevées et la discrimination étendue et porta sur la scène nationale la lutte contre les lois coloniales créées par les Britanniques. Devenu le dirigeant du Congrès national indien, Gandhi mena une campagne nationale pour l'aide aux pauvres, pour la libération des femmes indiennes, pour la fraternité entre les communautés de différentes religions ou ethnies, pour une fin de l'intouchabilité et de la discrimination des castes, et pour l'autosuffisance économique de la nation, mais surtout pour le Swaraj — l'indépendance de l'Inde de toute domination étrangère.

Il a été un pionnier et un théoricien du satyagraha, de la résistance à l'oppression à l'aide de la désobéissance civile de masse, le tout fondé sur l'ahimsa (« non-violence »), qui a contribué à conduire l'Inde à l'indépendance. Ses critiques importantes envers la modernité occidentale, les formes d'autorité et d'oppression (dont l'État), lui valurent aussi la réputation de critique du développement dont les idées ont influencé beaucoup de penseurs politiques.

La philosophie de Gandhi de résistance non-violente a inspiré le mouvement américain des droits civiques (1955-1968) mené par Martin Luther King, la lutte pour la démocratie au Myanmar menée par Aung San Suu Kyi et celle du Congrès National Africain contre la ségrégation en Afrique du Sud menée par Nelson Mandela, bien que tous ces dirigeants n'adhérassent pas au principe strict de Gandhi de non-violence et de non-résistance.

Gandhi a été reconnu comme le Père de la Nation en Inde, son anniversaire y est une fête nationale. Cette date a été déclarée Journée internationale de la non-violence par l'Assemblée générale des Nations unies.

En mai 1915, Gandhi fonde un âshram dans la banlieue d'Ahmedabad en Inde et l'appelle Satyagrah Ashram (aussi connu comme l'Ashram de Sabarmati). Là logent 25 hommes et femmes qui font vœux de vérité, de célibat, d'ahimsa, de pauvreté, et de servir le peuple indien.

Comme il l'avait fait en Afrique du Sud, Gandhi demande aux Indiens de s'engager dans l'armée pour aider les Britanniques dans la Première Guerre mondiale. Son raisonnement, rejeté par beaucoup, était là aussi que si l'on désirait la citoyenneté, la liberté et la paix dans l'Empire, il serait bon de participer à sa défense.

Au Champaran, un district de l'État du Bihar, il organise la résistance civique pour les dizaines de milliers de fermiers sans terres, pour les serfs et pour les petits propriétaires pauvres qui sont forcés de cultiver l'indigo et autres produits d'exportation au lieu de cultiver la nourriture nécessaire à leur subsistance. Opprimés par les milices des grands propriétaires britanniques pour la plupart, ils ne reçoivent que de maigres compensations, les laissant dans une pauvreté extrême. Les villages subissent des conditions d'hygiène déplorables et l'alcoolisme, la discrimination envers les intouchables et la purdah sont très répandus. Au cours d'une terrible famine, les Britanniques veulent encore augmenter l'une de leurs taxes, ce qui rend la situation désespérée.

À Kheda, au Gujarat, le problème est identique. Gandhi y établit un ashram, regroupant un grand nombre de partisans et de volontaires de la région. Il y mène une étude détaillée sur les villages, rendant compte des atrocités et des terribles conditions de vie. Gagnant la confiance des villageois, il dirige le nettoyage des villages, la construction d'écoles et d'hôpitaux et encourage les dirigeants locaux à condamner et éliminer les problèmes sociaux

Le pic de la crise vient quand il est arrêté par la police pour « trouble à l'ordre public », et il lui est demandé de quitter la province. Des centaines de milliers de personnes manifestent autour de la prison, des commissariats et des palais de justice demandant sa libération, ce que la justice accorde à contrecœur.

Gandhi mène des grèves et des manifestations contre les grands propriétaires qui, sous la direction du gouvernement britannique, signent un accord donnant plus de compensations et plus de contrôle sur la production aux fermiers pauvres, ainsi qu'une annulation de la taxe jusqu'à la fin de la famine. Si pour Gandhi les gains matériels de la victoire sont minimes, le fait que les paysans aient acquis une conscience politique est inestimable

C'est à partir de cette époque que Gandhi est baptisé par le peuple Bapu (père) et Mahatma (Grande âme). Au Kheda, Patel représenta les fermiers et obtint la même victoire. La célébrité de Gandhi s'étend alors à l'Inde entière.

En 1919 au Penjab, le massacre d'Amritsar, où des centaines de civils furent fusillés par les troupes britanniques, cause un traumatisme dans toute la nation et accroît la colère publique et les actes de violence. Gandhi critique à la fois les actions du Royaume-Uni et les représailles violentes des Indiens. Il écrit une résolution où il présente ses condoléances aux victimes civiles britanniques et condamne les émeutes. Elle est acceptée malgré un début d'opposition du parti, après que Gandhi expose sa position lors d’un discours émouvant où il met en avant son principe que toute violence est maléfique et ne peut pas être justifiée

Gandhi étend son principe de non-violence au mouvement Swadeshi et sa politique de boycott aux marchandises étrangères, spécialement les produits anglais. Lié à cette politique, il demande que le khadi (vêtement fait maison) soit porté par tous les Indiens au lieu des textiles britanniques. Riches ou pauvres, hommes ou femmes, doivent filer chaque jour afin d'aider le mouvement d'indépendance. Gandhi appelle de plus au boycott des institutions judiciaires et scolaires, à la démission des postes gouvernementaux et au rejet des titres et honneurs britanniques.

La « Non-coopération » bénéficie d'un grand succès, augmentant l'enthousiasme et la participation de toutes les couches de la société indienne. Au moment où le mouvement atteint son apogée, il s'arrête brusquement suite à de violents affrontements dans la ville de Chauri Chaura, dans l'Uttar Pradesh, en février 1922. Craignant que le mouvement ne tourne à la violence, et convaincu que cela ruinerait toute son œuvre, Gandhi arrête la campagne de désobéissance civile.

Gandhi est arrêté le 10 mars 1922, jugé pour subversion et condamné à 6 ans de prison. Il ne fait que 2 ans et est libéré en février 1924 après une opération de l'appendicite. Sans la personnalité unificatrice de Gandhi, le parti commence à se diviser pendant qu'il est en prison. Deux factions apparaissent, une menée par Chitta Ranjan Das et Motilal Nehru favorise la participation du parti aux organes législatifs, l'autre mené par Chakravarti Râjagopâlâchâri et Sardar Vallabhbhai Patel s'y oppose.

De plus la coopération entre hindous et musulmans, qui avait été forte pendant la campagne de non-violence commence à s'étioler. Gandhi essaye bien d'atténuer ces différences à travers divers moyens, incluant un jeûne de trois semaines en automne 1924, mais avec un succès limité.


Gandhi pendant la marche du sel.

La marche du sel

Le 12 mars 1930, Mohandas Karamchand Gandhi entame une « marche du sel » en vue d'arracher l'indépendance de l'Inde aux Britanniques. Dans les années précédentes, le Mahatma a multiplié les manifestations non-violentes et les grèves de la faim en vue d'obtenir, pour l'Empire des Indes, un statut d'autonomie analogue à celui dont bénéficient les colonies à population européenne telles que le Canada ou l'Australie. Faute de résultat, certains membres de son parti, le parti du Congrès, s'impatientent et menacent de déclencher une guerre en faveur de l'indépendance.

Après un parcours à pied de 300 km, il arrive le 6 avril au bord de l'océan Indien. Il s'avance dans l'eau et recueille dans ses mains un peu de sel. Par ce geste dérisoire et hautement symbolique, Gandhi encourage ses compatriotes à violer le monopole d'État sur la distribution du sel. Ce monopole oblige tous les consommateurs indiens, y compris les plus pauvres, à payer un impôt sur le sel et leur interdit d'en récolter eux-mêmes. Il est analogue à l'impôt de la gabelle sous l'Ancien Régime, en France.

Sur la plage, la foule, grossie de plusieurs milliers de sympathisants, imite le Mahatma et recueille de l'eau salée dans des récipients. Leur exemple est suivi partout dans le pays. À Karachi comme à Bombay, les Indiens font évaporer l'eau et collectent le sel au vu des Britanniques. Ces derniers jettent plus de 60 000 contrevenants en prison. Les Indiens, fidèles aux recommandations de Gandhi, se gardent bien de résister. Le Mahatma lui-même est arrêté et passe neuf mois en prison. À la fin, le vice-roi reconnaît son impuissance à imposer la loi britannique. Cédant aux injonctions du Mahatma, il libère tous les prisonniers et accorde aux Indiens le droit de collecter eux-mêmes le sel.

Mal inspiré, Winston Churchill, alors dans l'opposition parlementaire, ironise sur le « fakir séditieux qui grimpe à moitié nu les marches du palais du vice-roi ». Le Mahatma est reçu en triomphe à Londres par les Britanniques qui se résignent à une prochaine indépendance de l'Inde. Celle-ci sera retardée par la Seconde Guerre mondiale et les dissensions entre hindous et musulmans.

Le gouvernement, représenté par Lord Edward Irwin, décide de négocier avec Gandhi. Le Gandhi-Irwin Pact est signé en mars 1931. Le gouvernement britannique accepte de libérer tous les prisonniers politiques contre une suspension du mouvement de désobéissance civile. De plus, Gandhi est invité à une table ronde à Londres comme seul représentant du parti du Congrès. Il séjourne trois mois en Europe. Cette conférence est décevante pour Gandhi et les nationalistes car elle se concentre sur les princes et les minorités indiennes plutôt que sur un transfert de pouvoirs. De plus le successeur de Lord Irwing, Lord Willingdon, commence une nouvelle campagne de répression contre les nationalistes. Gandhi est à nouveau arrêté, et le gouvernement essaie de détruire son influence en l'isolant complètement de ses partisans.

Cette stratégie est un échec, car en 1932, suite à la campagne du dirigeant intouchable Bhimrao Ramji Ambedkar, le gouvernement accorde aux intouchables un statut électoral séparé selon la nouvelle constitution. En protestation, Gandhi fait un jeûne de six jours en septembre 1932, obligeant le gouvernement à adopter un accord plus équitable au travers de négociations avec Palwankar Baloo, le champion de cricket intouchable devenu dirigeant politique. Cela marque le début d'une nouvelle campagne de Gandhi pour améliorer la vie des intouchables, qu'il appelait Harijans, les enfants de Hari (un des noms de Dieu). Le 8 mai 1933 Gandhi entame un jeûne de 21 jours pour aider le mouvement Harijan.

Pendant l'été 1934, trois tentatives d'assassinat ont lieu contre lui.

Quand le parti du Congrès choisit de contester les élections et d’accepter le pouvoir en échange d’un statut de fédération pour l’Inde, Gandhi décide de quitter le parti. Il n'est pas en désaccord avec cette action du parti mais il pensait que s’il démissionnait, sa popularité cesserait d'étouffer les membres du parti, qui comprenait alors aussi bien des communistes, des socialistes, des syndicalistes, des étudiants, que des conservateurs religieux ou des libéraux. Gandhi ne veut pas non plus devenir une cible pour la propagande britannique en menant un parti qui avait temporairement accepté un accord politique avec le colonisateur.

Gandhi retourne à la tête du parti en 1936 avec la présidence de Nehru. Bien qu’il veuille une concentration totale sur la réalisation de l'indépendance plutôt que de spéculer sur le futur de l'Inde, il n’empêche pas le congrès d'adopter le socialisme comme son but.

Quand la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, Gandhi favorise l'offre d'un « appui moral non violent » à l'effort de guerre britannique, mais les autres dirigeants du Congrès sont offensés par l'implication unilatérale de l'Inde dans la guerre, sans la consultation des représentants du peuple. Tous les membres du congrès démissionnent en masse

Appel au mouvement Quit India le 8 août 1942.

Comme la guerre progresse, Gandhi augmente ses demandes pour l'indépendance, écrivant une résolution appelant les Britanniques à quitter l'Inde : Quit India. C’est pour Gandhi et le parti du Congrès la révolte la plus radicale destinée à rejeter les Britanniques hors des terres indiennes. Gandhi est critiqué par certains membres du Congrès et d'autres groupes politiques aussi bien pour ou contre les Britanniques. Certains pensent que s'opposer au Royaume Uni au moment de cette guerre totale est immoral, d'autres trouvent que Gandhi ne va pas assez loin. Quit India devient le mouvement le plus fort dans l'histoire de la lutte pour l'indépendance, avec des arrestations et des violences à une échelle encore jamais vue.

Des milliers d'indépendantistes sont tués ou blessés par la police, des centaines de milliers d'autres sont arrêtés. Gandhi et ses partisans disent clairement qu'ils ne participeront pas à l'effort de guerre à moins que l'Inde ne devienne immédiatement indépendante. Gandhi précise même que le mouvement ne s’arrêtera pas même si des actes de violence individuels sont commis, disant que « l'anarchie ordonnée » autour de lui était « pire que la vraie anarchie ». Il appelle tous les Indiens et membres du Congrès à maintenir la discipline de l'ahimsa, et Karo Ya Maro (faire ou mourir) pour la cause de la liberté ultime. Gandhi et tout le comité dirigeant du Congrès sont arrêtés à Bombay par les Britanniques le 9 août 1942.


Jawaharlal Nehru assis avec le Mahatma Gandhi lors d'une session plénière de l'AICC en 1942

Gandhi est relâché le 6 mai 1944 parce qu'il doit subir une opération à cause de sa santé déclinante. Les Britanniques ne veulent pas qu'il meure en prison et soulève ainsi l'Inde entière. Bien que la répression violente du mouvement par les forces britanniques ait amené un calme relatif en Inde à la fin de 1943, Quit India réussit tous ses objectifs. À la fin de la guerre, le Royaume Uni donne des indications claires annonçant que le pouvoir sera transféré aux mains des Indiens. Gandhi demande alors d'arrêter la lutte à la direction du Congrès et environ 100 000 prisonniers politiques sont relâchés.

La fin de la guerre mondiale vit le parti du Congrès adopter une politique d'agitation non-violente et de désobéissance civile menée par le Mahatma Gandhi.

Nommé le 24 mars 1947 vice-roi et Gouverneur général des Indes, Lord Mountbatten a la lourde tâche de préparer l'indépendance. Gandhi conseille au Congrès de rejeter les propositions offertes par le British Cabinet Mission en 1946, car il se méfie du regroupement proposé pour les états à majorité musulmane qu'il considère comme un début de partition. Cependant c’est l’une des rares fois où le Congrès rejette son avis (mais pas son autorité), car Nehru et Patel savent que si le Congrès n'approuve pas le plan, le contrôle du gouvernement passerait aux mains de la Ligue musulmane.

Entre 1946 et 1947, plus de 5 000 personnes sont tuées dans des violences intercommunautaires. Des millions de gens sont déplacés de force afin d’homogénéiser l’implantation des populations selon leurs croyances. Gandhi est viscéralement opposé aux plans qui sépareraient l'Inde en deux pays différents. Beaucoup de musulmans en Inde vivaient aux côtés d'Hindous ou de Sikhs et étaient en faveur d'une Inde unie. Mais Muhammad Ali Jinnah, le dirigeant de la Ligue musulmane, est très populaire dans les États du Penjab, Sindh, NWFP et Bengale Est.

La partition est approuvée par la direction du Congrès comme le seul moyen d'éviter une guerre civile à grande échelle entre musulmans et hindous. Ils savent que Gandhi rejettera catégoriquement cette partition, et il est impossible pour le Congrès d'avancer sans son accord car la popularité de Gandhi dans le parti et dans toute l'Inde est immense. Les collègues les plus proches de Gandhi ont accepté la partition comme meilleure solution et Sardar Patel entreprend de l'en convaincre. C'est un Gandhi dévasté qui donne son accord pour éviter la guerre civile.

Le jour de l'indépendance, le 15 août 1947, Gandhi ne participe pas aux festivités avec le reste de l'Inde mais reste seul à Calcutta, portant le deuil de la partition et travaillant à l'arrêt des violences. Après l'indépendance, Gandhi se concentre sur l'unité entre hindous et musulmans. Il construit un dialogue avec les dirigeants des deux communautés, travaillant à atténuer les tensions dans le nord de l'Inde et le Bengale.

L'indépendance et la partition

Le 15 août 1947, l'Inde accède finalement à son indépendance, au prix de nombreuses grèves et sacrifices, grâce aux efforts tenaces des dirigeants du Parti du Congrès, chef de file du mouvement nationaliste, et en particulier de Nehru et du Mahatma Gandhi. Parallèlement, elle subit une partition qui donne naissance à un autre État, le Pakistan pour les musulmans.


Partage de l'Inde

L'Union indienne, ou Dominion d'Inde est l'État souverain précédent l'Inde contemporaine. Elle a existé du 15 août 1947 au 26 janvier 1950. Jawaharlal Nehru a été le premier ministre de l'Inde durant toute l'existence de l'Union indienne.

Jawaharlal Nehru né le 14 novembre 1889 et mort le 27 mai 1964. Connu aussi sous le nom de Pandit Nehru, il fut l'une des figures de proue de la lutte pour l'indépendance de l'Inde et du parti du Congrès avant de devenir le 1er Premier ministre de l'Inde le 15 août 1947. Il est le père d'Indira Gandhi, première femme à occuper le poste de Premier ministre en Inde, femme de Feroze Gandhi, sans le moindre lien de famille avec Mohandas Gandhi.

Gandhi est choqué quand des demandes sont faites de déporter tous les musulmans au Pakistan, et quand les dirigeants de chaque communauté expriment leur frustration et l’inaptitude à s'entendre entre eux. Il lance son dernier jeûne à Delhi le 13 janvier 1948 à l'âge de 78 ans, demandant que toute violence communautaire cesse définitivement, que le Pakistan et l'Inde garantissent l'égalité dans la sécurité et les droits pour les pratiquants de toutes les religions, et que le paiement de 550 millions de roupies soit fait au Pakistan. Gandhi craint que l'instabilité et l'insécurité au Pakistan n’augmente leur colère envers l'Inde, que la violence ne passe la frontière et qu'une guerre civile éclate en Inde à cause de nouvelles tensions. « La mort serait une glorieuse délivrance pour moi plutôt que d'être le témoin impuissant de la destruction de l'Inde, de l'hindouisme, du sikhisme et de l'islam. »

Après de longs débats passionnés avec ses collègues les plus proches, Gandhi refuse de céder, et le gouvernement doit faire volte face et payer la somme au Pakistan. Les dirigeants de chaque communauté, incluant le Rashtriya Swayamsevak Sangh et le Hindu Mahasabha lui assurent qu'ils renonceront à toute violence et demanderont la paix. Gandhi rompt alors son jeûne en buvant un jus d'orange

Le 30 janvier 1948, Assassinat de Gandhi

en chemin vers une réunion de prière, Gandhi est abattu par balles près de Birla House, à New Delhi, par Nathuram Godse, un hindou nationaliste qui a des liens avec le groupe fascisant Hindu Mahasabha. Godse tenait Gandhi pour responsable de la partition de l'Inde et par là de son affaiblissement.

Jawaharlal Nehru s'adresse en ces termes à la nation à la radio : « Amis et camarades, la lumière a quitté nos vies, l'obscurité est partout, et je ne sais pas trop quoi vous dire et comment vous le raconter. Notre dirigeant bien aimé, Bapu comme nous l'appelions, le père de la nation, n'est plus. Peut être ai-je tort de dire cela ; néanmoins, nous ne le verrons plus comme nous l'avons vu toutes ces années, nous ne pourrons plus lui demander conseil ou consolation, et c'est un coup terrible, pas seulement pour moi, mais pour des millions et des millions dans ce pays. »

Selon sa volonté, la plupart de ses cendres furent dispersées dans plusieurs grands fleuves du monde tels que le Nil, la Volga et la Tamise. Deux millions d’Indiens assistèrent à ses funérailles

L'inde de Nehru


Nehru

Fils de Motilal Nehru, un leader important du parti du Congrès, Nehru reçoit une éducation à l'occidentale et étudie au Royaume-Uni, à Harrow School et à Trinity College (Cambridge), où il subit l'influence du courant issu de la Fabian Society. Avocat en 1912, il s'inscrit dès son retour en Inde au parti du Congrès et participe à la lutte pour l'indépendance. En 1916, il fait la connaissance de Mohandas Karamchand Gandhi et devient l'un de ses collaborateurs les plus proches. De profonds désaccords séparent néanmoins les deux hommes : Gandhi restant plus traditionaliste avec une volonté d'autonomisation du peuple indien, Nehru, plus « moderniste » et athée, rêvant de réformes profondes et d'intégration de l'Inde dans le « concert des nations », d'où son désir d'intégration du modèle industriel et capitaliste anglais, modéré par ses options pour le socialisme.

Chef du gouvernement intérimaire chargé de préparer l'indépendance en 1946, tout comme Gandhi, il ne peut empêcher le conflit avec le futur Pakistan en 1947. Il devient premier ministre à partir d'août 1947, et après l'assassinat de Gandhi en 1948, il est le chef incontesté du nationalisme indien. S'il assure à l'Union indienne une stabilité politique remarquable, il échoue cependant dans ses efforts contre la misère et le sous-développement. Adversaire farouche du colonialisme, il fut, avec Nasser et Tito, à l'origine du mouvement des « non-alignés » avec la conférence de Bandung en 1955. Il lance aussi, avec le soutien des États-Unis et du Canada, un programme nucléaire pacifique.

Après 1947, l’Inde participe à quatre guerres contre son voisin le Pakistan dont le statut du Cachemire constitue la principale motivation.

La république

L'Inde resta un dominion de la couronne jusqu'au 26 janvier 1950, date à laquelle elle adopta sa constitution pour se proclamer une République. Le Pakistan se proclama République en 1956 mais dut faire face à un certain nombre de luttes intestines qui entraînèrent la suspension des institutions démocratiques.

Après avoir conduit le Congrès à la victoire aux élections de 1957, son gouvernement a fait l'objet de nombreuses critiques. Désillusionné par la corruption et les querelles internes au parti, Nehru a songé à démissionner mais a finalement continué à assumer ses fonctions. L'élection de sa fille Indira Gandhi comme présidente du congrès de 1959 a réveillé la critique de népotisme.

Aux élections de 1962, Nehru a de nouveau conduit le congrès à la victoire, mais avec une majorité diminuée au profit des partis d'opposition s'étendant du Bharatiya Janata Party de droite (Jana Sangh) au parti de Swatantra socialistes et au parti communiste de l'Inde.

En 1962, l'invasion chinoise de l'Inde du nord-est par les forces chinoises a exposé les faiblesses militaires de l'Inde face à l'armée chinoise qui pénétra jusque dans l'Assam, exacerbant les critiques vis-à-vis de Nehru qui a été forcé de limoger son ministre de la défense Krishna Menon, et accepter l'aide militaire des États-Unis. La santé de Nehru s'est ensuite dégradée, l'obligeant à une convalescence de plusieurs mois au Cachemire en 1963. A son retour en mai 1964, Nehru est à nouveau malade, puis victime d'une crise cardiaque.

Il meurt tôt le matin du 27 mai 1964. Il sera incinéré selon des rites hindous sur les berges du fleuve Yamuna. La cérémonie, comme ce fut le cas à la mort de Gandhi, a fait venir des centaines de milliers d'Indiens en deuil, rassemblés dans les rues de Delhi pour tous ceux qui ne pouvaient plus approcher le lieu d'incinération.

En 1971, la guerre civile pakistanaise aboutissant à la guerre de 1971 vit la sécession du Pakistan oriental devenu la nation du Bangladesh.

De 1975 à 1977, le Premier ministre Indira Gandhi déclare l’état d’urgence, limitant les droits civiques et entraînant la mise en détention de nombreuses personnes sans procès.

1979 Guerre d'Afghanistan

L'invasion soviétique en Afghanistan s’inscrit dans le contexte de la Guerre froide : puisque les États-Unis soutiennent le Pakistan face à une Inde qui se voulait le fer de lance des pays non-alignés ; l’URSS soutient l’Afghanistan qui avait, depuis 1919, des revendications territoriales sur les régions à majorité pachtounes du Pakistan, ce qui aurait permis à l’Afghanistan de se désenclaver en possédant un accès vers la mer d’Oman. À la suite d'un coup d’État fomenté en 1973 par le prince Daoud, l’État afghan s’éloigne de plus en plus de Moscou. Pour éviter sa perte d’influence dans la région, l’Union soviétique décide d’intervenir en Afghanistan, dès 1978, pour y placer un régime à ses ordres. Ce régime entretient des relations privilégiées avec l’URSS et met en place une série de réformes collectivistes et sociales (alphabétisation, droit des femmes, réformes agraires…) qui contrarient les coutumes conservatrices afghanes. L’opposition grandissante menace le régime communiste de Kaboul, ce qui pousse Brejnev à intervenir en Afghanistan en décembre 1979.

c'est « le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l'assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul », six mois avant l'intervention des Soviétiques (Le Nouvel Observateur, 15-21 janvier 1998, p.76) avec pour objectif d'entrainer l'Armée rouge dans le « piège afghan ».

Il existe en Afghanistan, principalement quatre peuples : les Tadjiks, les Ouzbeks, les Hazaras (d'origine mongole, mais parlant un dialecte persan et à majorité chiite), et les Pachtounes. Les Ouzbeks sont présents au nord ainsi qu´en Ouzbékistan, les Tadjiks parlent une langue iranienne et sont en majorité sunnite, vivant dans l´ouest, le nord-est et au Tadjikistan. Les talibans sont issus majoritairement des Pachtounes, estimés à 15 millions d'habitants. Le "noyau dur" du mouvement vient des tribus pachtounes du Sud, qui ont fourni une grande partie des réfugiés au Pakistan. Selon leurs vicissitudes, les talibans obtiendront, puis perdront le soutien de la plupart des chefs tribaux pachtouns.

1984 : Assassinat d'Indira Gandhi

En 1986 Mohammed Nadjibullah remplace Babrak Karmal à la tête de l'État afghan et veut négocier avec les rebelles en suivant un processus de réconciliation nationale sur le principe d'une perestroïka afghane. Les Soviétiques envoient des raids d'hélicoptères MI-24 Hind et des chasseurs bombardiers vers les places fortes afghanes, les Spetsnazs subissant de lourdes pertes au sol.

En 1986 les moudjahiddin commencent à recevoir des missiles sol-air FIM-92 Stinger, ce qui contraint les Russes à perdre le contrôle du ciel, bouleversant l'équilibre des forces en Afghanistan.

Au cours de la guerre froide, les États-Unis, via l'Opération Cyclone de la CIA, ont dépensé 2,1 milliards de dollars durant les dix ans de la guerre d'Afghanistan, pour alimenter la résistance antisoviétique et anticommuniste incarnée par les moudjahiddin du commandant Massoud.

En février 1988, Mikhaïl Gorbatchev décide de retirer les troupes, appuyé par la trêve négociée avec Ahmed Chah Massoud.

Au total, durant leur 110 mois de présence militaire, plus de 900 000 Soviétiques servirent en Afghanistan, 14 000 furent tués et 75 000 blessés, 800 hélicoptères et avions, 1 500 blindés et plusieurs milliers de véhicules ont été détruits. Le coût financier pour l'URSS est estimé entre 2 et 3 milliards de dollars par an. Les pertes afghanes (tous bords confondus) sont estimés à 1 242 000 morts dont 80 % de civils. On estime que 30% de la population avait quitté le pays ou s’était déplacé à l’intérieur des frontières. Depuis 1992, sur les 6 millions d’expatriés afghans, environ 3 millions étaient revenus en 1998

Rapidement, la guerre civile s'installe entre les différents groupes armés moudjahiddin et l'armée du gouvernement communiste fidèle au président Mohammed Nadjibullah.

Si la démocratie est rétablie en Inde au début des années 1990, la destruction de la mosquée Babri Masjid d’Ayodhya en 1992 entraîne plusieurs conflits intercommunautaires en Inde occidentale.

Les Talibans

Selon la tradition du mouvement Taliban, c'est en 1994 que le mollah Omar et ses élèves prennent les armes pour protéger la population locale, à la suite de deux agressions: le viol et le meurtre de deux jeunes filles par un chef de bande, puis la mort d'un jeune homme disputé entre deux chefs de bande. Ils reçoivent le soutien de l'ISI pakistanaise et de la puissante corporation des camionneurs, qui font appel à eux pour mettre fin au banditisme sur la route qui relie le Pakistan à l'Asie Centrale

Les talibans deviennent une force conséquente en octobre 1994. Ils s'emparent de Kandahar et saisissent un important stock d'armes appartenant au chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar. Ils prennent, en quelques mois, le contrôle de la moitié sud du pays.

En février 1995, les Talibans sont à Maydan Shahr à une vingtaine de kilomètres au sud de Kaboul, et à une centaine de kilomètres d'Hérat dans l'ouest. Les talibans ayant défait le Hezb-i-Islami dans le Logar et tué Mazari, le chef hazara du Hezb-i-wahdat, Ahmad Shah Massoud, chef tadjik du Jamiat-Islami, en profitent pour prendre le contrôle total de Kaboul. La capitale est détruite à 40 % par les combats de la guerre civile.


colonnes de chars T-54 des Talibans entrant dans Kaboul

Hérat est prise en septembre 1995, Kaboul le 27 septembre 1996 et les talibans en profitent pour tuer l'ancien président communiste Mohammed Nadjibullah qui avait trouvé refuge dans une maison de l'ONU depuis sa destitution. Le mollah Omar, chef des talibans, devient de facto le nouveau chef d'État sous le titre de commandeur des croyants.

Mazar-i-Sharif est prise une première fois en 1997 mais cela s'avère être un piège dans lequel environ 3 000 talibans seront froidement massacrés, et lorsque les talibans reprennent Mazar en 1998, ils se vengent en massacrant, à leur tour, plusieurs milliers de Hazaras, hommes, femmes et enfants. Ils exécutent également 10 diplomates et journalistes iraniens accusés d'espionnage, et l'Iran est sur le point d'entrer en guerre contre les talibans. L'Hazaradjat est alors presque encerclé et tombe après la chute de Bâmiyân en septembre 1998.


Massoud
L'Alliance du Nord, rassemblement de frères ennemis mais unis contre les talibans, se désagrège alors. La plupart de ses chefs se réfugient à l'étranger et Ahmad Shah Massoud reste le seul leader de l'alliance à résister depuis son fief montagneux du Panchir, d'où il garde le contrôle du nord-est de l'Afghanistan. Ailleurs dans le pays, seules quelques poches de résistance en Hazaradjat, sous le commandement de Khalili, continuent de harceler les talibans, provoquant vengeances, massacres de civils et une totale destruction de la ville de Bâmiyân et de ses alentours.

Le 20 août 1998, les États-Unis lancent des douzaines de missiles de croisière sur des camps d'entraînement présumés d'Oussama Ben Laden, en représailles aux attentats contre leurs ambassades de Nairobi et Dar es Salam.

En 1999, l’Inde mobilise ses troupes dans le district de Kargil au Cachemire pour repousser des infiltrations de terroristes islamistes et de rebelles indépendantistes cachemiris venus du Pakistan. Depuis 1947, les rébellions séparatistes et les violences intercommunautaires dans les états du nord-est du pays ont provoqué la mort de quelque 50 000 personnes

Les talibans font dynamiter les deux bouddhas sculptés de Bamiyan en mars 2001,

Après avoir survécu relativement épargnés durant plus de 15 siècles, avoir assisté à la destruction de la ville de Bâmiyân par les Mongols de Genghis Khan en 1222, avoir vu l'occupation russe, les statues sont décrétées idolâtres par le mollah Mohammed Omar et les Talibans les détruisent au moyen d'explosifs et de tirs de canon. En mars 2001, les deux statues avaient disparu après presque un mois de bombardement intensif, causant une vive émotion de par le monde. Pendant l'opération de destruction, Qudratullah Jamal, le ministre de l'information Taliban déplora que : « Ce travail de destruction n'est pas aussi facile que les gens pourraient le penser. Vous ne pouvez pas abattre les statues par quelques coups de canons car toutes deux sont découpés dans une falaise et sont fermement attachées à la montagne. »


des paysans chinois taillent, à Leshan (province du Sichuan),
leurs répliques à 3 500 kilomètres du site originel.

Le 9 septembre 2001 à Khwadja Bahuddin, Ahmad Shah Massoud est tué lors d'un attentat suicide commis par Abdessatar Dahmane et Bouari El-Ouaer. Le chef de guerre, l'un des héros de la résistance à l'occupation soviétique, reçoit une équipe de télévision belge. En fait il s'agit de deux Tunisiens qui se font exploser avec leur caméra.


Massoud, le lion du Panshir : France 24

Après les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade Center à New York dont la planification est attribuée à Oussama Ben Laden les Etats unis entrent en guerre contre l'Afghanistan et le régime Taliban

La seconde guerre d'Afghanistan et la traque de Ben Laden

La seconde guerre d'Afghanistan de l'histoire contemporaine oppose d'abord, en octobre et novembre 2001, les États-Unis, avec la contribution militaire de l'Alliance du Nord et d'autres nations occidentales (Royaume-Uni, France, Canada…), au régime Taliban en Afghanistan.

Des frégates et des sous-marins de l’US Navy et de la Royal Navy lancent une quarantaine de missiles de croisière Tomahawk sur Kandahar, Kaboul et Jalalabad. Pendant 12 jours, 25 avions de combat et 15 bombardiers B-1B, B-2 et B-52 pilonnent Kaboul (notamment la centrale électrique et les bâtiments officiels), l’aéroport et le centre militaire de Kandahar, Jalalabad ainsi que les camps d’entraînement d’Oussama Ben Laden.


La Flotte de l'alliance dans la mer d'Oman

Le 20 octobre 2001, les plans d’intervention se précisent. Les forces spéciales américaines et britanniques sont déployées dans la région de Kandahar. Au nord du pays, un millier de soldats des unités d’élite américaines est stationné dans la base de Termez, à la frontière entre l’Ouzbékistan et l’Afghanistan pour aider et encadrer les forces du « Front uni ». Le premier objectif est de permettre aux combattants de Dostom de conquérir la province de Balkh, afin d’établir un accès direct avec les forces américaines basées en Ouzbékistan. Puis il s’agit de favoriser l’avancée des « Tadjiks de l’Est ». Pour préparer cette double offensive dans l’Est du pays, l’aviation américaine organise le bombardement intensif de Mazar-e Charif et de Kaboul. Grâce à ces pilonnages, les troupes de Dostom parviennent le 10 novembre 2001, à prendre le contrôle de Mazar-e Charif, provoquant la fuite de l’armée talibane. Deux jours plus tard, les « Tadjiks de l’Est » s’emparent de Hérat.

La chute de Mazar e-Charif apparaît comme un véritable tournant dans la guerre. Elle galvanise les « Tadjiks de l’Est », dont l’avancée vers Kaboul est encore accélérée par le changement de stratégie des Talibans. En effet, début novembre, le mollah Omar ordonne à ses troupes de se retirer de la capitale afin de concentrer la guérilla sur les régions de Nangharar, de Laghman et de Kunar qui bordent le Pakistan Mais pour le gouvernement américain, la prise de Kaboul risque d’être trop rapide. Les autorités américaines et l’ancien roi Zaher Shah tentent de convaincre les « Tadjiks de l’Est » de ralentir leur progression, le temps de négocier la démilitarisation de la capitale et la répartition des pouvoirs entre les différentes ethnies, notamment les Pachtounes, majoritaires dans le pays. Mais les combattants tadjiks ne s’arrêtent pas : le 13 novembre 2001, ils prennent possession de Kaboul sans réels combats. Cinq semaines après le début des opérations militaires, le régime des Talibans est renversé. Plusieurs milliers de Talibans ont été tués ou faits prisonniers tandis que 3 700 civils ont péri dans les combats.

Le 8 mars 2005, le président indépendantiste tchétchène Aslan Maskhadov fut abattu à Tolstoï-Iourt suite à une « opération spéciale » menée par les forces russes. La mort de Maskhadov, ainsi que celle de Bassaïev en juillet 2006, a porté un coup dur à la cohésion et à la logistique des rebelles. Les attaques contre les forces fédérales prennent de plus en plus un caractère sporadique et moins coordonné. Moins nombreux, les maquis sont aussi visiblement moins entraînés.

Les opposants du président russe affirment que Poutine avait besoin de la guerre en Tchétchénie pour justifier un pouvoir autoritaire, et dénoncent parfois le rôle trouble du FSB (ex-KGB) dans le conflit, dont Poutine avait fait partie. La réforme actuelle des régions russes a eu pour conséquence que les gouverneurs ne sont plus élus mais désignés par le président, à l'instar des préfets en France. Selon ces opposants, Vladimir Poutine utilise la menace terroriste tchétchène comme prétexte au renforcement des dispositions de sécurité nationale, souvent au détriment des libertés individuelles, telles que la liberté d'expression.

L'attaque initiale en Afghanistan chasse les talibans du pouvoir mais leurs forces sont redevenues un danger au cours des années pour la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) qui regroupe les forces de l'OTAN. Depuis 2006, la stabilité de l'Afghanistan est menacé par l'insurrection talibane, une augmentation du trafic de l'opium et de l'héroïne et un gouvernement fragile avec un contrôle limité en dehors de Kaboul.

7 octobre: Anna Politkovskaïa, journaliste russe, assassinée à Moscou. Primée à l’étranger, notamment par le Pen Club International et en 2003 par le prix du Journalisme et de la Démocratie de l’OSCE, elle avait publié plusieurs livres, dont "Voyage en enfer. Journal de Tchétchénie", qui avait eu un large écho lors de sa sortie en 2000 en France. Rare journaliste russe à couvrir encore la deuxième guerre de Tchétchénie, lancée par Moscou en octobre 1999, elle écrivait régulièrement dans le bi-hebdomadaire "Novaïa Gazeta" de longs articles dénonçant les assurances de normalisation en Tchétchénie du président Vladimir Poutine. Très critique de la politique de Moscou dans le Caucase mais aussi plus largement du tournant autoritaire pris par M. Poutine, cette femme de 48 ans au verbe acéré venait de publier "La Russie selon Poutine", paru au printemps en France. 18 journalistes ont été assassinés dans le pays depuis 2000, mais aucun coupable n’a jamais été traduit devant les tribunaux

Le recours croissant de la coalition aux frappes aériennes a entraîné une multiplication des erreurs de frappes touchant la population afghane. Entre 2006 et 2007, le nombre de civils qui ont trouvé la mort dans les bombardements américains et de l'Otan a triplé, a dénoncé lundi, dans un rapport, l'ONG Human Rights Watch. L'année dernière près de 321 personnes (sur les 1633 victimes civiles de la guerre en Afghanistan) ont trouvé la mort lors de raids aériens contre 116 en 2006. Et pour la première moitié de 2008, ce sont 119 civils qui n'ont pas survécu aux pilonnages menés contre les repères des talibans. Parallèlement, le nombre de tonnes de bombes larguées par les avions de la coalition a doublé de 2006 à 2007. Dans les seuls mois de juin et juillet 2008, les Etats-Unis ont lâché environ autant de bombes que pendant toute l'année 2006.

Dossier del'INA sur la traque de Ben Laden : http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/2654999001023/dossier-sur-la-traque-de-ben-laden.fr.html

Laser Tactique à Haute Energie (THEL), Système de Défense Actif (ADS) utilisant des micro-ondes à haute puissance, ces armes sont déployées et testées par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan http://www.dailymotion.com/video/x3vpbn_laser-tactique-a-haute-energie-thel_politics
http://www.dailymotion.com/video/x3vpb5_laser-tactique-a-haute-energie-thel_politics

"L'Alliance atlantique a reconnu la mort de plusieurs civils dans la province de Kandahar. Différents bilans font état de soixante à quatre-vingts victimes. Tandis que plusieurs sources locales faisaient état de la mort d'une soixantaine de civils, en majorité des femmes et des enfants, dans un raid aérien de l'OTAN dans le sud de l'Afghanistan, mardi 24 octobre, l'Alliance atlantique a confirmé seulement douze décès de civils, vendredi matin. "Nous pouvons confirmer la mort de douze personnes et nous travaillons avec le ministère afghan de la défense aux enquêtes en cours", a affirmé un porte-parole de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN, le capitaine André Salloum." archives du journal le monde

Décembre 2009 : Afghanistan : les bombes artisanales de la résistance font des ravages

Absent du débat public et politique, le conflit afghan ne sort de l’ombre que par la force de l’émotion suscitée par la mort au front des soldats Français. Une guerre qui ne dit pas son nom, inscrite dans le temps long dans un pays qualifié parfois d’imprenable, un bourbier qui finit par laisser indifférent une opinion dont le seuil de tolérance aux pertes humaines n’est pas aussi bas que ce qu’on veut parfois bien le dire. Une animation de Wikileaks montre bien l’étendue des dégâts, au propre comme au figuré et l’impasse sanglante dans laquelle se sont enferrés les puissances occidentales.

Réalisée à partir des fichiers du Pentagone, cette terrifiante animation affiche, depuis 2004, le nombre de bombes IED (Improvised Explosive Device), engins explosifs improvisés, ou encore bombes artisanales, employées essentiellement par les Talibans en Afghanistan. Rares et très éparpillées jusqu'en 2006, elles s'intensifient nettement à l'été 2006 pour se concentrer au sud du pays avant de se propager, tel un virus de guerre dans le reste du pays.

Selon les périodes, les attaques par IED ont pu représenter jusqu’à 90% des pertes américaines en Afghanistan. Ces engins, de moins en moins « improvisés » sont aussi la première cause de mortalité parmi les civils. En 2009, ils ont tué 1 054 afghans et 275 des 520 soldats de la coalition ayant trouvé la mort en Afghanistan.
http://www.marianne2.fr/Afghanistan-on-n-en-parle-guere-mais-la-guerre-c-est-ca_a197420.html

2 Mai 2011: Oussama Ben Laden tué par les forces spéciales US au Pakistan

le leader du mouvement terroriste Al-Qaïda a été tué au Pakistan lors d'une opération des forces spéciales américaines. L'annonce en a été faite tard dans la soirée de dimanche par le président des Etats-Unis. "Justice a été rendue", a dit Barack Obama.


Ben laden tué par un commando américain par euronews-fr

Selon le président américain, Ben Laden a été tué dans la nuit de dimanche à lundi, à Abbottabad, une ville située au nord d'Islamabad. Cinq autres personnes, dont un des fils de Ben Laden et une de ses épouses, ont également été tués.
Celui-ci a été enseveli en mer, annoncent lundi les chaînes de télévision CNN et MSNBC. Le lieu et les circonstances de cet ensevelissement n'étaient pas précisés dans l'immédiat. "Nous nous assurons que son corps est traité en accord avec la pratique et la tradition musulmanes. C'est quelque chose que nous prenons très au sérieux", avait auparavant affirmé un haut responsable à Washington lors d'une conférence téléphonique.
Avant même l'annonce, la nouvelle avait été confirmée par un haut responsable américain sous le couvert de l'anonymat, et s'était répandue comme une traînée de poudre dans le pays. Très vite, des centaines, puis des milliers de personnes se sont rassemblées devant la Maison Blanche, et à Ground Zero à New York, dans une ambiance de fête.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2011/05/02/oussama-ben-laden-est-mort-au-pakistan_1515449_3222.html

L'homme qui a tué Ben Laden parle

Il a vu Oussama Ben Laden rendre son dernier souffle après lui avoir logé trois balles dans la tête: le Navy Seal qui a tué le chef d'Al-Qaïda à Abbottabad (Pakistan) en mai 2011 est un père de famille de 35 ans qui se retrouve sans protection sociale après avoir quitté l'armée. Dans un long entretien au magazine Esquire réalisé sous le couvert de l'anonymat pour préserver son devoir de réserve et la sécurité de sa famille, ce commando d'élite de la désormais fameuse Team 6 des Navy Seals, présenté comme «le tireur», raconte le raid mené en plein coeur du Pakistan mais aussi une situation personnelle surprenante.
Ce vétéran aux multiples déploiements, qui a longtemps passé plus de 300 jours par an en mission et tué à lui seul une trentaine d'«ennemis combattants» selon la terminologie officielle, a quitté l'armée à l'été 2012 et est maintenant consultant, payé à la pige.
Le moment-clé de la mission d'une vie est décrit avec précision et sobriété. Quand il entre dans la chambre de Ben Laden, tout va très vite: «C'était comme un instantané d'une cible d'entraînement. C'est lui, sans aucun doute. (...) C'est automatique, la mémoire musculaire. C'est lui, boum, c'est fait». Il est le premier à entrer dans la pièce du troisième étage de la résidence. Le chef d'al-Qaïda est dans le noir, ne voit rien, tandis que lui est équipé de lunettes de vision nocturne. «Il y avait Ben Laden là, debout. Il avait ses mains sur les épaules d'une femme, la poussant devant, pas exactement vers moi mais dans la direction du vacarme du couloir. C'était sa plus jeune femme, Amal». Il tire deux balles, puis une autre, dans la tête de l'homme le plus recherché au monde. «Il était mort. Il ne bougeait pas. Sa langue pendait. Je l'ai vu prendre ses dernières inspirations, juste une respiration réflexe», détaille l'opérateur, qui se dit "stupéfait" par la grande taille de Ben Laden.
Il confirme qu'il n'était pas question de le faire prisonnier, expliquant que «tout le monde le voulait mort mais personne ne voulait dire: "Hey, vous allez tuer ce mec". C'était juste implicite».
Le soir de l'opération, après 90 minutes de vol assis sur des chaises de camping à bord des hélicoptères furtifs, l'opération, "loin d'être la plus dangereuse de sa carrière", se déroule comme des centaines d'autres. Lors du vol retour, il entend dans l'interphone: «Vous n'auriez sans doute jamais pensé qu'on vous dise ça, mais bienvenue en Afghanistan». Comme un autre Seal, sous le pseudonyme de Mark Owen, l'avait mentionné dans son ouvrage polémique «No Easy Day», d'autres tireront ensuite sur le corps de Ben Laden étendu au sol. Lors de l'inspection du corps une fois à Jalalabad, «on pouvait voir d'autres impacts de balles sur la poitrine et les jambes de Ben Laden», raconte «le tireur». Au cours de la mission, lui n'aura tiré que trois balles.
http://fr.canoe.ca/infos/international/archives/2013/02/20130211-233125.html

23 Mai 2012 : 33 ans de prison pour avoir aidé la CIA à débusquer Ben Laden

Un médecin pakistanais, accusé dans son pays d'avoir aidé la CIA à débusquer Oussama Ben Laden, tué il y a plus d'un an par un commando américain dans le nord du Pakistan, a été condamné à 33 ans de prison par un tribunal tribal. Shakeel Afridi est un chirurgien accusé d'avoir mené une fausse campagne de vaccination à Abbottabad, la ville où se terrait le chef d'Al-Qaïda avec ses quatre femmes et ses enfants, pour prélever leur ADN. Il a été condamné par un tribunal tribal du district semi-autonome de Khyber, dans le nord-ouest du Pakistan, d'où il est originaire.
http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Pakistan.-33-ans-de-prison-pour-avoir-aide-la-CIA-a-debusquer-Ben-Laden-_6346-2079753-fils-tous_filDMA.Htm

 

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