glissements sémantiques
et communication
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Les glissements sémantiques sont l'une des techniques possibles de la propagande moderne, toutes ces techniques sont recensées ici

Ces glissements sémantiques sont entérinés et utilisés par les experts invités par les médias de masse.

Autant le dire de suite les exemples paraissent orientés. En vérité, ils ne le sont pas, les glissements sémantiques eux-mêmes sont orientés dans une certaine direction, celle de l'acceptation d'un système économique qui profite à une minorité. Par ailleurs on pourrait très bien être un fervent libéral monétariste et préférer qu'"on appelle un chat , un chat". On pourrait très bien par exemple revendiquer "la baisse du salaire indirect au nom de la compétitivité des entreprises" plutôt que revendiquer "la baisse des charges patronales au nom de la compétitivité des entreprises". De même on pourrait être un gauchiste du NPA et revendiquer "la hausse du salaire indirect au nom du progrès social" plutôt que revendiquer "la hausse des charges patronales au nom du progrès social".

Introduction

Glissement sémantique : technique consistant à remplacer une expression par une autre afin de la décharger de tout contenu émotionnel et de la vider de son sens (euphémisme). Le glissement sémantique peut à l'inverse renforcer la force expressive pour mieux émouvoir l'auditoire. Exemples : "frappe aérienne" à la place de "bombardement", "dommages collatéraux" à la place de "victimes civiles", "libéralisme" à la place de "capitalisme", "pédagogie préventive" à la place de "répression policière", "intervention humanitaire préventive" à la place d'" intervention militaire ".

dans 1984 ( le célèbre roman d'Orwell: dans le lequel Winston Smith travaille pour le ministère de la vérité dont l'objectif est de retourner les concepts) :"ils étaient conditionnés pour accepter les pires déformations de la réalité, trop peu intéressés par l'actualité pour s'en rendre compte" "war is peace" , "freedom is slavery" ,"ignorance is strenght").

"War is peace" : La guerre c'est la paix : c'est en massacrant tout le monde qu'on n'a plus d'ennemis et qu'on est enfin en paix.
Comment ne pas penser aux américains partis instaurer la paix en Irak. Ou bien l'OTAN et la France qui vont assurer la paix en Afghanistan.
Alors que la France est en guerre en Afghanistan, en Lybie et en Côte d'Ivoire, les jeunes de 17 ans apprennent lors de leur journée civique que la France n'est pas en guerre, qu'elle effectue des missions de paix dans ces pays. Il a fallu attendre 8 années de guerre pour que ce terme soit enfin employé dans les JT au sujet de l'Afghanistan après une série de décès de militaires français avant l'été 2011.
une triste illustration avec l'invasion russe en Ukraine en février 2022 , présentée par le Kremlin comme "une opération spéciale de dénazification de l'Ukraine", censée libérer le peuple frère ukrainien des terroristes nazis

"Freedom Is Slavery" : La liberté c'est l'esclavage : C'est en travaillant toujours plus pour toujours moins d'argent, voire gratuitement qu'on est vraiment libre.
On nous fait croire que la liberté, c'est de travailler et de consommer : mais nous vivons en état de servitude moderne et nous sommes loin d'être libres : fichés, fliqués, tracés, surveillés, réprimés, gardés à vue pour faire du chiffre, condamnés pour outrage et rébellion...

"Ignorance is strenght" : L'ignorance c'est la force : il faut remplacer le savoir par l'ignorance pour être plus fort.
Que dire des ces programmes débilitants, jeux TV, télé réalité, soaps américains, talk shaw ou émissions de débats, dans lesquels on voit des oppositions factices entre gens "de droite" et gens "de gauche" qui gouvernent peu ou prou de la même manière sur les questions économiques et monétaires. C'est cela maintenant la culture ! Quand à l'éducation même si le constat est férocement nié par la majorité des politiques, des syndicats et des enseignants : Il se pourrait bien qu'on ait effectivement désormais affaire à une "fabrique de crétins", (il faut voir aussi à qui on a confié ce ministère depuis ces dernières années). Mais que dire en 2022 des réseaux sociaux ! Royaume des haters, des complotistes, chacun a son mot à dire sur des sujets auxquels il ne connaît parfois rien du tout, toutes les paroles se valent et tant pis si on nie totalement des vérités scientifiques du moment qu'on prend le dessus en invectivant l'autre à tous bouts de champ. Le dialogue, l'échange et l'argumentation ont quasi totalement disparu de ces médias.

Ce que nous allons tenter de montrer sur cette page à travers quelques exemples, c'est que les retournements Orwelliens de 1984 ont été multipliés et généralisés dans nos démocraties modernes.
Tant il est vrai que la diplomatie, les compromis, la négociation, la discussion, la médiation et le consensus ont une chance d'assurer la paix, c'est bien lorsqu'ils ont échoué qu'arrive la guerre.
Il est vrai également que le travailleur, d'abord esclave est ensuite devenu salarié, qu'il a ensuite acquis des droits sociaux, qui le libèrent peu à peu d'une certaine charge de travail. Le temps dégagé pouvant être utilisé librement pour les loisirs, les activités physiques, sportives, artistiques. On peut disserter sur l'asservissement du travailleur moderne ou sur l'aspect émancipateur du travail salarié, mais ce n'est pas l'objet ici. Entendons nous au moins sur un point : le salarié des démocraties modernes est davantage libre que l'esclave noir des champs de coton avant la guerre de sécession.
De même, évidemment, le savoir est une arme ( une force) et sa large diffusion à permis à l'humanité de comprendre le monde et de se libérer de l'emprise des sorciers, des gourous, des religions et du servage par la noblesse.

Sieyès et Condorcet avaient théorisé cette idée selon laquelle c’est une atteinte à la démocratie que de dévoyer ou de manipuler l’acception courante du vocabulaire politique.

Ce que nous allons montrer c'est donc qu'en dévoyant le vocabulaire politique et en opérant des retournements sémantiques, la démocratie actuelle n'est plus tout à fait une démocratie. L'opinion est manipulée, les décisions qui sont prises ne servent pas les intérêts des populations mais objectivement ceux d'une minorité dont les "entrepreneurs" pensent faire encore partie mais dont ils sont en fait pour la plupart exclus. L'immense majorité des cotisants au MEDEF sont exclus mais continuent de financer une organisation et d'embrasser des revendications qui vont les exclure encore davantage. "We are the 99%" , et la majorité des cotisants du MEDEF sont également les 99%.

Voici donc maintenant un recensement de quelques glissements sémantiques déjà constatés, la liste n'est pas exhaustive, ce ne sont que quelques exemples.



La propagande s'appelle désormais la pédagogie.

Pour en savoir plus sur la propagande et ses techniques modernes dont le glissement sémantique fait partie, on peut aller consulter ceci

De manière plus générale, on ne compte plus les conflits sociaux au cours desquels les membres du gouvernement critiqué par la rue viennent déclarer sur un plateau : "certains sont en colère et ils contestent c'est leur droit en démocratie, je crois qu'ils ont mal compris les enjeux de cette réforme, nous avons voulu faire bien, mais nous avons agi trop vite, nous avons manqué de pédagogie".

Ce que cela signifie, c'est qu'il fallait faire précéder cette réforme d'une campagne de communication, c'est à dire d'une campagne publicitaire et donc de propagande pour vendre la réforme et obtenir une opinion majoritairement favorable. La pédagogie désigne donc clairement la campagne de propagande nécessaire en préalable à une réforme désagréable diront les uns, inique diront les autres. Certains appellent cela "la démocratie par les sondages". L'enjeu pour les gouvernants serait de décider en fonction de l'opinion et donc éventuellement de modeler l'opinion pour qu'elle soit en adéquation avec leurs projets.

On verra également d'aimables journalistes questionner ainsi un gouvernant : "la rue gronde, avez-vous manqué de pédagogie?"

Pour Frédéric Lordon, depuis le milieu des années 80, les dominants pensent rendre légitime leur domination en l’expliquant aux dominés. Si les gens sont en colère, c’est qu’ils n’ont pas tout compris, alors on va leur expliquer et leur réexpliquer. Cette pédagogie connaîtra des sommets sur les enjeux européens, en 92 pour Maastricht puis en 2005, mais sans succès cette fois.

« C dans l’air », un exemple de propagande.

Qu’est-ce aujourd’hui que la propagande ? Le mot a en effet pris un caractère suranné, si étroitement associé aux pratiques des régimes totalitaires qu’on ne voit rien dans les démocraties qui ressemble à ces mises en condition sommaires des esprits à coups de slogans simplistes assénés par haut-parleurs. C’est entendu, aujourd’hui, on fait de la communication. Autrement dit, la propagande – car qui aurait cru que cela n’existât plus ? – est mise en œuvre dans la dénégation. Si elle apparaît, elle perd tout ou partie de son efficacité. Il a donc fallu trouver d’autres formules pour obtenir le consentement. La propagande des pays démocratiques doit ainsi sacrifier aux critères des pays démocratiques.
Ce pourrait être d’ailleurs un propos de propagande que de dire qu’il faut une expression libre. Dans la sphère privée, la liberté d’expression ne gêne plus guère les régimes autoritaires : son contrôle est partout devenu moins tatillon ou plutôt moins policier. La parole publique importe plus aux pouvoirs. En la matière, quel peut être le sens de la liberté d’expression ? Comment se conjugue-t-elle avec, par exemple, le choix des invités dans les médias ? Il faut bien qu’il y ait d’autres critères légitimes de choix et donc d’expression que la liberté qui est censée être une vertu universellement partagée. Or, les places sont comptées.
Dans l’organisation d’un plateau, c’est devenu une obsession que de respecter le pluralisme. Respecter est bien l’idée sinon le mot qui rend compte du caractère normatif du dispositif. Il faudrait plutôt parler d’organiser le pluralisme, c’est-à-dire mettre en place un groupe de personnes qui permette de dresser un tableau le plus exhaustif possible de la diversité des opinions dans la société. Comme il n’est pas possible d’être exhaustif, les organisateurs se satisfont de la diversité pratiquement la plus grande. Et comme cela est très limité, c’est la diversité qui ne suscite pas, ou le moins possible, d’objection des principaux partis et dirigeants politiques. Même des médias ayant une orientation politique déclarée sacrifient parfois à cet impératif démocratique. Certains plus que d’autres. Sa nécessité s’impose particulièrement dans les médias grand public et encore plus dans les chaînes de télévision, notamment dans les émissions politiques. Un casse-tête pour les organisateurs.
Un dispositif collectif et « neutre » a été substitué à une machine autoritaire telle qu’on imagine encore la propagande. Il faut alors certaines conditions pour percer le voile. Ce travail passe habituellement par l’analyse de contenu, méthode immédiatement disponible puisque le matériel est public. Cela ne vaut pas grand-chose sans une connaissance minimale du système et des coulisses c’est-à-dire des manières dont les contenus sont produits.
Il apparaît alors combien les critères légitimes d’expression – un choix des personnes par lequel chacun des interlocuteurs est légitime et par lequel le groupe est une assemblée légitime – sont soumis à un impératif caché de conformité. Toute opinion n’est pas également légitime et la liberté de les émettre est le résultat d’un rapport de forces permanent entre organisateurs et invités. On a trop abusé de l’expression de « politiquement correct » pour prétendre expliquer ainsi le cadre d’expression publique. Un critère de sélection des candidats est la capacité – d’aucuns diraient la soumission – à s’insérer dans le cadre de l’expression publique légitime. Première entorse au principe de pluralisme par la réduction de la diversité. Des personnes font l’affaire, en notoriété, en expertise, en conformité et en disponibilité : en d’autres termes, on pourrait dire qu’elles jouent le jeu. Cela explique l’ubiquité de quelques intervenants. Bien sûr, les organisateurs de débats se justifient-ils par les aspects techniques de la sélection. Tant pis si on n’y trouve ni la pétulance des idées ni la diversité des points de vues dont se réclament pourtant les organisateurs.
l'auteur décortique ensuite de manière croustillante un numéro de « C dans l’air » :

http://blog.mondediplo.net/2011-05-20-C-dans-l-air-un-exemple-de-propagande



La vidéosurveillance devenue vidéoprotection s'appelle désormais la vidéotranquilité.

Sur le site de la LDH on peut voir que la majorité des français plébiscite les caméras de vidéosurveillance alors qu'elles ont pourtant démontré leur innefficacité

Ou alors ici

On peut également constater le glissement sémantique vers vidéo protection puis vers vidéo tranquilité sur cette page qui traite d'une possible évolution préoccupante de wikipédia.
On y verra également le sophiste cheep à l'oeuvre pour tenter de convaincre le lecteur que la vidéosurveillance a été efficace dans la ville de Meaux en triturant un article du Parisien.

Au tout début on parlait de vidéo surveillance. Puis comme l'efficacité de celle-ci peinait à se faire remarquer et que les miltants des droits de l'homme les dénonçaient de plus en plus fort comme étant liberticides, il a fallu évoluer. Du reste même le président de la CNIL pourtant issu des rangs de l'UMP dénonçait régulièrement les dangers de la vidéosurveillance. C'est alors qu'est apparu le terme de "vidéo protection". On peut critiquer l'idée de surveillance, mais qui oserait critiquer l'idée de protection? La pédagogie faisant son oeuvre peu à peu, le bain sécuritaire de 2002 à 2012, les accusations d'angélisme contre la gauche ont poussé le PS à installer lui aussi des caméras dans les villes qu'il dirigeait, c'est alors qu'un socialiste eut l'idée de parler de vidéo-tranquilité ! Qui peut être contre la tranquilité? voilà ce que j'appelle le travail sémantique.

regardez en 2010 on le constatait déjà:
"Vidéoprotection" : depuis un peu plus d'un an, les partisans des caméras tentent de remplacer le terme "vidéosurveillance" par un terme moins connoté "Big brother". Le site du Monde revient sur ce glissement sémantique, et en propose un petit historique. Où l'on s'aperçoit que même l'Elysée hésite sur le terme à employer.
Jusqu'il y a peu, le terme de "vidéosurveillance" faisait pourtant consensus. Ainsi, dans la LOPS de 1995 et la LOPSI (avec un seul "p") de 2002, on parle bien de "vidéosurveillance". "C'est début 2008, semble-t-il, que se produit la rupture : la commission nationale de vidéosurveillance débouche sur un "plan vidéoprotection". Le terme restera : dans les discours suivants de Michèle Alliot-Marie, tout comme dans la bouche de la plupart des membres de la majorité.", explique Le Monde.
http://www.arretsurimages.net/breves/2010-02-17/Videosurveillance-ou-videoprotection-Meme-Sarkozy-trebuche-id7199

Pour constater que le terme vidéo tranquilité progresse une recherche Ixquick en 2013 m'a rapidement amené sur une page de la mairie d'Argenteuil dont voici une capture d'écran :



Le socialiste n'est plus ce qu'il était, "droite" et "gauche" réinventés.

Socialiste : qui adhère au socialisme et milite pour le socialisme.

Socialisme : doctrine élaborée par Karl Marx aux environs de 1848. Le socialisme est un système politique et économique préconisé pour atteindre un idéal communautaire ( cet idéal se nomme le communisme). Le socialisme est un genre d'état transitoire destiné à durer toujours puisque le communisme est un idéal. Le socialisme préconise la socialisation de tous les moyens de production et des services c'est à dire l'abolition du capitalisme. Il ne s'agit pas d'éliminer la monnaie ou les échanges. Il s'agit d'évincer le patronnat afin que les profits reviennent à la communauté. Il n'est pas certain que Karl Marx dirait la même chose aujourd'hui, mais après avoir observé la révolution française de 1848, et tiré de l'observation la notion de lutte des classes, il a pensé que le seul moyen à cette époque là pour l'avènement du socialisme était d'instaurer le socialisme par la force, créant ainsi une branche socialiste plutôt révolutionnaire et une autre branche plutôt dictature du prolétariat. La dite branche devait dégénérer plus tard en stalinisme c'est à dire en simple dictature bien éloignée de l'idéal du socialisme.

C'est là qu'intervient un premier glissement sémantique, le stalinisme devient le communisme, alors qu'à l'origine le communisme était défini comme un idéal vers lequel seul le socialisme pouvait mener. Le communiste révolutionnaire devint quelqu'un d'extrême gauche et le membre du parti communiste français, ayant toujours traité correctement les staliniens soviétiques devint un communiste voulant instaurer le communisme c'est à dire un système stalinien. Pourtant à l'époque le PCF et le PS soutenaient bien une politique centrée sur un objectif de socialisme défini selon les livres de Karl Marx. Le socialiste devient alors pour les médias et donc pour la majorité des français le membre du parti socialiste lequel ne prone déjà plus le socialisme mais la social démocratie. A l'époque, ceux qui veulent le socialisme sont au PCF ou à la LCR et le parti socialiste aurait du changer de nom pour devenir le parti social-démocrate.

Lorsque le régime soviétique tombe peu à peu, le glissement sémantique permet d'enterrer le sens historiquement premier de "socialisme" en même temps que les dégénérés staliniens.

Désormais, pour les médias, les politiques elligibles et la majorité des gens :

Le socialiste est appelé un communiste, pour eux,  "le communisme s'est effondré donc il n'est pas viable" exit l'oeuvre de Karl Marx. Avec le bon vocabulaire on voit que ça sonne moins bien " Le stalinisme s'est effondré donc le socialisme n'est pas viable". Et bien sur , ça ne fonctionne pas pour eux dans tous les sens, ainsi, ils ne diront jamais : "le régime de Pinochet s'est effondré donc le monétarisme n'est pas viable". Pas plus qu'ils ne diront : " Il y a eu l'effondrement bancaire après la crise des subprime donc le monétarisme n'est pas viable".

Le social démocrate est appelé un socialiste : le keynesianisme est encore vivant mais vit ses derniers instants.

Les monétaristes se répartissent entre le centre et la droite mais le parti gaulliste en France reste plutôt keynesien donc finalement assez proche des socio démocrates sur le plan de la vision économique. Il faut dire que depuis le new deal jusqu'à la période des 30 glorieuses ( les vingt-huit ans qui séparent la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, du choc pétrolier de 1973 ) , le keynesianisme s'était imposé un peu partout dans le monde occidental.

Puis vient le tournant de 1983 c'est à dire 6 ans avant que ne tombe le mur de Berlin, évènement qui signerait pour beaucoup de monde la preuve de l'échec définitif du communisme, ce tournant c'est le moment ou le PS passe dans le camp libéral et embrasse le modèle monétariste.

Le socialiste en 2013 est étiqueté par de nombreuses personnes comme un membre de l'extrême gauche, un communiste nostalique de la Russie soviétique de Staline, nostalgique des goulags et des queues interminables devant les magasins vides.

Le social démocrate en 2013 n'existe plus car le gaullisme est mort et le PS a pris son tournant.

Le monétariste, lui, est désormais( en 2013) tantot appelé "de gauche", tantôt "centriste", tantôt "de droite", selon qu'il est membre du PS, du Modem ou de l'UMP.

Mais il est certain que désormais, "socialiste" signifie pour les médias " membre du parti socialiste" et donc économiquement parlant signifie "libéral qui soutient et met en oeuvre une politique économique monétariste".

C'est l'un des glissements sémantiques les plus graves en termes de conséquences sur la clarté du suffrage universel, c'est l'un des principaux responsables de la crise de la démocratie représentative que nous connaissons depuis les années 2000, responsable de l'explosion de l'abstention et du succès du slogan du FN inventeur de l'expression UMPS.

Car il existe toujours plusieurs systèmes économiques possibles : le socialisme, le keynesianisme, le monétarisme et des foules d'autres modèles économiques comme l'émergente notion d'économie sociale et solidaire. Et tous (médias dominants et partis politiques dominants) semblent d'accord pour dire qu'il n'y aurait pas d'alternative (There Is No Alternative).

Parler de "droite" et de "gauche" en 2013 a-t-il encore un sens?

Nous sommes en 2022.

Avec l'arrivée de Macron au pouvoir en France, le phénomène s'est encore accru puisqu'il se prétendait "à la fois de droite et de gauche" contribuant ainsi à noyer encore plus les pistes, au début de son second mandat, en trainant sur le site de France Info pour lire les commentaires, j'ai pu lire des trucs incroyables ! Je mets ici quelques exemple, non pas pour prouver que ce que je dis est vrai mais pour illustrer mon propos. On trouvera sans peine le bilan des mandats de Macron et la liste interminable de ses mesures de droite ainsi que la liste de ses ministres débauchés dans les rangs de LR( ex UMP).


Selon cet internaute on peut être de gauche et avoir voté Macron

le deuxième exemple est assez exceptionnel et à remettre dans son contexte. On parle ici d'un imman qui doit être expulsé et comme l'affaire a été grandement médiatisé on peut reprocher à juste titre au ministre de l'intérieur de ne pas l'avoir mis sous surveillance en attendant la décision du conseil d'état : https://www.francetvinfo.fr/societe/religion/religion-laicite/expulsion-de-l-imam-iquioussen-le-prefet-des-hauts-de-france-privilegie-la-piste-d-une-fuite-en-belgique_5335693.html

Mais qui est président? : Macron qui mène depuis plus de 5 ans sa politique de droite. Qui est le ministre de l'intérieur? Gérald Darmanin : RPR (1998-2002) UMP (2002-2015) LR (2015-2017) et ce n'est pas un petit militant de base, En septembre 2014, il devient porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de l'UMP. Après la victoire de celui-ci, il est nommé, le 4 décembre, secrétaire général adjoint aux élections. Pourtant cet internaute écrit qu'il est socialiste.

Sur une autre partie de l'échiquier politique : on brouille élagement les pistes en tentant de faire croire ( et avec un grand succès) que la NUPES est d'extrême gauche



Le chef de l'état le plus guerrier du monde est désormais le prix nobel de la paix (war is peace?)

Le prix Nobel de la Paix vient d’être décerné, vendredi 9 octobre 2009, au président américain, Barack Obama « pour ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples ». De quels efforts s’agit-il ? De la guerre que mène actuellement les États-Unis en Irak et en Afghanistan (où Obama envisage d’envoyer prochainement plusieurs milliers de soldats supplémentaires) ? Des dépenses militaires américaines qui se montent à plus d’un milliard de dollars par jour ? Obama, « homme de la Paix » ? Quelle blague !

Le prix Nobel de physique et vice-président de l'Académie des sciences de Russie Jaurès Alferov a déclaré que le président Barack Obama ne mérite pas le titre du lauréat du Prix Nobel de la paix.
http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-12334.html

concert de louanges dans la presse...:
http://www.liberation.fr/monde/0101596125-obama-prix-nobel-de-la-paix-un-choix-audacieux

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/barack-obama-prix-nobel-de-la-paix_793352.html

http://www.lefigaro.fr/international/2009/10/09/01003-20091009ARTFIG00385-obama-prix-nobel-de-la-paix-2009-.php

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/10/09/barack-obama-prix-nobel-de-la-paix_1251573_3222.html

les USA ne sont pas seulement le pays le plus guerrier du monde, ils sont aussi et encore en 2009, le pays de la peine de mort, des drones tueurs, de Guantanamo, d'Abu Graib, des mensonges grossiers sur l'Anthrax et sur les couveuses de Saddam Hussein, des coups d'état en Amérique Latine, de l'espionnage de ses alliés et des citoyens du monde entier


Le salaire indirect s'appelle désormais une charge patronale.
Les caisses de solidarité (sécu retraite) sont désormais les caisses de l'état.
M Depardieu et M Barbelivien payent trop d'impots.
L'état pille leur argent en leur prenant 60% de ce qu'ils gagnent.

La dette de l'état provient d'un déficit du budget de l'état lequel est alimenté par les impôts directs (impôt sur le revenu par exemple) et les impôts indirects (taxes sur le tabac et les carburants, TVA etc). La couverture de santé et la couverture des retraites ne prennent pas un seul sou sur le budget de l'état. Quand on parle de crise de la dette des états on parle bien de ce budget là, mais absolument pas du déficit éventuel des caisses de sécu ou de retraite.

les caisses de sécu et de retraite ont un budget qui est une entité totalement séparée du budget de l'état et que l'état ne finance pas. Ces entités sont parfaitement étanches (justement l'état voudrait bien pouvoir parfois piocher mais ça lui est impossible. L'état peut tout au plus détourner quelques recettes pour les transférer du financement de la sécu vers le budget de l'état mais une fois que l'argent est entré dans les caisses de sécu, il ne peut aucunement en ressortir pour être transféré sur le budget de l'état.

Les caisses de sécu et de retraite sont elles aussi totalement étanches entre elles. On peut avoir un trou de la sécu sans déficit des caisses de retraite et réciproquement.

Ces caisses sociales sont financées par ce qu'on appelle historiquement, depuis qu'il a été inventé par le Conseil National de la Résistance, le salaire indirect. Lorsqu'une personne est salariée, l'employeur lui verse par exemple un salaire de 4000€. Pour simplifier ce salaire est partagé en 2 parties 50% de salaire direct et 50% de salaire indirect. Les 50% de salaire direct sont appelés le salaire brut de 2000€ et les autres 2000€ sont versées à des caisses de protection sociale (sécu, retraite, invalidité etc). Ce salaire indirect est donc mutualisé, mis dans un pôt commun pour être redistribué aux salariés lorsqu'ils en ont besoin. Comprenez bien, cet argent est l'argent que les salariés mettent de côté et reversent aux salariés. Ce n'est pas l'argent de l'état, ce n'est pas l'argent des employeurs, c'est l'argent des salariés. Les sophistes l'ont depuis longtemps renommé charges patronales. La réalité, c'est que notre salarié exemple gagne 4000€ . Lorsque l'employeur considère que son salarié ne gagne que 2000€ et que l'état lui prend à lui employeur 2000€ sur chaque salarié en plus de l'impôt sur les sociétés, il a tort. ces 2000€ ne vont pas à l'état, ils vont dans les caisses de solidarité des salariés, et cet argent n'est pas l'argent de l'entreprise, il est celui des salariés.

Que fait le salarié de son salaire brut de 2000€ ?

Dessus, il paye un certain nombre de charges (CSG, CRDS etc) et des cotisations supplémentaires pour la retraite, cela représente, en gros, 20% de son salaire brut. Il lui reste 1600€ de salaire net sur lequel il pourra prendre une mutuelle de santé, payer des assurances et qui servira de base au calcul de son impôt direct. Si on continue à regarder les pourcentages, on arrive en gros à 60% des 4000€ du salarié qui sont partis et 40% des 4000 euros qui vont être son salaire net. Ensuite il va payer un impot sur le revenu. En réalité, le 50/50 du départ étant grossier, on obtient en gros 60% du salaire qui part, en comptant toutes les caisses, les taxes et les impôts, et ceci sur un salarié de base, le pourcentage est le même quasiment pour tous les revenus. A méditer quand vous entendrez une star du show bizz ou un chef d'entreprise ou une profession libérale qui vous dira "l'état me prend 60% de ce que ce gagne". Vous pourrez le regarder et lui dire droit dans les yeux : Moi aussi ! l'état me prend 60% de ce que je gagne !


capture d'écran de la page wikipédia sur le salaire

Voici ce que ça donne pour ma propre fiche de paye de juillet 2013

Salaire net : 2184€
Charges salariales : 656€
Charges patronales: 2419€

OOPS! Rétablissons le bon vocabulaire :

Salaire direct 2184€
Salaire indirect 3075€
Soit un total de 5259€ donc 41,5% de salaire direct et 58.5% de salaire indirect.

sur ces 2184€ je vais payer mon impôt sur le revenu, et je tiens à dire que mon employeur est l'état lui même et qu'il ne s'exonère pas de payer ces 2419€ comme tous les patrons de PME comme tous les commerçants et tous les artisans. L'état est un employeur comme les autres, il paye ces 2419€, il me les donne et moi je les reverse aux caisses de solidarité sauf que "ça se fait tellement vite" que j'ai pas le temps de voir et de toucher cet argent.

Puisqu'il est question d'impôt sur le revenu précisions ceci :

En France , les plus riches paient moins d'impôts que les plus modestes (proportionnellement)


http://www.revolution-fiscale.fr/le-systeme-actuel/des-impots-progressifs-/11-un-systeme-fiscal-faiblement-progressifou-franchement-regressif-

Commentaires de ce graphique :
Sur le premier quart du graphique (jusqu'aux premiers pointillés) on retrouve 50% des français : Ils gagnent entre 1000 et 2200€. Le taux global d'imposition progresse régulièrement de 41% à 48%.
Sur la première moitié du graphique (du début jusqu'aux deuxièmes pointillés) on retrouve 90% des français :  Ils gagnent entre 1000 et 5100€ par mois. Le taux global d'imposition progresse régulièrement de 41% à 50%. Et donc ceux qui gagnent entre 2200 et 5100€ par mois sont tous imposés avec un taux compris entre 48% et 50%.
Puis, à l’intérieur des 5% des revenus les plus élevés (gagnant plus de 6 900€ c'est le point entouré en rouge) , et surtout des 1% les plus riches (gagnant plus de 14 000€), les taux d’imposition se mettent très nettement à décliner, entre 5200 et 14000€ on redescend progressivement de 50% à 43%.
Les 1% les plus riches ( à partir du point entouré en vert) , qui gagnent plus de 14000€ payent un taux inférieur à tous ceux qui gagnent entre 1700 et 14000 €.
Une fois arrivé à 63 000 € de revenu mensuel, on tombe sur un taux inférieur à 40% et donc inférieur au taux appliqué à ceux qui ont un revenu de seulement 1000€.
Seulement 0.01% des français gagnent plus de 63 000€ mensuels.

"La dépense publique et son évolution", publié par Bercy, la part des dépenses publiques dans le PIB français est passée de 52,8 % dans les années 1990 à... 52,9 % dans les années 2000. Si les déficits et la dette ont flambé, ce n'est pas du fait d'une envolée des dépenses, mais à cause d'une réduction des recettes. Le manque à gagner annuel dû aux exonérations et baisses d'impôts consenties dans les années 2000 est chiffré par Gilles Carrez, député UMP et rapporteur du budget, à plus de 100 milliards d'euros. Et la crise financière a provoqué une chute brutale des recettes publiques déjà érodées par cette contre-révolution fiscale."
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/13/contre-le-discours-dominant-sur-la-dette-publique_1629374_3232.html


" Des survivants en train de lutter pour nourrir leur famille"
sont parfois " des pillards qui profitent du chaos pour voler tout ce qui peut l'être".

Lors du tremblement de terre en Haïti : un représentant de médecins sans frontières à ce sujet témoigne que depuis des années il est choqué lors des reportages suite à des catastrophes naturelles. Lorsque des blancs prennent de la nourriture dans des ruines on commente comme ceci :" des survivants en train de lutter pour nourrir leur famille" mais lorsque ce sont des noirs " des pillards qui profitent du chaos pour voler tout ce qui peut l'être", pour revenir à Haiti on peut par exemple consulter tout ces liens sur le site d'arrêt sur images:
La semaine où la presse internationale a fantasmé sur les pillages en Haiti: http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2697
Les médias au secours des haitiens: http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2685
Haitiens : forcément pillards : http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2679
La semaine où Haiti a secoué le monde: http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2678
Le gentil sauveteur blanc: http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2695


Le gréviste s'appelle désormais un preneur d'otages (donc un terroriste?) ou un casseur (donc un délinquant?).
La France serait une nation «grévicultrice» : le pays du «droit de paralyser» car «nul autre pays occidental ne se comporte ainsi».

2007 : cet article: Les JT cassent la grève
et également ces analyses d'arrêt sur images pour ceux qui sont abonnés: L'usager revient et il n'est pas content
petit lexique regroupant toute la langue de bois officielle des médias en temps de grève

Régimes spéciaux : journalistes ou attachés de presse du gouvernement?
Christine Bravo ivre de rage contre le mouvement étudiant : Une prestation démagogique et réactionnaire digne du service public

La grève des transports vue par Jean Pierre Pernaud: "et une nouvelle fois, ce sera aux usagers de se débrouiller pour aller travailler" "plusieurs sondages confirment l'hostilité des usagers à cette grève et revendiquent la liberté de voyager" "la mobilisation se heurte à la volonté de créér un système plus équitable de financement des retraites. C'était dans le programme de Nicolas Sarkozy et il a été élu en partie pour ça." "La grève doit s'arrêter tout de même car des négociations s'ouvrent" " les usagers sommencent à en avoir ras le bol" "malgré l'immense pagaille, 7 syndicats ont demandé à leur base de poursuivre la grève" "cela devient fatiguant pour tout le monde": http://www.dailymotion.com/video/x3lfun_la-greve-des-transports-par-jp-pern_politics
Et le même déclare sans rire: "on n'a pas tapé sur les grèves, on a fait notre travail" "j'ai une opinion que je n'ai jamais fait apparaître" canard enchainé 28 novembre 2007.

Encore cet exemple : La France serait une nation «grévicultrice» : le pays du «droit de paralyser» (le Figaro, 17 février 2004), qui préfère la «guerre sociale aux compromis» (le Monde, 26 mai 2003) et souffre d’une «forme d’infirmité que ne partagent pas nos voisins européens» (Christine Ockrent, les Grands Patrons, 1998) car «nul autre pays occidental ne se comporte ainsi» (l’Express, 5 juin 2003).

Un bref rappel de la réalité historique et statistique de ce phénomène s'impose :

L’ampleur et la fréquence des mouvements sociaux ne cessent de diminuer alors même que la population active ne cesse d’augmenter.
La grève apparaît cent quarante-sept fois moins pénalisante pour notre économie que les arrêts maladies.
Sur la période récente (1990-2005), la France demeure onzième sur dix-huit, avec une conflictualité qui s’est effondrée (0,03 journée de grève par salarié et par an) et demeure toujours inférieure à la moyenne des pays de l'OCDE (0,04 journée grevée).
Les modèles nordiques – réputés en France pour la qualité du dialogue social qui y régnerait – se situent en tête du classement : le Danemark est premier, la Norvège quatrième et la Finlande septième.
Pays le plus faiblement syndicalisé de l’Union européenne, marqué par un taux de chômage élevé et une hostilité croissante des médias à l’égard des mouvements sociaux, la France n’est pas un pays de grévistes
Résumé: http://pythacli.chez-alice.fr/manifestations.htm#propagande Intégralité: http://www.liberation.fr/rebonds/291234.FR.php.

Lorsque les termes "otages" et "galère" ne font plus recette, pas de problème, les médias sortent "le parcours du combattant" de leur besace.

Nous sommes en 2009 et les enseignants chercheurs sont en grève, voici une analyse de la couverture médiatique faite par "le Monde": les grognons contre les diplomates. Force est de constater qu’entre l’hostilité (embarrassée…) que manifeste Le Figaro et la proximité (revendiquée…) dont témoigne Libération, l’écart est grand : informations minimalistes dans le premier cas (assorties d’entretiens réservés à la droite, et d’enquêtes à charge sur les enseignants-chercheurs qui « ne publient pas » ou les grévistes qui « sont payés »), couverture généreuse dans le second. Et, entre les deux , Le Monde…http://www.acrimed.org/article3102.html

2010 : Si vous n'avez pas bien compris que ça ne sert à rien de manifester : la télé est là pour vous le rappeler !
http://www.dailymotion.com/video/xext6m_c-est-bien-beau-de-manifester-mais_news

Médias collabos: les grévistes commencent à les dénoncer: http://rebellyon.info/La-desinformation-ne-passe-pas.html?var_zapl=non

Cette année là , le manifestant était un casseur. Cette couverture médiatique qui consiste à mettre le casseur en avant devient d'ailleurs de plus en plus fréquente. De plus en plus souvent, les commerçants baissent leur rideau quand ils sont sur le trajet d'une manifestation. L'amalgame "manifestant=casseur" se calme généralement lorsque la mobilisation devient très large. On entend alors que l'immense majorité des manifestants défilent pacifiquement et quelques éléments incontrolés en profitent pour casser. La police peut alors foncer dans le tas, arrêter des gens arbitrairement les faire condamner puisqu'ils sont assermentés et les poursuivre pour rebellion ou outrage quand ils hurlent leur innocence ou se débattent. Voir cette page et cette page.

Ce phénomène se produit lorsque des syndicalistes défilent contre des gouvernements "de droite" , mais aussi lorsque la droite défile contre le mariage gay sous un gouvernement "de gauche". On assiste alors à un incroyable spectacle !

Nicolas, martyr de la "manif pour tous" (et de Pernaut) :
Deux mois de prison ferme et 1000 euros d'amende : c'est la condamnation prononcée à l'encontre de "Nicolas", militant anti-mariage pour tous, arrêté dimanche soir sur les Champs-Elysées pour "dégradation volontaires" et "rébellion". Cette sentence, jugée trop sévère, a mobilisé tous les militants de la Manif pour Tous, des responsables de l'UMP et même Jean-Pierre Pernaut.
http://www.arretsurimages.net/breves/2013-06-20/Nicolas-martyr-de-la-manif-pour-tous-et-de-Pernaut-id15746

Ceux qui n'ont jamais de mots assez dur pour les casseurs et les preneurs d'otages prennent donc tout à coup des postures indignées et utilisent l'argumentaire classique des syndicalistes (voir en suivant le lien précédent les déclarations de l'UMP). En réalité ce manifestant a plus de chance que ceux des manifestations classiques de gauche, car il a été libéré en appel.


Le travail ce n'est pas l'aliénation, le travail c'est l'émancipation, le travail, c'est la liberté.

" Nicolas Sarkozy sur France 2, Journal de 20h, 12.02.1998 : "Le travail libère l'individu. (...) Le travail est une valeur de libération."

Nicolas Sarkozy sur France 2, Journal de 20h, 29.03.2005:  L'idée que "le travail libère l'individu" revient avec régularité dans les discours de Nicolas Sarkozy depuis 10 ans. "Le travail est une valeur d'émancipation" "Le travail ce n'est pas l'aliénation, le travail c'est l'émancipation, le travail, c'est la liberté." Discours d'investiture de Nicolas Sarkozy par l'UMP, 14 janvier 2007.

Ok! Pas de problème. Sauf qu'il faut rappeler que l'inscription à l'entrée des camps de concentration nazis était précisément "Arbeit macht frei" ("le travail rend libre"). "Arbeit macht frei" est une application du principe d'inversion systématique de la réalité mis au point par Goebbels, ministre de la propagande du IIIè Reich.

certains pensent pourtant que le travail est une servitude et ils argumentent


Le travail coûte trop cher, il coûte de plus en plus cher alors qu'en réalité le travail ne coûte rien il rapporte au contraire beaucoup de profits aux chefs d'entreprise

Les patrons de PME et leur syndicat le MEDEF (cf plus bas) ne cessent de le répéter ainsi que leurs copains journalistes dans les médias de masse. Le travail en France coûte trop cher, il coûte de plus en plus cher, tellement cher que certains se sont auto proclamés des pigeons (comprenez ils bossent les pauvres entrepreneurs et ils se font pigeonner parce que le travail coûte trop cher, à cause de ce satané droit du travail et de ces satanés salaires trop élevés, mais surtout à cause des charges patronnales dont on a vu plus haut qu'il s'agissait en fait de l'argent des salariés et donc de salaire indirect).
Ces gens qui même pas un an après nous avoir fait pleurer sur leur sort affichent des profits insolents, jugez plutôt : Les 500 premières fortunes de France ne connaissent pas la crise et ont même vu leur richesse globale augmenter de près d'un quart en un an, rapporte l'hebdomadaire Challenges à paraître jeudi 11 juillet 2013.

Et bien jugez plutôt comment les salaires coûtent cher aux chefs d'entreprise sur ce graphique de 1990.

Comme chacun sait, en 2013, la part des salariés n'a pas augmenté, au contraire.
Les investissements ont diminué mais la part des actionnaires a augmenté considérablement, ce qui fait dire à Frédéric Lordon (chercheur au CNRS) que le système actuel est un "capitalisme de basse pression actionariale". Manifestement, ce sont les actionnaires qui coûtent cher aux entreprises. Sans compter que cette lecture des faits ignore l'essentiel. A savoir que l'économie réelle, c'est à dire le monde des PME, est désertée par les investisseurs car les placements financiers dans l'économie virtuelle ont des rendements supérieurs à ceux de l'économie réelle.
L'actionnaire place les profits qu'il a réalisées dans l'économie réelle sur le circuit de l'économie virtuelle.

Les profits réalisés sur la location de la force de travail des salariés sont donc massivement transférés peu à peu sur le circuit de l'économie mondiale virtuelle et ce système exerce une pression extrêmement forte sur les salariés dans leur quotidien de travail, sur leurs droits et acquis sociaux, et bien sûr sur leur salaire direct. Ceux qui produisent réellement la richesse n'en voient quasiment rien et on leur reproche en prime de coûter trop cher alors que ce sont eux qui rapportent tout les profits !

Les esprits sont manifestement embrouillés sur la notion même de chef d'entreprise, de travail et de salariat.

Le chef d'entreprise loue la force de travail d'un travailleur, en échange de ce travail, il lui paye un salaire. Il ne fait pas cela par philanthropie mais parce que cela lui rapporte de l'argent. Sa vocation est de faire du profit sur la force de travail qu'il a louée au travailleur.
Par définition c'est donc le travailleur qui crée la richesse en confectionnant un objet, en rendant un service etc. Laquelle richesse est alors vendue par le chef d'entreprise. C'est pourquoi par définition le salarié rapporte de l'argent au patron donc après bilan il ne lui coûte rien, en fait il lui rapporte plus qu'il ne lui coûte. C'est pour cela que le patron l'a embauché car il a calculé qu'en l'embauchant il lui rapporterait plus qu'il ne lui coûterait.

On le comprend, globalement le salarié rapporte plus qu'il ne coûte. Cependant, il se peut que ponctuellement, ici où là, on trouve un salarié dans une entreprise qui coûte plus qu'il ne rapporte. En ce cas, le patron l'aura probablement embauché par erreur, mauvais calcul de sa part, mauvais chef d'entreprise. Dans un système capitaliste, le mauvais chef d'entreprise n'a pas sa place. il va déposer le bilan. C'est logique. C'est le système qui veut cela.

On comprend bien que le patron voudrait bien le beurre et l'argent du beurre. C'est à dire pouvoir virer sans condition quelqu'un qu'il aurait embauché par mauvais calcul. Bon calcul, il touche le pactole. Mauvais calcul, Il ne perd rien. C'est gagnant dans tous les cas, sauf pour le salarié jetable. On trouve là toutes les explications aux assauts répétés du MEDEF contre les contrats de travail, les prud'hommes et donc contre le code du travail.


Les héritiers s'appellent désormais des entrepreneurs

En réalité, il y a des chefs d'entreprise (PME). Certains sont des héritiers et d'autres sont des entrepreneurs. D'autres encore étaient des héritiers, ce qui leur a permis d'acheter une société et de devenir chefs d'entreprise. Ce serait plus clair si on disait donc simplement que ce sont des chefs d'entreprise ou des patrons de PME voire des PDG de Société. Ces personnes sont rassemblées dans un syndicat de patrons qui s'appelle le MEDEF.

Enquete sur Laurence Parisot:

La présidente du MEDEF (jusqu'en 2013) qui se présente partout comme "fille d'industriel, petite fille d'industriel , 4 fois nièce d'industriel" ne cesse de vanter les entrepreneurs et se présente elle même comme telle.

Sa plus belle: "LA LIBERTE DE PENSEE S'ARRETE OU COMMENCE LE CODE DU TRAVAIL" . Mais... Est-ce bien une perle? Ou plutôt un message de propagande soigneusement calculé? Oops ! De la pédagogie !

Quoique celle-là n'est pas mal non plus:
"la vie est précaire, la santé est précaire, l'amour est précaire alors pourquoi le travail ne le serait pas?"

"Le plus difficile dans cette affaire est de comprendre pourquoi de tels propos peuvent être tenus sans faire de vagues." lui répond Jean-Michel Muglioni: http://www.mezetulle.net/article-14437136.html

Parisot-Siège de France : C’est une société, dans la Somme, qui appartenait au père et aux oncles de Laurence Parisot. La pire boîte du coin, de réputation, avec des dépressions en série, un code du travail « à eux », un délégué syndical licencié quatre fois en quatre ans et réintégré 4 fois par les tribunaux...
Pas le droit d'aller aux toilettes, pas le droit de manger (8 heures d'affilée sans casse croute), pas le droit de boire, pas le droit de parler, de lever la tête, de tourner la tête à gauche et à droite, brimades pour ceux qui osent revendiquer l'application du code du travail. Il y a eu plusieurs suicides.
L'entreprise a délocalisé en Roumanie puis dégraissé sans prime de licenciement. Là bas, on disait aux enfants pas sages: "si tu continues tu iras travailler chez Parisot". C'est ce modèle auquel se réfère très souvent Laurence Parisot et c'est de la fortune accumulée par ce modèle dont elle a hérité pour racheter l'IFOP.
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1640

Quand Parisot rachète certaines entreprises comme l'entreprise Boussac, c'est grace à une subvention publique de 39 Millions de Francs. Un prêt de Boussac lui même pour 17 Millions de Francs et enfin une aide de la région de 4,7 Millions de Francs. Parisot a sorti seulement 2,5 Millions de Francs de sa poche pour acheter une société qui reste l'une de ses plus grosses filiales.

Les mêmes dénoncent l'assistanat mais ils ne refusent pas qu'on les assiste.

La famille Parisot est à la 276° place des fortunes françaises. Laurence Parisot a dirigé deux boîtes.

La première, Optimum, près d’Agen, dont elle a hérité au décès de son père a failli couler sous sa direction. Elle n'a jamais vraiment été présente dans cette société, elle y est venue 2 fois en 4 ans, pourtant elle a mis en avant son implantation à la tête de cette PME pour être élue à la tête du MEDEF.
Parisot arrive en 2002 à la tête d'optimum.
Redressement fiscal en 2003.
En 2004, première année de déficit depuis l'existence de la société.
En 2005 les pertes triplent !
Puis elle a vendu et les bénéfices ont repris il y a même eu 15 nouvelles embauches et optimum est désormais leader sur son secteur.
Comme elle dit elle même: "tous les chefs d'entreprise n'ont qu'une envie, c'est de voir leur entreprise grandir, de la voir se développer" ou bien "Quand on est patron d'une petite entreprise,on rêve d'être patron d'une PME, quand on est patron d'une PME on reve de créer des filiales à l'étranger et de devenir une grande entreprise, et devenir plus grand , ça veut dire quoi? embaucher, embaucher..".

La seconde, l’IFOP, rachetée grâce à la fortune familiale - et où la quasi-totalité des employés sont en contrat précaire. Et c’est ainsi qu’on devient « la meilleure des patrons ».
En fait c'est une héritière, elle n'a rien bati du tout, rien entrepris, rien créé.
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1641

Attention on ne donne ici qu'un exemple d'héritière qui par un glissement sémantique s'est tranformée en entrepreneuse, on ne dit pas que tous les patrons sont comme elle. Il y a fort heureusement de vrais entrepreneurs attachés à leur entreprise, qu'ils ont créé eux-mêmes qui y sont attachés farouchement comme si c'était leur bébé, qui aiment leurs salariés, qui les écoutent et qui ont des méthodes de management très humaines.



Les avantages sont devenus des privilèges, les acquis sociaux aussi sont des privilèges.

Le fonctionnaire et en particulier le prof sont des privilégiés. La protection sociale ( sécu, retraite) est un privilège. Les manifestants qui défilent pour défendre la protection sociale sont archaiques et arc-boutés sur leurs privilèges. Tout le monde a entendu cela à maintes reprises dans la bouche des hommes politiques, dans les talk show à grande écoute, dans les infos des médias de masse.

Le mot privilège, du latin privata-lex (« loi particulière »), est à l'origine une disposition juridique conférant un statut particulier. En général, les privilèges sont les droits et obligations dont bénéficiaient la noblesse, le clergé ou tel ou tel corps constitué ; le terme est au départ juridique. C'est pour l'abolition des privilèges de la noblesse que les français ont fait la révolution de 1789.

Désormais, et c'est admis sur la notice wikipédia ( mais est-ce une garantie? ) : "dans le langage courant le privilège est un avantage possédé par telle ou telle catégorie professionnelle, présenté par ses membres comme des acquis sociaux et par les adversaires de ce système comme des dispositions inégalitaires". Et bien je n'ai que 44 ans mais cette évolution de langage est en fait plutôt récente je dirai les années 90. Avant, personne n'utilisait dans les médias ou chez les politiques ce mot dans ce sens là. C'est bien un détournement sémantique récent mais déjà très bien implanté.

Commençons par les profs : ils n'ont aucun privilège mais quelques avantages dont ils ont du mal à percevoir certains d'entre eux : On achève bien les profs : http://celeblog.over-blog.com/article-on-acheve-bien-les-profs-88868322.html . Reconnaissons au moins la sécurité de l'emploi comme tous les fonctionnaires, mais reconnaissons qu'on pourrait dire que les salariés du privé ont un désavantage , ils n'ont pas la sécurité de l'emploi.

Qui a décidé que la norme serait le salarié du privé? Pourquoi ne pas décider que la norme c'est la sécurité de l'emploi?

Et pourquoi ne pas décider que la norme c'est d'être SDF et décider que tous ceux qui ont un logement sont des privilégiés? On est quoi qu'il en soit extrêmement loin des privilèges de la noblesse et du clergé avant 1789.

Ajoutons qu'en échange de la sécurité de l'emploi, les statistiques montrent qu'un fonctionnaire gagne à catégorie égale en moyenne 80% de ce que gagne un salarié du privé. En gros, on peut parfois choisir entre la sécurité de l'emploi et gagner moins ou pas de sécurité de l'emploi mais gagner plus. Ceux qui n'ont pas le choix parce qu'ils n'ont pas pu réussir les concours ouverts à tous pour entrer dans la fonction publique n'ont pas grand chose à dire car le système de recrutement par concours anonyme est le système le plus équitable pour permettre à n'importe quel citoyen d'accéder à la fonction publique modulo quelques efforts et du travail sérieux pendant ses études. (quoique certains concours n'exigent pas un très haut niveau d'étude). Autre bémol, l'école est-elle suffisamment démocratique pour que l'accès aux concours anonymes de la fonction publique soit réellement équitable? Quoi qu'il en soit l'accès à l'emploi public demeurera plus équitable que l'accès à l'emploi privé qui se fera beaucoup plus souvent par les réseaux ou par connaissances.

Voici quelques chiffres sur les salaires :
D'après N° 865 - aout 2002 http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip865colette.pdf
Salaires des agents de l'état en 2000 http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/IP818.pdf
Les salaires dans les entreprises en 2000 http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip833.pdf

Salaires annuels moyens en 2000, en euros
Cadres du privé: 49430
Agents de l'état: administratifs et techniques: 38136
Agents de l'état: enseignants (agrégés et certifiés : il faut rappeler que les profs ont un statut de cadres de catégorie A c'est à dire le statut de cadre le plus élevé possible dans la fonction publique): 27348
Cadres agents de l'état tous ensemble: 28849 (commentaire: vu le nombre important de profs dans les cadres des agents de l'état: la moyenne chute énormément!!!) (la catégorie hiérarchique A représente 40,8 % des agents en 2000, hors "emplois aidés", contre 29,5 % en 1990. Les fonctionnaires sont de plus en plus qualifiés, il faut donc logiquement les payer davantage). Mais cela fait que quand on compare tous les salariés du privé avec tous les salariés du public, ces derniers semblent équivalents.

Pour ce qui est des acquis sociaux, là on est carrément hors des clous pour la notion de privilège.

En effet, les acquis sociaux concernent tous les citoyens. Tout le monde à une couverture de sécurité sociale, tout le monde a droit à un minimum vieillesse pour la retraite, tout ceux qui ont travaillé ont le droit de toucher le chomage car ils ont cotisé pour cela au moment où ils travaillaient, ils ne sont donc aux crochets de personne. Ils ne font que toucher l'assurance à laquelle tous les travailleurs ont cotisé (le fameux salaire indirect) exprès pour cela. Bref c'est le contraire d'un privilège même si on accepte le détournement sémantique entériné par wikipédia : "dans le langage courant le privilège est un avantage possédé par telle ou telle catégorie professionnelle, présenté par ses membres comme des acquis sociaux et par les adversaires de ce système comme des dispositions inégalitaires"

En revanche on pourrait penser que les 1% des plus riches français ont des privilèges, comme par exemple les niches fiscales. Que certaines entreprises ont des privilèges puisqu'elles bénéficient de certaines exonérations dont ne bénéficient pas d'autres entreprises. On pourrait dire aussi que les SDF ont le privilège d'échapper à la taxe d'habitation et le chomeur celui de ne pas payer d'impôt sur le revenu.

 

 

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